Condamnés en janvier 2012, à 5 ans de prison, pour trafic de pièces archéologique, l’affaire impliquant M. Mohamed Béji Ben Mami, ancien maire de Tunis et ancien directeur de l’Institut National du Patrimoine (INP), et Sakhr el Materi, gendre du président Ben Ali est symptomatique des dizaines d’affaires instruites en justice depuis deux ans.
Le 20, 21 et 22 Décembre dernier, nous avons assisté au dernier cycle d’« Art/cè Seulement » dans la capitale tunisoise, au théâtre « le 4ème Art ». Avec une chorégraphie (danse et jeu), un texte, une mise en scène et une scénographie réfléchis par Nawel Skandrani, et une musique dont la composition et l’interprétation sont l’œuvre de l’auteur, compositeur et interprète tunisien, Jawhar Basti.
Au moment des élections du 23 Octobre 2011, les attentes étaient grandissantes. Politiques, sociales, économiques, culturels, professionnelles. Légitimes. Au bout d’une année de « constituante », constitutive et symptomatique, dans tous les cas, essentielle, fondamentale et caractéristique d’un pays en (re)construction, qu’en est-il de notre « Culture »?
Mettre une œuvre sur un mur, c’est essentiellement un acte politique, mais la nouvelle donne, frappante et manifeste, c’est la politisation de l’Art en Tunisie. Son contexte politique, social et culturel touchent et transmutent profondément le corps de métier et le secteur professionnel des galeristes.
La rentrée artistique 2012 semble déréglée. Inégale, discontinue, elle se fait de manière irrégulière. Dans un silence total, « omerta » inhabituelle, il y a comme de la retenue dans les stratosphères de l’Art. Modération ou bienséance déplacée ? Prudence et/ou pudeur ?