discours politique 10

Discours du président Saied : Danger de la rhétorique messianique

Le président de la République se positionne en sauveur du pays. Quant aux adversaires, qualifiés de « nuées de criquets », de « fauves et de hyènes », ils sont voués aux gémonies. « La rhétorique de Saied est émaillée de propos violents et d’incitation à la haine », alerte Wahid Ferchichi. « C’est un discours qui pourrait encourager une partie de ses supporters à passer à l’acte en lynchant ses adversaires », précise le sociologue.

Enquête: 3ich Tounsi, un «mouvement citoyen» aux ambitions politiques

3ich Tounsi a beaucoup fait parler ces derniers mois, suscitant à travers sa surexposition de nombreuses questions. Méga-événements aux objectifs flous, spots TV et web ultra-sponsorisés, sources de financement opaques, autant d’éléments qui font de cette association à la démarche atypique un OVNI dans le paysage associatif, notamment au vu de son discours, de plus en plus ouvertement politique.

Le trou de mémoire présidentiel

C’est un peu comme si notre président avait prévu de dire quelque chose d’extrêmement important mais qu’il avait eu brusquement un trou de mémoire. Moi aussi, ça m’arrive depuis quelques années. Si l’on ne retient pas l’hypothèse de l’amnésie momentanée, il faut donc croire qu’un autre discours était prévu et qu’il y a eu un revirement de dernière minute. Lié à l’affaire Sarsar ? A des inquiétudes au sein d’une des forces qui sont parties prenantes du pouvoir, comme par exemple Ennahdha ?

Youssef Chahed, ministre de la vérité

Dans sa conquête pour les parts de marché du verbe, les identités idéologiques de Youssef Chahed se succèdent ainsi au gré de son trouble dissociatif de la personnalité : YC le socialiste s’endort quand YC le néolibéral se réveille, YC le néoclassique insouciant succède à YC le serviable keynésien, sans pour autant que la hauteur de son verbe n’atteigne la cheville d’une fourmi.

Les discours fétides de Marzouki et de Caid Essebsi, ou comment faire tanguer une démocratie fragile

Il s’agit ici, ni de journalistes, ni de politiciens « primaires » et encore moins de sympathisants qui se livrent à une « guerre des mots », mais bel et bien de deux candidats à l’investiture suprême, qui comme le stipule l’article 72 de la Constitution tunisienne, se doit d’être le « symbole de l’unité » de l’Etat. C’est ce caractère fédérateur, que doit représenter le futur président de la République qui doit se placer au-dessus de toute allégeance partisane comme le stipule l’article 76 de la Constitution : « le président de la République ne peut cumuler ses fonctions avec toute responsabilité partisane», et ce afin de justifier son autorité de représentant de tous les citoyens.

Haro sur les mosquées : La crise de l’État séculier face au religieux

Que la Tunisie ait besoin, aujourd’hui, d’un grand projet national pour réhabiliter le discours religieux qui fut marginalisé par le passé est une évidence. Reste à bannir «la bigoterie» des uns et des autres, celle-là même qui «aboutit à survaloriser la variable religieuse pour ne pas avoir à répondre aux véritables attentes, politiques celles-là, en termes de démocratisation et de pluralisme ». Car si la crise des mosquées marque la fin du «monopole étatique de production et de gestion de la norme islamique», le discours sur les mosquées continue à servir de faire-valoir à des «démarches racoleuses» en termes politiques. Aidé en cela, il est vrai, par le caractère -inévitablement- non moins racoleur de la démocratie en termes de quête des voix et d’adhésion populaire.

Les eaux bouillantes du calcul politique vs Les eaux glacées du calcul égoïste

L’observateur, ou même un spectateur impartial, qui tente de faire le lien entre un débat politique acharné et le faible taux de concrétisation des promesses et programmes politiques, pense soit à une éventuelle hypocrisie de la part de l’homme politique, soit à une incompétence à voir clair et à agir en faisant des calculs justes et sensés. Qui convaincra ensuite l’électeur méfiant à aller voter ? Est-ce que les simples promesses non garanties peuvent secouer sa perception et formes de l’engagement ?