Entre les documents d’une histoire personnelle et les supports intermédiaux d’une histoire de l’art occidental, Farah Khelil choisit de rebattre les cartes de la représentation. Dans son exposition « Graines de pensée », elle invite à une pratique réfléchie du regard où les images, pas plus que les objets, n’ont pas le dernier mot. L’exposition se poursuit à Selma Feriani Gallery, jusqu’au 28 octobre 2018.
Dossier : Jaou Tunis 2018, de l’art et de son ballon dégonflé
Alors que Jaou Tunis 2018 vient de refermer ses quatre pavillons, le constat s’impose cette fois-ci sans appel : le ballon aura été bel et bien dégonflé. Pourquoi dès lors s’y intéresser ? Parce qu’avec sa cinquième édition, cette manifestation est devenue symptomatique par certains aspects d’une situation problématique des arts visuels en Tunisie, du discours dont on les drape ainsi que des conditions de leur exposition.
Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Terre », un peu plus que terre à terre
On retrouve dans le quatrième pavillon de Jaou Tunis 2018 les qualités et les défauts de son ambition : d’un coté, la cohérence d’une proposition sans prétention ; de l’autre l’enjeu mollement consensuel d’articuler conservation muséale et visibilité des objets d’art. L’exposition s’est poursuivie à la Zaouïa de Sidi Boukhrisane jusqu’au 27 juillet 2018.
Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Air », spectres en demi-teintes
Bien que sérieux, le troisième pavillon de Jaou Tunis 2018 passe à côté de son élément aérien en entendant faire revenir au présent les fantômes du passé. Le pari est difficilement tenable, tant qu’il réajuste mal les enjeux de son corpus d’œuvres. L’exposition se poursuit à Dar El Baccouche à Bab Mnara, jusqu’au 27 juillet 2018.
Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Feu », métaphores ininflammables
Avec un corpus de pièces inégalement intéressantes en soi, mais rentrées au forceps dans un propos thématique qui les décontextualise, le deuxième pavillon de Jaou Tunis 2018 rate son coche. Se voulant fidèle à l’élément feu, l’exposition réduit ses œuvres à des métaphores ininflammables. Elle se poursuit dans l’imprimerie Cérès, jusqu’au 27 juillet 2018.
Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Eau », un naufrage curatorial
Prétextant de l’élément liquide pour tartiner une molle sociologie des jeunesses méditerranéennes, le premier pavillon de Jaou Tunis 2018 relève d’une démarche noyée. Au lieu de se poursuivre comme prévu, jusqu’au 27 juillet 2018, dans l’espace de l’église de l’Aouina qu’elle a investi, l’exposition a été démontée.
Exposition « Une modernité tunisienne »: Creuse, rétrograde et mal-organisée
Si l’exposition « Une modernité tunisienne » présente un intérêt esthétique limité, politiquement, elle dit beaucoup de choses sur l’idéologie réformiste qui a été imposée au pays. C’est à la Cité de la Culture de Tunis jusqu’au 15 juin.
Gabès : Exposition « El Kazma », observations vidéographiques
Le temps d’une exposition, un bunker de la deuxième Guerre mondiale peut se transformer en lieu d’art. Cela se passe à la Corniche de Gabès. En les délogeant du cube blanc de la galerie vers l’espace public, « El Kazma », du nom même de ce bunker, réunit une série d’œuvres vidéo, chacune exposée dans un conteneur et apparentée à quelque chose comme un poste d’observation. Initiée par « La Boîte », un lieu d’art contemporain, et commissionnée par Malek Gnaoui, cette exposition collective est organisée en partenariat avec la 3ème édition du Gabès Film Festival qui se tient du 20 au 26 avril 2018.
Exposition « Parterre(s) » d’Aïcha Filali : le torchon dans l’âme
Les neurones en feu et le sourire en coin, Aïcha Filali dote de vieilles loques d’une brève biographie, brodée en point de chaînette. Résultat ? Une sorte de mise à mal des étiquettes institutionnelles de l’art, qui a le cul entre deux chaises : entre la velléité des pièces à conviction qui s’égrènent sur les cimaises et le détour du banal dont un tas de serpillères sous plexi finira bien par avoir la peau. L’exposition « Parterre(s) » se poursuit à la Galerie A. Gorgi (Sidi Bou Saïd), jusqu’au 20 décembre 2017.
« In the era of 230 » : Artists denounce the State’s homophobia
The collective exhibition « Au temps du 230 » [In the era of 230] took place between May 17-21 in the Medina of Tunis. Organized by the feminist association Chouf which advocates for the rights of sexual minorities, the exhibition is the first of its kind in Tunisia. « Au temps du 230 » featured the work of 12 artists—painters, photographers and caricaturists—who denounce Law 230 of the penal code which criminalizes homosexuality. On the occasion of UN’s 2016 Periodic Review, Tunisia admitted the unconstitutionality of Law 230 but has made no move to abrogate it.
« Au temps du 230 » : des artistes dénoncent l’homophobie de l’État
L’exposition collective « Au temps du 230 » a duré 4 jours du 17 au 20 mai 2017 à Dar Bach Hamba à la Médina de Tunis. Initiée par l’association féministe Chouf qui lutte pour les droits des minorités sexuelles en Tunisie, l’exposition est la première en son genre en Tunisie. «Au temps du 230» a réuni douze artistes entre peintres, photographes et caricaturistes qui dénoncent, chacun à sa façon, la loi 230 du code pénal qui criminalise l’homosexualité. Rappelons que dans le cadre de l’examen périodique universel des Nations Unies, la Tunisie a avoué, pour la première fois, la non conformité de la loi 230 avec la constitution de 2014 sans mentionner sa volonté de l’abroger.
Résistances : Quand l’art bande mou à Carthage
Décidément, l’art bande mou à Carthage. Au moment de la piqûre de rappel de la Fête des Martyrs en son 79ème anniversaire, la Présidence de la République met les bouchées doubles pour trompeter ténacité et résistance du peuple tunisien au cours de l’histoire. Organisée en collaboration avec les ministères de la Culture et celui de l’Education, Résistances se veut une exposition itinérante qui sillonnera toutes les régions du pays jusqu’à la fin du mois d’avril 2019. On aura beau tourner sa langue mille fois dans sa bouche, on a beau fouiner dans son vocabulaire, il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cette initiative poussiéreuse d’une expo qui ne l’est pas moins : nulle.
Aïcha Snoussi : quand le dessin réinvente les sexes de l’art
Des cahiers d’écolier, aux fines lignes horizontales, Aïcha Snoussi se fait de bien perverses idées. Composé d’un ensemble de cahiers d’écoliers, distribuées dans les années cinquante au sein des écoles primaires tunisiennes, son « Livre des anomalies » claque comme une baffe dans les têtes trop pleines. Le savoir dont celles-ci se targuent n’étant pas désopilant, les dessins à l’encre noire d’Aïcha Snoussi balaient les limites du goût comme la frontière entre les sexes. Présenté du 30 mars au 02 avril 2017 sur le stand de la galerie A. Gorgi, lors de l’Art Paris Art Fair au Grand Palais, ce travail déprave avec force une large vulgate rétinienne.
À quelle heure se réveille la nation ?
Organisée par la fondation Rambourg au palais Ksar es-Saïd, à Tunis, L’éveil d’une nation. L’art à l’aube de la Tunisie moderne (1837-1881) se donne les bons moyens pour rafraîchir la mémoire sans l’escamoter. Geste nécessaire, mais qui n’est pas sans risques.
Reviving the Beys
Broad-faced, imposing Qsar Essaïd in Tunis was the palace Sadok Bey, one of Tunisia’s many rulers under the Ottoman Empire. It was here where Sadok Bey adopted Qanoun Eddawla, the country’s first constitution. Two decades later, he signed the Treaty of Bardo, marking the beginning of the French protectorate. Today, sixty years after independence and six years after the revolution, Qsar Essaïd has been opened to the public with “The Awakening of a Nation,” an exhibition on a period of Tunisia’s history (1837-1881) that modern regimes preferred to forget.
Hip hop in Tunisia: a vital movement, an unrealized industry
Rhyme is no crime, photographer Emeric Fohlen’s exposition currently on view at the Institut Francais, offers the public a technicolor glimpse into “a censored culture,” Tunisia’s hip hop movement.
Views Of Tunisia : Les différentes facettes d’un si petit pays
Parmi une quarantaine de photographes tunisiens sollicités, vingt-quatre se sont engagés à dresser une cartographie inédite et sans concessions de la Tunisie, grâce au savoir-faire photographique.
L’archipel Tunisie aux Révélations du Grand Palais!
C’est un bonheur de présence tunisienne à Paris. Un bonheur d’arts et de cultures, au pluriel, rassemblé, et exprimant la Tunisie d’individus créatifs dans un pays en proie à l’intranquillité, si typique du travail artistique. “Révélations”, c’est la troisième biennale entièrement dédiée à la création contemporaine dans les métiers d’art, qui s’est tenue au Grand Palais, dans la capitale française, avec, cette année, la présence de quatorze pays représentant autant d’Archipels répartis au sein de l’exposition.