En cette journée, défendre les droits des réfugié·es n’est pas une question de charité. C’est honorer nos engagements internationaux, respecter le droit, et affirmer une vision humaniste de notre société.

En cette journée, défendre les droits des réfugié·es n’est pas une question de charité. C’est honorer nos engagements internationaux, respecter le droit, et affirmer une vision humaniste de notre société.
Officiellement, la Tunisie compte plus de 2 000 Syriens sur son territoire, formant la deuxième communauté de réfugiés après les Soudanais. Mais en réalité, leur nombre dépasse les 6 000. À l’instar des Subsahariens, ils n’échappent pas à la précarité. La chute de Bachar el-Assad va-t-elle changer leur destin ?
« Cette vie n’est même pas digne d’un chien », lance l’un de ces milliers de Soudanais ayant débarqué en Tunisie ces derniers mois. Un camp est érigé au Lac 1. Des tentes de fortune faites de tôles, de bâches et de couvertures usées jonchent le sol. Le contraste avec les bâtiments clinquants des alentours, est criant.
Lundi 23 janvier, c’est au tour du rappeur syrien Mohamed Mouneer alias Bu Kolthoum de rencontrer le public tunisien dans le cadre des Journées Musicales de Carthage. Le rappeur a fait salle comble. Aux portes de la salle de l’opéra, certains marchandent pour avoir une place quitte à payer le prix fort.
Pendant des semaines, des réfugiés et demandeurs d’asile ont manifesté devant le siège de l’UNHCR à Tunis. Des jeunes hommes mêlés à des femmes et des enfants campaient sur place. Ils criaient leur colère, réclamant dignité et évacuation de la Tunisie. Cette crise n’est que la face émergée de l’iceberg dans la gestion épineuse des flux des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie.
Sept cent mille réfugiés syriens vivent en Allemagne, dont plus de la moitié ont moins de 25 ans, selon l’Office allemand d’échanges universitaires. À quoi sont-ils confrontés quand ils cherchent à entrer à l’université, eux dont les études ont été interrompues par la révolution et la guerre ?
Arrivés de Choucha en juin 2017, ils devaient être hébergés pour quelques jours seulement à la Marsa en attendant de résoudre leur situation. Pourtant ils y sont toujours aujourd’hui. Après avoir fui la Libye en 2011, leurs demandes d’asile avaient été rejetées en 2012 par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Ils ont espéré un réexamen de leurs dossiers pendant 6 ans, dans le camp de Choucha. Huit mois après leur arrivée à la maison des jeunes de La Marsa, les conditions de vie des 34 réfugiés et déboutés se sont gravement détériorées et les autorités compétentes ont abandonné le dossier.
25 réfugiés ont entamé une grève de la faim, le 18 août, pour contester leurs conditions de vie à la maison des jeunes de la Marsa. 42 subsahariens y ont été transférés après leur évacuation, le 19 juin dernier, du camp de Choucha, où ils se sont réfugiés depuis le déclenchement du conflit armé libyen en 2011. Considérés comme des migrants par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), ils contestent la longue attente du réexamen de leurs dossiers afin de se faire accorder le statut officiel de réfugiés, une revendication soutenue par plusieurs organisations non-gouvernementales opérant en Tunisie.
Combien de reportages, d’interviews et d’articles nous faut-il pour contrecarrer l’image bourrée de préjugés et de mépris véhiculée par les médias mainstream sur la migration et les migrants ? En empruntant à Malraux sa célèbre phrase « l’art est la chose qui résiste à la mort », Deleuze énonce que l’œuvre d’art résiste aux dogmes de la « société de contrôle » où l’information dominante n’est que peu ébranlée par la contre-information. Nawaat a rencontré quatre artistes, occasion d’une immersion dans l’approche de chacun de la thématique de la migration.
Projeté en ouverture du Festival international du film amateur de Kélibia, Moon in the Skype, est un film qui veut décrocher la lune, en croisant ses deux jambes sur terre. Moins inaccessible que la lune dont il s’autorise, le film claudique. Sous un titre aussi ronflant, Ghatfan Ghanoom, son réalisateur, veut négocier avec le réel sans ménagement. Analyse.
Les politiques d’immigration répressive menées par l’Union européenne ne font que renforcer les réseaux de passeurs et augmenter le nombre de décès en Méditerranée.
De nos jours, l’attitude frileuse de la plupart des gouvernants arabes peut se résumer ironiquement dans cette expression: sois « Bêl » et tais-toi !
Depuis dimanche, 29 novembre, Karim Traoré, migrant en Tunisie depuis 2011, a été empêché de quitter la zone internationale de l’aéroport de Tunis-Carthage après un court séjour en France. Sans nourriture, ni contact avec son avocate, le migrant ivoirien ne connaît pas les motifs de son arrestation, ni la décision de son expulsion vers son pays d’origine. Les autorités tunisiennes annoncent, mardi premier décembre, à Samia Jellassi, avocate de Karim, qu’il sera expulsé, sans donner d’explication ou de préavis.
Pendant que l’attention médiatique internationale battait son plein au sujet des réfugiés syriens, les conditions de vie des migrants en Tunisie passent à la trappe. Qui se souvient encore du Camp de Choucha qui a pourtant défrayé la chronique pendant de longues semaines, à partir du mois de février 2011 ?
Si l’immigration clandestine a toujours été, depuis la chute du Mur de Berlin en 1989, l’une des préoccupations essentielles des hommes politiques composant l’Union européenne, et notamment la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, il n’en demeure pas moins vrai que l’encouragement, à peine voilé, apporté aux « Républiques scissionnistes » pour sortir de l’Union soviétique était l’un des moteurs essentiels, le catalyseur déterminant qui a permis à cette nouvelle immigration de s’amplifier et de prendre l’ampleur que nous connaissons aujourd’hui.
Confectionner avec les réfugiés du camp de Choucha des sacs recyclés, c’est l’ingénieuse idée lancée par le jeune couturier ivoirien, Karim Traoré. Portrait.
Chaque crise impose ses changements. Celle de la guerre civile en Lybie a influé sur toute la région, y compris sur la Tunisie. Avec ces changements brusques et rapides, de nouvelles frontières se dessinent, desitinéraires inédits et de nouveaux commerces naissent, alors que d’autres cèdent et disparaissent. Entre Ras Jedir, le camp de réfugiés de Choucha, Djerba et Zarzis, des histoires de migration, de guerre civile, de viol, de mort et d’oubli se tissent et se détissent au fil des quêtes. Nous en avons recueillis quelques unes.
C’est en parcourant un tweet de @Khalilbm adressé à @KarimaSouid que nous avons découvert ce remarquable texte, au style si singulier, décrivant la tragédie des réfugiés. Le texte nous a beaucoup touchés, comme d’autres du reste sur le réseau Twitter, tant par son contenu que par le style de son auteur. Ce dernier, usant d’un habile cynisme destiné à donner de la répartie à cet autre cynisme, celui de ceux qui observent… ou font du vent -non sans opportunisme- autour du drame de la question des réfugiés.