La trouvaille du « gouvernement de consensus national » présidé par Habib Essid, puis celle du « gouvernement d’union nationale » du fringant Chahed ont suivi le gouvernement de « technocrates » sous la férule d’un « expert » tout droit parachuté par les « pétroliers », Mehdi Jomaa. Leurs échecs ont l’avantage de clore les bavardages sur les possibles colmatages du système.
Tunisie 2014 : économie, l’année de la peur, du spectre de la faim et des jeux de pouvoir
Assurément, 2014 fut, par excellence, l’année des guerres froides. Ainsi, au cours des trois dernières années, la rue fut le théâtre de toutes sortes de manipulations et de pressions sur les différentes parties politiques, qu’elles soient au pouvoir ou dans l’opposition. Mais, après la chute de la Troïka et l’avènement du gouvernement “consensuel” de Mehdi Jomaa, les luttes politiques et les guerres de pouvoir se sont retranchées dans les coulisses. Ce qui eut pour effet de neutraliser la contestation de la rue, à la dernière étape d’un processus transitionnel difficile, sous la pression de la crise économique et de la lutte contre le terrorisme.
Récapitulatif autour de 2014, année charnière quant à l’avenir de la démocratie tunisienne.
Indiscutablement, ce qui va transparaître tout au long de ce récapitulatif autour de l’année 2014, c’est la faiblesse du rôle de l’institution judiciaire. 2014 fut l’année qui achève le premier cycle de la transition démocratique. Ce premier cycle durant lequel il a été principalement question d’élections, de Constitution, de Média, d’économie, de justice transitionnelle, de procès et de terrorisme. 2014 parachève ainsi ce cycle destiné à mettre la Tunisie sur les rails d’une démocratie moderne. Les chantiers ouverts sont gigantesques, tout autant que les attentes des citoyens.
Tunisie : Les mouvements sociaux entre répression sécuritaire et politique d’austérité !
Après avoir rassuré les contestataires avec la création des « chantiers », le gouvernement se rétracte et renie son rôle de protection des classes sociales démunies, en se justifiant de la crise économique. Dans un contexte sécuritaire et politique fragile, le pouvoir pourra-t-il endiguer la colère des affamés ?
ATT : l’An Un d’une surveillance illégale
Cette semaine l’Agence Tunisienne des Télécommunications célèbre le premier anniversaire de sa création. Le 12 novembre 2013, les Tunisiens découvraient dans le journal officiel le décret n° 2013-4506 du 6 novembre1 portant sur l’établissement d’un nouvel organe dont la mission principale est d’ « assurer l’appui technique aux investigations judiciaires dans les crimes des systèmes d’information et de la communication ».
De la résistance au dialogue, le changement de tactique de l’UGTT de l’après Troïka
Cette accalmie dénote d’un changement d’attitude et de cap dans sa politique interne. Du remue-ménage suscité, sous le gouvernement de la Troïka, au rôle de « béni oui oui », sous le gouvernement de technocrates, se dégage une forme de « silence » aux airs d’allégeance implicite au pouvoir. Même si les protestations sociales restent vivaces dans certains secteurs, leur proportion a fortement diminuée, marquant une sorte de lâcher prise de l’UGTT vis-à-vis d’une feuille de route dont elle était partie prenante. La centrale pouvait-elle aller à l’encontre de ce qu’elle a elle-même approuvé ?!
Suspension de 157 associations : quand Mehdi Jomaa préfère les lois liberticides au détriment de la justice
En agissant de la sorte, Mehdi Jomaa et sa cellule de crise, retombent dans les travées d’un passé récent au cours duquel la présomption a force d’accusation. Pire encore, la loi liberticide de 1975 utilisée ici nous rappelle encore une fois combien les bribes du passé peuvent être vivaces et leur utilisation, oh combien dommageable pour notre processus démocratique en bas âge au sein duquel l’appareil judiciaire, force vive de toute démocratie, est malgré lui mis en retrait.
La contre-révolution passe-t-elle par les Emirats et la “cellule de crise” ?
Faute avouée est à moitié pardonnée, dit le dicton. Dans l’affaire du don émirati de deux véhicules de luxe à Béji Caïd Essebsi, Nidaa Tounes aura tout fait sauf avouer et encore moins faire amende honorable. Vendredi 8 août, le parti publie tardivement un document daté du 2 août, dans lequel le directeur exécutif Ridha Belhaj aurait informé le chef du gouvernement de la présence des deux véhicules dans les services de douanes, une généreuse donation dont on sait qu’elle est arrivée depuis le 24 juillet […]
La Polit-Revue : « Terrorisme », lassitude et récupération politique
La date du 16 juillet est à ajouter à la spirale de la violence crescendo du bourbier du Mont Châambi. 15 – 1 : c’est le lourd bilan d’une guerre que l’on dit pourtant asymétrique. Côté réactions politiques, tout a un air de déjà vu, des tentatives plutôt grossières de récupération, aux manifs téléguidées par des partis ennemis.
Tunisie : Les B.A.BA de la Caisse Générale de Compensation
Le débat politique est orienté ces jours-ci vers la réforme du système de subvention. Cependant, la majorité des Tunisiens ne connaissent pas les rouages de ce système. Il est donc essentiel de plonger dans les fins fonds de la Caisse de Compensation, avant d’entamer le chantier de la réforme.
La Polit-Revue : Midnight Express à happy ending, suicide de Nidaa, et austérité économique
S’ils n’ont pas permis d’ouvrir un débat de société sur la question de la dépénalisation du cannabis, les 11 jours de détention d’Azyz Amami ont été l’occasion de jauger les forces en présence dans le dossier lié et plus large qui oppose la jeunesse anarchiste-révolutionnaire à ce qui est devenu « les syndicats » des forces de l’ordre. Le tardif vote cette semaine à l’Assemblée de l’instance Vérité et Dignité pourrait mettre un terme à l’impunité des auteurs d’exactions, une IVD elle-même entachée par la présence de la figure controversée de Khémais Chammari.
Ce nouveau code d’investissement qui fait la part belle aux impérialismes !
Dans un rapport dressé par l’Observatoire Tunisien de l’Economie sur les amendements au projet de nouveau code d’investissement, des anomalies criantes engagent à une néo-colonisation des terres agricoles et des zones d’activités logistiques de la Tunisie.
Mehdi Jomaa à Paris ou le triomphe de la politique de l’image
Entre une ballade à pied pour rejoindre Matignon, à la rencontre du premier ministre français Emmanuel Valls, ses déambulations dans le métro parisien et son appétit de « fricassé », relayées avec frénésie et délectation par les médias et les réseaux sociaux, on en oublierait presque les raisons de la visite du chef du gouvernement à Paris.
Réformes et art du «Storytelling» du gouvernement Jomaâ
Force est de constater que nous assistons depuis quelque temps à un discours général sur l’état de notre économie de plus en plus alarmiste. Membres du gouvernement, hommes politiques, économistes et médias reprennent en chœur un même discours parfois contraire aux prévisions, allant même à contresens des précédentes déclarations plutôt optimistes.
Le gouvernement Jomaa octroie une nouvelle concession de sel à COTUSAL
Le 14 mars 2014, Kamel Bennaceur, ministre de l’Industrie, de l’énergie et des mines a signé un arrêté pour octroyer à la société “Compagnie Générale des Salines de Tunisie” (COTUSAL), une concession d’exploitation des salines de “Sebkhat El Gharra”. Il s’agit d’une concession de 11200 hectares située entre les gouvernorats de Mehdia et Sfax. La durée d’exploitation de cette saline est de 30 ans.
Tunisie : Cybersurveillance, la tentation de la dictature !
Le système peine à changer de visage. Le retour des anciennes habitudes, mais surtout des anciens sbires de la toile tunisienne inquiètent, quant à l’avenir de la liberté d’Internet, et de la liberté tout court, en Tunisie. Telle que nous l’observons, sur le plan politique et médiatique, le bras de fer des forces contrerévolutionnaires n’est plus une hallucination conspirationniste. Elle est devenue une réalité.
Pour une administration neutre, efficace et au service du citoyen
Un phénomène de demande de révision des nominations dans l’administration consulaire et dans les hautes fonctions de l’état atteint ces derniers jours son apogée avec des pétitions nominatives et des demandes de limogeage sans aucun autre justificatif que l’appartenance partisane sélective.
La Polit-Revue : Libéralisme masqué, tractations diplomatiques, et néo-féminisme
Poursuivi jusque Genève en marge de la 25ème session du Conseil des droits de l’Homme par l’affaire Jabeur Mejri, le président Marzouki a finalement libéré le « blasphémateur de Facebook » avant de lever l’état d’urgence jeudi 6 mars. Une atmosphère d’apaisement qui risque d’être éphémère, la veille de la reprise lundi du procès des Ligues de protection de la révolution