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HAMMI/SIPA
HAMMI/SIPA

Au jour d’aujourd’hui, Ennahdha est prête à réviser toutes ses options et faire marche arrière quant à ses sacro-saintes convictions idéologiques, prétentions politiques et même ses ambitions de transformer la société par le bas en vue d’instaurer le grand projet d’un pouvoir théocratique.

Cette mutation n’est que de façade, dictée par des considérations purement conjoncturelles. Le mouvement a montré une grande force de reconversion en fonction des impératifs de la situation dans laquelle il se trouve. Ennahdha, a derrière elle une grande machine bien huilée pour s’adapter à tous les cas de figure. Pour preuve, l’initiative de Jebali, fomentée par les instances du mouvement pour former un nouveau gouvernement, maintes fois remise aux calendes grecques, eut pour conséquences d’une part, l’effritement d’une opposition en mal de pouvoir. Celle-ci a fait preuve d’une grande crédulité envers cette initiative minée par les ambitions non avouées, mais tout de même légitimes. D’autre part, Ennahdha a fait de son premier ministre un présidentiable jouissant d’une certaine crédibilité. Elle a gagné son pari, confirmé par des instituts de sondage.

Sur un autre plan, l’assassinat de Chokri Belaid a brouillé toutes les cartes du parti Ennahdha. Des accusations d’implication ont fusé de partout. Notre propos n’est pas de prêter le flanc à ces voix, mais son attitude permissive vis-à-vis de ces ligues de protection de la Révolution, la réaction très laxiste du ministère de l’Intérieur devant les appels aux meurtres d’hommes politiques, n’ont fait qu’alimenter un climat de suspicion et conduire les différentes couches sociales à adopter une attitude soupçonneuse à l’égard des points de presse organisés pour l’opinion publique. Différentes déclarations convergentes pour confier les ministères régaliens à des indépendants, chose impensable et décriée par tous les Nahdhadouis avant le meurtre de Belaid, constituent-elles un mode d’approche nouveau pour gérer le pays ou tout simplement une ultime tentative de diversion quant aux accusations formulées à l’encontre de certains leaders du parti au pouvoir. Qui vivra, verra !