Samedi 12 avril, jour noir dans l’histoire récente de la Tunisie post-révolution. Le verdict en appel tombe dans l’affaire des martyrs et blessés de la révolution. Le tribunal militaire allège considérablement les peines de prison ferme prononcées en première instance à l’encontre de Rafik Haj Kacem, d’Ali Seriati, ainsi que plusieurs généraux et directeurs de la sûreté impliqués dans diverses exactions. Des peines révisées sur-mesure de 10 à 3 ans afin de permettre leur libération dans la plupart des cas. A balayer ainsi d’un revers de main la supériorité de la justice révolutionnaire, la justice militaire tunisienne avait ce soir-là quelque chose d’égyptien, sponsor de facto de la contre-révolution.
Stupeur puis tollé à l’énoncé du verdict. Les larmes de rage coulent à flot : des mères, des sœurs et des frères de martyrs sont inconsolables.
Les ex caciques du ministère de l’Intérieur Adel Tiouiri, Jalel Boudrigua, et Lotfi Zouaoui sont les premiers à sortir de la prison de Mournaguia, ayant déjà purgé 3 années de prison. Les verdicts prononcés à l’égard des agents de police impliqués dans le sniping vont de l’acquittement au sursis.
Le dernier ministre de l’Intérieur de Ben Ali, Ahmed Friâa, a quant à lui été acquitté. Qui sait, peut-être aura-t-il droit à un dédommagement… Les verdicts en première instance concernant Ben Ali lui-même ont été confirmés. « Encore heureux ! », ironisent les familles, puisqu’au train où vont les choses, tout devenait possible.
Passé le choc, l’incompréhension prévaut toujours jusque dans les rangs des juristes pour qui le jugement en question correspond à une sorte d’hésitation entre l’incrimination des exécutants et leur dédouanement face aux ordres de l’ex présidence, avec au final une sentence absurde.
Trois années après les faits, il semble que la ferveur révolutionnaire étant retombée, l’aile judiciaire de l’armée profite de la garde baissée d’une société civile essoufflée pour reconnaître les siens et se solidariser entre corps de métiers armés.
Réactions politiques antagonistes
Au chapitre des réactions politiques et individuelles, c’est l’indignation qui prime à l’exception notable de quelques dirigeants de Nidaa Tounes, à l’image de Mahdi Ben Abdeljawad, membre du bureau exécutif, qui ne comprend pas que l’on puisse s’indigner de « l’application l’autorité de la loi ». Un sophisme qui feint d’ignorer la suprématie de la logique révolutionnaire face à la loi, surtout lorsque celle-ci est clairement injuste.
Ettakatol et le CPR ont été prompts à condamner, tandis que le Parti des Travailleurs fait porter la responsabilité « d’arrangements conclus avec les symboles de l’ex régime » à l’ex gouvernement de la troïka.
La présidence provisoire de la République, visiblement dans l’embarras, s’est pour l’instant contentée d’une réaction à chaud via son porte-parole qui prend acte d’un « verdict inattendu et à contre-courant de l’opinion publique » tout en insistant sur le fait que le président « respecte la justice ».
L’observatoire tunisien de l’indépendance de la magistrature a considéré pour sa part dimanche que le verdict de la cour d’appel militaire « porte atteinte à la magistrature et à la justice » en ce qu’il renvoie « l’image d’une certaine impunité dont bénéficient les hauts responsable de l’ancien régime ».
En sus des sit-in improvisés face au Palais de justice, des activistes ont organisé une manifestation devant le Palais présidentiel dimanche.
Au final ils ne sont que quelques dizaines à prêcher un converti sans grande marge de manœuvre. Quand bien même le défenseur des droits humains Moncef Marzouki est aussi le chef suprême des forces armées, en l’absence de justice transitionnelle la justice militaire légaliste a les mains déliées pour permettre des scènes de liesse. D’indécentes scènes de libérations qui confortent un peu plus la victoire en marche des contre-révolutionnaires, dans l’indifférence quasi générale.
La justice militaire tunisienne serait’elle injuste?
Les juges et fonctionnaires de la justice militaire seraient’ils trempés?
Les caciques de l’ancien régime auraient’ils encore du pouvoir et de l’influence?
Tous ceux qui se sont donnés corps et âme pour le régime de benali seraient’ils des protégés?
Ceux qui auraient ordonnés ou exécutés des ordres assassins seraient’ils blanchis?
Que vaut le sang d’un tunisien innocent face a celui d’un corrompu?
La justice militaire a choisi de protéger les bourreaux..
Qui décide en Tunisie?
Révolution vous dîtes?
Houston vous recevez?
Je n’ai jamais cru en la justice et ni en la democratie. C’est bien simple, le pays est dirigé et continuera a etre dirigé par des singes. J’attend juste l’effondrement de l’etat pour qu’un autre se reconstruire avec des gens competents et ni des macaques en costumes cravates
La société civile s’est laissé berner par la diabolisation d’Ennadha. On (les médias etc…) a mis sur le dos de la Troika tous les problèmes de la Tunisie pourtant hérité de l’ancien régime et le peuple a suivis, faute à un manque cruel de culture politique. Alors que le peuple continue de suivre. Les égyptiens sincères savent ce qu’il en coute de diabolisé un pouvoir élu. Les tunisiens l’apprendront peut-etre à leurs dépends.
La première ligne de défense d’un lèche-cul exemplaire de Ghannouchou sont les médias. Pour dédouaner Ennahdha de tous les crimes qu’elle a commis au sommet de l’état, il suffit de taper sur les médias. Pour un chocotomien, calomnier toujours, ça en restera quelque chose! et ça paye puisque le petit peuple n’a pas le temps de digérer les détails. Il lui suffit des résultats prêts à consommer pour dormir heureux à la fin de journée, convaincu qu’il peut faire encore confiance aux grands “loyaux-sincères”, véritables gardiens de sa foi et de l’islamité de son pays.
Mais pour un esprit éveillé, il faut rappeler un seul détail: depuis le 23 octobre 2011 la moitié des médias sont bleus. L’autre moitié étant encore Benaliste, certes, mais en pratique, l’équilibre de l’effroi est réel. Donc brandir la menace d’un scénario à l’égyptienne et crier au complot des médias anti-Ghannouchou à chaque fois qu’une catastrophe ait lieu dans ce pays n’est qu’une abominable leurre pour faire diversion et ne pas discuter la part des ces “loyaux-sincères” dans ce qui nous arrive? quand même, ils ont gouverné près de trois années et leur premier engagement était -faut-il encore le rappeler- d'”établir la justice au sujet des martyrs et des blessés” de ladite “révolution”?
Et si on examine comment ces “loyaux-sincères” ont participé à cette mascarade militaire? Oui.. Oui.. Je sais que vous, vous préférez continuer à taper sur les médias Benalistes parce que ce que:
– Ce sont eux qui ont tabassé les familles de martyrs et les blessés devant le ministère de Samir Dilou en 2012. Des gens amputés et des femmes sexagénaires ont été lynchés par la police de Ali Chevrotine!
– Ce sont les médias qui ont bloqué l’accès aux archives du ministère de l’intérieur sous prétexte que cela affectera la vie familiale des bourreaux (sic!), (une fameuse déclaration du fameux rhinocéros Lotfi Zitoun!)
– Ce sont les médias qui ont déclaré au Riadh (KSA) qu’il n’est pas question d’embarrasser les Saoudiens au sujet de l’extradition de Ben Ali (une fameuse déclaration de Hammadi Préparataion aka Hammadi Explosifs),
– Ce sont les médias qui ont refusé d’appliquer des mandats d’arrêts contre les sbires du Ben Ali qui ont tué des martyrs (dont une demi-douzaine contre Moncef Ajimi). Ce dernier a été promu à plusieurs reprises par Ali Chevrotine en personne alors qu’il y a des mandats d’arrêt contre lui.
– Ce sont les médias qui mettaient à la disposition de ce Moncef Ajimi une patrouille armée qui l’accompagnait au tribunal et agressait physiquement et verbalement les familles des victimes sur l’ère de Ali Chevrotine (au MI) et Hammadi Comment-dire-en-français (à la Kasbah) alors qu’il y avait assez de preuves contre lui pour qu’il soit confiné pour long-temps dans une cellule tel un rat d’égout!
– Ce sont les médias qui menaçaient certaines familles des blessés et des martyrs de représailles et non pas la fameuse Yamina Zoghlami annonçant qu’ils ont eu tous leurs droits (20 millions d’indemnités + un emploi d’un membre de la famille) et s’exclamant même que veulent-ils encore?
– Ce sont les médias qui ont lynché les mères de quelques mères de martyrs (notamment la mère du fameux Ouerghi dont la photo était affichée sur la poitrine du Tartour avant les élections) à la manifestation #Ekbess et non pas les moutons de Ghannouchou. Ces dernières se sont présentées à la fameuse mascarade bleue dans l’espoir de faire entendre leurs voix.
– Ce sont les médias aussi qui ont agressé les membres de quelques familles des martyrs et de blessés à l’ouverture du congrès d’Ennahdha en juillet 2012!
– etc.. etc.. etc..
Un peu de pudeur !
…et si on concluait de ces jugements l’hypothèse d’un compropmis “historique” conclu entre les islamistes et les amis de Ben Ali? En effet, on peut soutenir que les amis de Ghannouchi cherchent à se protéger en se faisant magnanimes avec les assassins parce qu’ils craignent de devoir rendre des comptes de leur responsabilité dans l’éclosion du terrorisme meurtrier, leur enfant légitime,…tueur de gendarmes et de soldats.
La révolte des dépossédés, d’une jeunesse issue du peuple, a été trahie par les islamistes. Pressés de récupérer un mouvement social qui les a surpris, et auquel ils n’ont nullement participé, sinon en prenant le train en marche, ils se firent les chantres d’une “révolution” qu’ils ont voulu accaparer en détournant ses objectifs sociaux et économiques pour en faire une cause identique à la leur.
Après la faillite d’une gestion catastrophique, la troika a dù céder la place en acceptant un compromis incluant le retour sur la scène politique de leurs frères-ennemis du RCD. Rien d’étonnant, dès lors, que l’appareil judiciare fasse preuve de mansuétude à l’égard de membres d’une institution qu’il convient de soigner afin de prévenir des lendemains…
La déclaration de l’avocat des accusés ou celle de bce : Sans surprise, ni étonnement,
On s’attendait tous à ce genre de déclarations.
La présence de cet avocat à ce procès n’était que pour le besoin de la procédure, afin d’éviter un vice de procédure. Son rôle commence maintenant, et c’est maintenant qu’il va justifier de sa prime.
En vérité ces jugements étaient programmés depuis que Bajbouge à fait la passation de pouvoir d’une manière démocratique aux yeux de tout le monde.
– N’est-il pas le premier chef de l’exécutif sous lequel il y a eu des élections libres et transparentes,
– N’est-il pas le premier chef de gouvernement qui effectua une passation de pouvoir pacifiquement dans notre histoire politique ?
– Sous sa gouvernance, ces hommes de la dictature étaient emprisonnés ?
– N’est-il pas ‘’à l’origine de l’article de l’exclusion politique des rcdistes’’, dit l’article 15 ?
– Au moment du dialogue national, quand les choses se sont bloquées, n’a-t-il pas eu le courage de jeter à la poubelle, ses alliés du front populaire ? et hamma a vécu un sale moment d’angoisse. Est-ce que on se rappelle ?
Il ne faut jamais oublier ce cinéma politique habilement et machiavéliquement construit. Et tout cela pour nous faire oublier qui sont les architectes du ministère de la terreur, (Beji Caïd Essibssi et Foued Elmbazza). Pour nous faire dire que les crimes contre les yousfistes, … sont en final des crimes de régime, et le régime, ce nome aujourd’hui, l’ancien régime, le passé (…).
Nous nous n’oublions jamais, qui nous sommes. Nous sommes les enfants d’Abou el Kassem Echabbi, de Farthat Hached… les enfants de la résistance. Oublier ses racines, ses origines, c’est omettre son histoire.
Pour le rcd, ben Ali harab, mais l’enjeu et ailleurs.
On sait tous que ben Ali harab en compagnie de sa coiffeuse, mais le pouvoir de rcdistes demeure stable dans la société. Et jusqu’à maintenant il n’a pas eu redistribution de richesses du pays ni du pouvoir dans les territoires. L’organisation territoriale est toujours la même, les monopoles dans les grands secteurs d’activité économique (commerce, import/export…) demeure la maison de LOQMAN comme on l’a découvert à notre naissance.
Ben Ali harab, mais le cœur du pouvoir rcdiste est stable, comme il a était construit par Bourguiba et ben Ali (psd/rcd), depuis le 2 mars 1934 avec le putsch politique à Ksar-Hellal.
Après la révolution et surtout après le 23 octobre 2011. Comment expliquer les 36000 grèves ? Les centaines des sit in politisés ? Les différentes difficultés posées à la troïka chaque fois qu’il y a eu volonté de reforme des secteurs publics, justice, medias,… et de projet conséquent pour le développement ? Comment expliquer le chaud et le froid soufflés par les bailleurs de fonds, les états comme la France, …, les agences d’annotation ? Comment expliquer l’opération putsch de l’été 2013 ? Comment expliquer les appels à la dissolution de l’Anc et à la démission de deux gouvernements élus et l’arrêt du processus démocratique à chaque fois qu’il y a eu assassinat politique?
A mon sens, c’était juste pour rappeler à la troïka, les limites à ne pas dépasser, pour ne pas dire les engagements pris avant la passation du pouvoir fin décembre 2001, ou plutôt rappeler les consignes données avant cette passation de pouvoir.
Je suis convaincu qu’à ce niveau du jeu politique, les enjeux se jouent à coup de canon, ou de missile.
Heureusement, la troïka a choisi la conscience du peuple, et les moments où le peuple était debout pour avancer. La troïka a su éviter à la Tunisie une guerre civile, un bain de sang, la troïka a éviter la faillite de l’état. Sans la Kasba de l’été 2013 la constitution ne sera jamais achevée. Sans la Kasba été 2013, le dialogue national n’aura jamais eu lieu. Sans l’habilité de la troïka et d’Ennahdha à sa tête, bce n’aurait jamais lâché le front de la gauche extrémiste anarchiste.
Dans l’actuelle Tunisie, la dignité passe par la médiation et les négociations deviennent rudes.
Dans ces jugements il n y a pas eu un marché conclu à l’avance, mais juste une expression des forces, les forces de l’heure qu’on vit.
Peuple debout, les choses avanceront mieux. C’est une question de deux poids sur les deux plateaux d’une balance, la balance de l’histoire. Un poids de chaque côté.
Je suis plus que certains :
– La révolution gagnera,
– La justice transitionnelle ira jusqu’au bout, c’est question d’histoire qui avance,
– Nous arriverons, difficilement, mais nous arriverons, à formuler une volonté commune pour bâtir la nouvelle Tunisie, celle, de la liberté, de la démocratie, des solidarités. La Tunisie de la dignité est et ne peut être que la Tunisie qui partage et qui protège.
– Moi j’ai compris, et vous ?
– Ben Ali harab, et les enjeux ne sont pas là dans ce houroub, mais au cœur de notre conscience collective, osons le défi, osons le possible.
Ben Ali harab.
Mandhouj Tarek.
@Houcine
Ce que vous ne dites pas est ce que Ennadha gagnerait a faire un compromis de cette sorte. Ce qui n’est toujours pas accepté non plus est l’idée que personne n’aurait pu faire mieux dans la situation hérité en 2011. Pour preuve regardez les difficultés de Joma’a à qui je souhaite sincerement de réussir quelque chose de productif pour les tunisiens.
La troika est coupable de faillite et d’impéritie, ce qui explique, en partie, l’abandon du pouvoir et l’acceptation du compromis avec les autres forces politiques.
Le schème islamiste a favorisé l’extrémisme et la radicalisation, par la création d’officines d’activistes dont la crète s’est illustrée par le terrorisme qui s’en prend aux symboles et aux institutions de l’Etat. Ceci est une réalité.
Désormais, ces mèmes initiateurs voudraient se donner une image plus lisse en jouant le jeu de la démocratie et du compromis dans l’espoir de leurrer les électeurs. C’est en somme le sens de ce que prone, à l’avance, Ghannouchi par son projet de gouvernement d’union nationale à venir, alors que nul ne peut prédire ce qui sortira des urnes…
La troika a payé des salaires avec les crédits du fmi et les prêts des autres pays..
Si les tunisiens ont eu un vote conservateur en masse c’était une question de “morale”, le point visé était plus l’éthique et l’honnêteté que l’islam. La bonne gouvernance et la bonne gestion commence par des choses simples comme la morale ou l’honnêteté. En plus de s’en prévaloir, Ennahda était encarté “islam” (2en1) mais les trois dernières années tout le monde a non seulement vu que l’habit ne fait pas le moine mais que la blouse ne fait pas non plus le médecin vu que aujourd’hui, l’hémorragie ne s’arrête pas. Il y’a des économistes qui vous expliquent que les salaires des fonctionnaires ont été payés avec l’argent du fmi et consorts mais qu’en plus les prochains crédits ont des chances de resservir a ça ou sinon les fonctionnaires ne seront pas payés… mneyka 2aslan
Quoi? Vous pensez a la prochaine saison touristique? Lol si on étudie le cas de l’économie touristique en Tunisie on s’aperçoit que cela relève plus de l’effet placebo qu’autre chose:
Stress hydrique, pollution, et recettes de groupes privés qui prennent la direction des paradis fiscaux, devises qui ne servent que de pansement aux intérêts de la dette ou a repousser l’échéance de la faillite du pays face aux besoins en devises pour importer du blé ogm américain, ti mnayka 3allekher 2aslan.
Continuez a vivre dans votre petit monde politique ou a vous accrocher a votre microcosme idéologique et social, vous vous rendrez coupable par votre égoïsme et surtout votre ignorance de la destruction de ce beau pays, et ce malgré le sursaut de solidarité, d’humanité et de courage qu’il aura eu entre le 17 et le 14..
@Baba Sofiene sanfour:
Je suis d’accord avec vous sur plusieurs points. Toutefois, je ne suis pas convaincu que le petit peuple a fini par comprendre finalement que “l’habit ne fait pas le moine” et “la blouse ne fait pas le médecin”. Allez sur le terrain, tu entendras des explications de ce petit peuple qui vont de “L’opposition zéro virgule a empêché Ennhadha de travailler” à “La coalition UGTT/État profond a ruiné le pays”! Au contraire, mon constat est que ce peuple ne veut justement pas comprendre que nous sommes dans une situation piteuse et critique et qu’il nous reste une pouce à la ruine. De l’autre coté, il y a un rouleau compresseur démagogique et une machine sophistiquée de propagande qui inclut médias, mosquées et même institutions publiques qui fait tout pour dédouaner Ennahdha de la catastrophe dans laquelle s’engouffre désormais le pays. Regardez par exemple les compagnes de dénigrement que mènent les nahdhaouis contre lesdits “experts économiques” et les auteurs “indépendants” qui collent tous les échecs sur la peau des gouvernements Sebsi/Jomâa.
Pour moi, il n’y a pas de doutes que le système Benaliste a saccagé le pays et a gravement poussé la Tunisie vers l’abîme. Mais le 15/01/2011, nous avions encore une large marge pour sauver le navire. Le 23/11/2011, cette marge est plus petite mais encore amplement suffisante pour redresser la coque et naviguer tranquillement. Le 29/01/2014, il n’y a plus de marge. Toutes les commandes ou presque sont bloquées et ne répondent plus. Merci qui? Ben, essayez de convaincre ce petit peuple qu’Ennahdha a anéanti toute la marge de manœuvre dont le pays disposait au début de 2012 pour pouvoir se reconstruire et faire face à une crise systémique inouïe qui s’annonce rude à notre horizon (situation économique critique et comptes publiques en faillite, effets négatifs du réchauffement climatique et dégradation rapide de l’environnement, stress hydrique et gouffre énergétique, systèmes d’éducation et de santé au plus bas niveau depuis l’indépendance, montée de terrorisme et sécurité nationale en péril, crise d’insuffisance alimentaire, fuite de capitaux et corruption structurelle, etc. etc. etc.).
Mec, peine perdue ! Le peuple veut payer le prix de sa foi !
Ennahdha et sa troika, composée de ralliés soumis et sans capacité d’autonomie, ont monopolisé le pouvoir, infiltré et noyauté les institutions du pays, ruiné l’économie…pour finir par l’éclosion d’un terrorisme national enfant de Ennahdha…et consorts qui en assurent la plate-forme idéologique et le financement. Or, il se trouve, encore, des gens pour soutenir un mouvement politique criminel et incompétent, tel ce Mandhouj qui officie sur Babnet, distribuant les insultes et les propos infames à l’endroit de quiconque soutient un point de vue ou opinions alternatifs à leur doxa.
Il est probable que nombre de citoyens peu avertis ou subissant l’endoctrinement au nom de la religion, que ces tristes sires prétendent incarner, donneront leur voix aux islamistes et leurs affidés; il est probable que le pays ne s’affranchira pas de cette usurpatiion et des mensonges de ces barbus; toutefois, leur moment dominateur et suffisant est forclos.
Leur ralliement stratégiquee aux préceptes et valeurs de la démocratie, fùt il formel, leur barre toute hypothèse hégémonique dans un gouvernement futur, les contraignant au compromis comme le proclame déjà leur gourou monsieur Ghannouchi.
Il revient au gouvernement actuel, conformément à la feuille de route, de les expulser des mosquées, et de mettre un terme aux fonctions de leurs “soldats” placés dans les divers rouages de l’Etat et des administrations. C’est une des conditions, nécessaires mais non suffisantes, pour nous prémunir de leurs dangereuses menées et projets aussi oiseux et futiles que celui d’un ” califat”.
La Tunisie n’est pas un émirat assis sur des milliards de barils de pétrole pour se permettre un projet national adossé sur la vénération de je ne sais quelle divinité, elle nécessite des choix économiques, sociaux et politiques capables de répondre aux besoins vitaux d’un peuple qui a eu le courage de s’émanciper d’une dictature népotiste et sanguinaire.
On peut parier qu’elle ne livrera pas son destin, encore une fois, aux “fous de Dieu”.
[…] Le verdict de la honte http://nawaat.org/portail/2014/04/13/le-verdict-de-la-honte/ … […]
@Houcine:
Citation: “Leur ralliement stratégique aux préceptes et valeurs de la démocratie, fùt il formel, leur barre toute hypothèse hégémonique dans un gouvernement futur, les contraignant au compromis comme le proclame déjà leur gourou monsieur Ghannouchi.”
Le ralliement de qui aux valeurs de la démocratie?? des chocotomiens?? ou bien des “démocrates” auto-proclamés? ou mieux encore, du petit peuple qui vénère voire adore Gannouchou Chocotom et sa bande de marabouts??
Je trouve cette assertion trop ambitieuse voire prétentieuse! En fait, Ghannouchou-Chocotom dans une fameuse conversation avec les salafistes, a lancé “La loi est interprétée par le plus fort”. Qui est le plus fort dans les faits? Au summum de la crise d’été 2013, les officines de l’opposition autoproclamée “démocrate” ont pu rassembler une quinzaine de milles de manifestants. Bien sur les boutiques médiatiques telle que la très “professionnelle” Nesma réclament un million! Tout le monde sait que c’est faux! En contre partie, un seul appel de Ghannouchou à ses troupes a rassemblé plus que 70 milles en une seule soirée! Le rapport de force est clair. Et cela, les chocotomiens, en sont très conscients. Dernière déclaration en date, celle de Abdelkrim Harouni, “Nous sommes un mouvement de rues et non pas de plateaux télé!” (sic!). Question support populaire, les chocotomiens sont très en avance sur toutes les autres formations politiques. En plus, avec une constitution aussi ambivalente et ambiguë, il y a très peu de chances que le tribunal constitutionnel, même totalement indépendant du Gourou et des chocotomines, puisse faire quoi que ce soit pour bloquer une quelconque loi liberticide ou autoritaire!
Se conformer aux préceptes de la démocratie veut dire accepter la volonté du petit peuple, en majorité conquis par les cohoctomiens (c’est un fait réel malheureusement), donc accepter de tout cœur qu’ils soient de nouveau une composante majoritaire du gouvernement. Penser le contraire relève plus du fantasme que de l’analyse sérieuse. Et même si Jomâa-Mechwi chassera leurs sbires des administrations et des rouages de l’état, des mosquées et du système éducatif, leur prochain gouvernement, qui sera là pour un quinquennat (et non pas deux années) installera tous les chocotomiens qu’il veut où il veut et avec le salaire qu’il veut sans que qui que ce soit puisse s’y opposer! Donc peine perdue!
Une évidence: Éliminer les nahdhaouis de la course au pouvoir par les mécanismes démocratiques est impossible, non pas parce que ce sont des hommes d’état patriotes et compétents qui méritent le pouvoir ou bien parce que ce sont des gens intellectuels et modestes qui rayonnent avec une pensée profonde et des réalisations historiques, mais plus tôt à cause du peuple ignorant, ingrat, las et inculte. Les éliminer par les mécanismes autoritaires est aussi impossible. Ben Ali, l’a essayé et tu sais où on est maintenant. Abdennasser, Sadat et Moubarek l’ont essayé aussi. Vainement! Dissoudre ce mouvement démentiel par la police et les tribunaux lui donnera une vie d’encore cent ans voir plus. Tu veux rendre un criminel comme Ghannouchou-Chocotom un martyr et un héro national? ben! envois-lui Samir Tarhouni et sa fameuse brigade anti-terroriste. Lui, il mérite d’être jugé pour beaucoup des crimes mais aux yeux de la racaille populaire, il sera un martyr voir un prophète! Problème? Un piège historique!
Donc, c’est quoi l’échappatoire? tout de suite, il y’en a pas ! Selon moi, la meilleure solution (voire la plus radicale) est une combinaison d’un système éducatif avant-gardiste avec des mécanismes efficaces de solidarité et de démocratie participative. Ces mécanismes permettront de s’attaquer à la ressource principale qui fait la richesse, la fierté et le bonheur des Chocotomiens: l’ignorance! Mais, c’est encore de la théorie!
En fait, il faut deux à trois générations pour que cette solution donne ses fruits (soit 60 ans environ). En plus, il faut mobiliser des ressources considérables pour la mettre en oeuvre. Et avant tout, il faut un levier politique pour cela, c’est-à-dire il faut que celui qui met en place un tel système soit au gouvernement. Donc blocage: c’est le problème de la poule et de l’œuf!
Bref, on est dans la merde! sauf si ce petit peuple décide par je ne sais quel miracle d’épargner un futur noir à ce pays déjà en ruine!
Si mon assertion est ambitieuse, elle serait fondée sur l’ambition de “ce petit peuple” qui a su, contre toute attente, s’émanciper d’une ploutocratie.
Je me garde de toute tentation de mépris à l’endroit de quiconque, y compris des islamistes, et suis tenté de parier sur les capacités de ce petit peuple à tirer la leçon de son expérience. S’il est probable que l’opposition laique ne dispose pas d’une assise populaire large, on peut relever qu’existe une coalition possible des oppositions aux projets islamistes, dans toutes leurs variantes, en mesure de rassembler et de prétendre à un score honorable aux prochaines échéances électorales.
Le gouvernement actuel, chargé de mettre en musique la feuille de route du quartet, peut sortir le pays du marasme économique tout en pacifiant les esprits s’il choisit de ne pas négliger ce petit peuple rongé par la misère et doublement victime par le sacrifice de ses enfants et des espérances déçues.
La petite bourgeoisie ainsi que la bourgeoisie argentée n’auraient pas inclination à soutenir un pouvoir islamiste qui s’accaparerait les places et les prébendes qu’elles considèrent leur revenant de droit, ce qui devrait en faire des alliées dans une constellation défavorable aux islamistes.
cette hypothèse réaliste constitue le seul espoir de ne pas voir rééditée la séquence islamo-islamiste responsable de la faillite et du terrorisme.
L’hypothèse sombre n’est pas inévitable. Mais, c’est dans les urnes que cela se décidera, et chacun est comptable de ses choix.
@Houcine:
Je respecte votre avis et encore une fois, je crois que votre analyse est trop ambitieuse parce qu’elle néglige de multiples aspects déterminants de la réalité. Avant de commenter ces aspects, je souhaite démystifier un des tabous fondateurs du mythe “Révolution Tunisienne”.
Citation: “Si mon assertion est ambitieuse, elle serait fondée sur l’ambition de “ce petit peuple” qui a su, contre toute attente, s’émanciper d’une ploutocratie.”
Loin des déclarations opportunistes des politiciens et des exagérations populistes d’ici et là qui essayent de perpétuer une légende urbaine disant que le peuple tunisien a accompli une révolution, je souhaite rappeler un chiffre qui a été publié dans un rapport RAND en 2012. Ce chiffre estime que seulement 6% du peuple tunisien ont participé aux manifestations du 17/12/2010 – 14/01/2011. Peu importe le chiffre en milliers, il est clair que 94% du “peuple” n’ont rien à voir avec les événements qui ont donné comme résultat “contre toute attente, s’émanciper d’une ploutocratie”. En poussant la réflexion davantage, les 40 à 60 milles manifestants qui ont participé à la manifestation du 14/01/2011 devant le Ministère de l’intérieur ont été chassé par la police de Ben Ali en à peine une dizaine de minutes (Les archives d’Aljazeera sont encore sur YouTube). Il faut donc l’avouer: Ben Ali n’avait pas peur des ces manifestants pour qu’il choisisse de fuir le pays et se sauver avec sa famille. Tous les procès verbaux des personnes clefs du 14/01 n’ont jamais indiqué l’effroi et la volonté du dictateur de fuir le pays. Au contraire, Mohamed Ghannouchi a déclaré que Ben Ali l’a appelé à l’après-midi du 14/01 pour lui dire: “Pas de problème, le retour au calme coûtera mille ou deux milles victimes”. Il se trouve que le rapport sus-mentionné a qualifié le “peuple tunisien” comme “peuple pacifique, bon-vivant, qui n’a pas tendance à résister à la répression et qui accepte vite de désister en cas de violence de la part des autorités.” Dois-je rappeler les centaines de milliers du “petit peuple” qui ont répondu “Oui” sur tout le territoire aux appels des RCDistes le soir du 13 janvier pour manifester leur joie à l’égard des “décisions historiques” de ZABA?
Attention! je ne suis pas ici entrain de négliger ce qui s’est passé pendant la révolte des zones défavorisées entre le 17/12/2010 et le 14/01/2014 ni entrain d’insulter les martyrs de ces événements ni aussi entrain de dédouaner le dictateur et ses sbires de leurs crimes envers la Tunisie et sa population. Mais je suis simplement entrain de rationaliser les lectures mythiques et fantasmatiques du fameux 14 janvier. Personnellement, je crois dur comme fer que si les chocotomiens et leurs mercenaires n’ont pas dévoilé ce qui s’est passé réellement ce soir là (y compris l’identité des gens qui ont donné les ordres pour que le dictateur soit viré de la tête du système dans l’espoir de sauver ce même système) c’est uniquement par ce que cela détruit vraiment le mythe de “révolution” que tout le monde en fait son fond de commerce, cette “révolution” qui leur a permis de prendre le pouvoir.
Ceci dit, je souhaite aussi dire que j’éprouve -sans aucun état d’âme- du mépris systématique envers toute personne ou toute organisation qui essaye de prendre les gens pour des imbéciles. Dans le cas des islamistes, ce sentiment est double puisque il s’agit tout simplement d’une cinquième colonne qui s’attaque aux fondements même de notre pays. Dans le cas des RCDistes/Destouriens, ce sentiment est multiplié par 5 parce que ces gens n’ont pas seulement ruiné le pays mais aussi permis à quiconque de malmener sa souveraineté (islamistes en tête). Dans le cas des mercenaires (tels que Tartazouki et son CPR), ce sentiment est multiplié par 10. Je ne rougis pas de cela. je ne le nie pas. Au contraire, je le revendique haut et fort. Je ne peux pas respecter ceux qui sabotent mon pays!
Venons maintenant aux aspects réalistes que vous négligez dans votre analyse:
Citation: “S’il est probable que l’opposition laïque ne dispose pas d’une assise populaire large, on peut relever qu’existe une coalition possible des oppositions aux projets islamistes, dans toutes leurs variantes, en mesure de rassembler et de prétendre à un score honorable aux prochaines échéances électorales.”
Premièrement, qui sont les formations politiques opposées aux projets islamistes?
– Nidaa Tounes?? une version 2.0 du RCD (un parti clanique basé sur des alliances familiales et régionales ainsi que des réseaux du ex-RCD, de l’argent sale et des entrées pro-BenAli à Paris et aux pays du golf) est-elle une alternative crédible pour mettre en place les institutions démocratiques et les plans de sauvetage nécessaires au redressement du pays?
– POCT et Jabha?? Pensez-vous sérieusement que Hamma et son clan marxiste qui a soutenu la vague répressive de Ben Ali contre les Chocotomiens dans les 1990, ceux qui actuellement lèchent sans scrupules les bottes du Sebsi Kou3-Bou3, ont la capacité d’édifier la démocratie souhaitée et reconstruire un pays déjà en ruine?
– Jomhouri ?? Êtes-vous sûr que N. Zenbawi qui a accepté de rejoindre le gouvernement de Ben Ali le 13 janvier, alors que les corps des martyrs sont encore chauds, qui s’est opposé à la dissolution du RCD et a qualifié les RCDistes de “gens propres” (sic!), celui-là qui a contrevenu délibérément avec la loi électorale en 2011, a accepté des financements douteux de la part d’hommes d’affaires proches de l’ancien régime, celui-là dont lui et ses députés sont parmi les moins présents aux travaux de l’ANC (Assemblée Nationale des Cambrioleurs), celui dont le parti est non démocratique, etc. etc., Pensez-vous que ce mec même associé au POCT/Jabha et Nidaa Tounes est capable de bâtir une alternative démocratique, économique et sociale crédible en Tunisie?
– Tahalof, Tayyar et les autres: à mon avis, trop petits pour qu’ils puissent jouer dans la cour des charognards sus-mentionnés. D’ailleurs, le système électoral mis en place est trop peu favorable aux petits partis. Donc s’ils arrivent à promouvoir une poignée de députés à la prochaine assemblée de cambrioleurs, c’est déjà quelque chose!
Citation: “Mais, c’est dans les urnes que cela se décidera, et chacun est comptable de ses choix.”
Deuxième aspect négligé dans votre analyse trop ambitieuse à mes yeux: “les urnes” ou plus tôt réduire tout le processus démocratique aux résultats des urnes. J’ai maintes de fois analysé sur ce site les multiples défaillances délibérées du système électoral mis en place par les chocotomiens et l’assemblée nationale des cambrioleurs. J’ai par exemple pointé de doigt l’incapacité des dites instances électorale et de l’audio-visuel à contrôler le processus juridiquement parlant. J’ai aussi soulevé la non-indépendance de ces deux instances. De plus, j’ai présenté les facteurs déterminants qui participeront à la falsification indirecte et effective des résultats (notamment l’incapacité juridique des instances en place, la non-indépendance de leurs staffs, les médias/instituts de sondage, l’argent politique, la loi électorale elle-même). J’ai aussi donné les raisons qui feront que Ennahdha sortira encore une fois la grande gagnante de ce simulacre d’élections (cinq raisons: prédisposition psychologique et intellectuelle de la population aux rhétoriques démagogiques chocotomistes, machine partisane imposante incluant les mosquées et les institutions publiques, opposition élitiste, divisée, sans assise populaire, et n’a de programme que de critiquer Ennahdha, Des coffres engorgés d’argent sale, et une machine sophistiquée de propagande). En conclusion, faire confiance aux urnes -dans l’absolu- et sans considérer les facteurs réels qui feront de ces urnes de simples dépositoires de bulletins qui ne représentent pas vraiment la volonté populaire fait que votre analyse reste trop théorique. Monsieur, savez-vous que la loi électorale que les chocotomistes viennent de commencer sa discussion à l’ANC est engorgée d’absurdités:
Exemple 1: Il est désormais légal de faire l’accompagnement d’un analphabète à l’isoloir (Ce n’était pas le cas en 2011 et cela n’existe dans aucun pays démocratique y compris l’inde dont le nombre d’analphabètes se chiffre par centaines de millions). En Tunisie, 22% de la population sont officiellement analphabètes. Je ne serai pas surpris si le jour de scrutin ce pourcentage touchera les 80% et ce, à cause des dizaines de millions de dinars que Nidaa et Ennahdha distribueront pour acheter les voix de ce peuple (“petit peuple”, je persiste et je signe)!
Exemple 2: Il est désormais légal d’accorder aux ONGs le droit d’organiser les scrutins pour les tunisiens à l’étranger. Et si Nidaa ou Ennahdha mettent en place 3000 associations fictives dont le but d’encadrer ces élections, êtes-vous encore sûr que les urnes ne mentent pas?
Ce ne sont que deux simples exemples sans parler des autres mesures qui favorisent toutes sortes de fraudes. À ce titre, le chapitre consacré aux “sanctions des fraudes” compte parmi les plus permissifs dans une loi électorale digne de ce nom!
Certains parmi ceux qui liront surtout mon introduction seront probablement tentés de m’insulter ou au meilleur de cas de me traiter de zelm de Ben Ali, et ce pour la simple raison que j’ai bousculé leurs axiomes concernant cette “révolution tunisienne” et ce “grand peuple éduqué, civilisé et capable d’accomplir des miracles”. Personnellement, je vois que notre combat pour une Tunisie démocratique, développée et souveraine ne se limite ni à la rédaction d’une constitution, ou la mise en place d’un scrutin ni à la lutte contre les dictatures du RCD/Ennahda. Ce combat doit commencer par la destruction de tous les mythes et le rétablissement des vérités (même les plus amères et les plus douloureuses). S’en suivra une analyse rationnelle et scientifique de notre réalité qui déterminera les bons choix pour mettre en place les institutions souhaitées et exécuter les réformes nécessaires à l’édification d’un pays solide, libre et prospère. Continuer à perpétuer des mensonges et à propager des légendes urbaines ne fera le plaisir qu’au “petit peuple” et à la pseudo-élite qui le gouverne! Ainsi la Tunisie que nous voulons ne sera qu’une chimère!
Merci.
D’abord, une remarque générale: quel que soit le nom dont affuble un évènement social, devenu “Historique”, force est de reconnaitre que des gens ont subjectivement donné sens et signification à leur colère en affrontant ensemble un pouvoir sanguinaire. Ce faisant, ils ont participé de sa fragilisation, et provoqué la fuite de son chef et certains de ses affidés, déplaçant la peur dans le camp des dominants.
C’est vrai, comme vous le dites, que ce sont les miséreux qui ont sacrifié leurs vies, la bourgeoisie ayant partie liée avec le régime regardait les affrontements ou demeurait au confort dans ses beaux quartiers.
Dès lors, révolution ou involution, ou encore péripéties sociales, l’Histoire nommera. Et, comme toujours, la question du nom est la question de la qualification politique de ce qui a eu lieu. Chaque segment de la société, selon sa vision, le puisera dans son vocabulaire.
Je suis du camp de ceux qui ont donné leur vie, c’est dans leur geste que je me reconnais, et pour eux j’éprouve respect et considération.
Nonobstant, je ne veux point mépriser ceux d’en face qui ont soutenu et profité du système Ben Ali, après celui de Bourguiba, et qui sont plein de morgue et de suffisance à l’endroit de ce “petit peuple”, désormais moins malléable et disposé à compter dans la définition du devenir du pays.
Ceux qui ont tenté de s’approprier ce nouveau moment me paraissent aussi suffisants que leurs prédécesseurs, et leur morgue nimbée de religion est le nouveau costume d’une histoire qui se répète. Mais, cela relève des contradictions des luttes en cours.
Je parie sur le désir d’émancipation des dominés, qui par leur refus -simplement leur refus- contraignent à la redéfinition du réel et ouvrent des perspectives nouvelles. C’est cela qui est entrain d’advenir.
Une espérance est née qui ouvre une nouvelle page dans la vie des gens et du pays. Désormais, chaque citoyen compte et sa voix est du mème poids dans les urnes. Cela, en soi, est une révolution.
@Houcine:
Pour moi une révolution est un changement profond dans la structure de richesse, du pouvoir et de la société. Ceci n’a pas encore eu lieu en Tunisie. Et si nous voulons qu’il ait lieu un jour, il faut arrêter de ramer dans la même direction que le système. Force est de constater que la peur qui a envahi le camp du pouvoir (entre le 17/12 et 14/01) n’a pas poussé le dictateur à la fuite comme on le répète sans cesse mais a plus tôt conduit la structure profonde du système (notamment le complexe militaro-sécuritaire) à le sacrifier pour limiter les dégâts. Ne pas comprendre que le 14/01 est une opération de métamorphose du système Ben Ali et insister sur le caractère révolutionnaire de ce qui s’est passé ce jour là fait justement plaisir au système puisque cette théorie cache vraiment la réalité de cette métamorphose. Cela donne aux gens le sentiments du devoir accompli et c’est-ce que cherche le système justement. Vous voulez une révolution? Ben, vous l’avez fait le 14/01! maintenant que chacun regagne sa place! Entre temps, le système se régénère, se soigne et se restructure pour être plus fort et plus cruel qu’il n’était à l’époque Benaliste!
Concernant la question du mépris, j’ai bien explicité envers qui j’éprouve ce sentiment. Personnellement, je fais partie de ce “petit peuple”. Je suis un fils d’artisan, originaire de Sidi Bouzid, cette région délaissée qui donne 50% de provisions agricoles du pays. Cette région du pays que le pouvoir a négligé six décennies de suite et dont les habitants sont considérés de citoyens de seconde zone! Je suis le produit fini de cette république qui a enlevé la casquette du RCD pour s’arborer d’une barbe mesquine et des habits bleus. Si je suis tant dur avec ce “petit peuple” c’est à cause de ces centaines de jeunes qui ont donné leurs vies pour qu’en final les bourreaux soient acquittés et protégés par des politiciens opportunistes qui continuent de puiser dans leur démagogie révolutionnaire alors que le pays se noie dans la misère, le crime et la corruption.
Il n’y a pas de mal d’être un petit peuple! Si on n’est pas conscient de ses tares et ses défauts, on ne saura les réparer! Au lendemain du WWII, il n’y avait aucun bâtiment encore debout à Berlin. Le taux de femmes par rapport aux hommes en Allemagne était de 1.5:1. Ce peuple a su se remettre d’une guerre meurtrière. Une vingtaine d’années ont permis à l’Allemagne d’être la première puissance économique en Europe et la troisième au monde. Ceci était le fruit de grands sacrifices: des gens qui travaillaient jusqu’à 16h par jour. Un élan national de solidarité qui n’avait de parallèle qu’au Japon qui lui aussi a reçu deux bombes atomiques sur la gueule et s’en est remis comme par miracle. Ceux-là méritent le qualificatif de “grands peuples”! Le nôtre, au contraire, s’est laissé tenté par la rhétorique démagogique de pseudo-politiciens à la con. Dès le retour du Ghannouchou-Chocotom, le peuple autrefois solidaire et unis s’est divisé en fidèles et mécréants, islamistes et athées, Swe7liya w dewe5il, etc. etc. Les rues sont désormais remplis d’ordures. Le pays est devenu une poubelle à ciel ouvert. Les gens ne travaillent plus. Toutes sortes de magouilles et de dépassements se sont multipliées. Tout le monde cherche à bosser dans la fonction publique ou pire, veulent une allocation de chômage qui leur permettra d’écouler des journées paisibles à mater et agresser les filles sur la terrasse du café du coin! Bref, tous les vieux démons qui caractérisent un peuple mal élevé, peu civilisé, et trop anarchique ont refait surface. Voilà ma définition d’un “petit peuple” (dont je fais partie). Bâtir une Tunisie démocratique, prospère, fière et qui contribue activement à l’histoire humaine ne peut avoir lieu en perpétuant les mensonges et caressant ce “petit peuple” dans le sens du poil. La première phase de la thérapie devrait être des coups de défibrillateur réglé sur la puissance maximale. Parier sur un peuple dont le cœur ne bat plus est un risque majeur que la Tunisie ne peut s’accommoder! Et ce ne sont ni les apprentis-sorciers de l’assemblée nationale des cambrioleurs (ANC) ni les imbéciles du Chocotom Party qui seront réanimer ce cœur et lui rendre vie après tant d’années de démagogie et de divisions.
Citation: “Désormais, chaque citoyen compte et sa voix est du même poids dans les urnes. Cela, en soi, est une révolution.”
Insister sur les “urnes” comme seul moyen démocratique sans considérer les défaillances majeures du système qu’on a mis en place (voir commentaire précédent) pour contrôler et orienter la volonté populaire relève de l’autisme. Désolé mon ami, remplir les urnes avec des bulletins achetés à 20 ou 30 DT chacun (comme au marché aux puces) n’a rien de démocratique et ne peut faire fleurir le printemps “arabe” en cette Tunisie confuse et perdue!
Je choisis l’optimisme parce qu’aucune autre perspective ne me parait soutenable après tant de siècles de mépris et de domination coloniale, auxquels ont succédé les petits potentats locaux aussi pourvus en suffisance et coupables des mèmes vilénies envers le petit peuple.
Qu’importe, dès lors, le déroulement des faits ayant conduit au départ de Ben Ali. Ce qui compte, désormais, c’est la perspective ouverte, et les changements opérés contre et malgré toutes les tentatives de sauvegarder les structures et les habitudes de l’ancien régime.
Ils ne pourront plus, ni les islamistes, ni les caciques du RCD, reprendre leurs bonnes habitudes et nous dicter leur volonté.
Mème une Tunisie capitaliste, avec ses hobereaux et Bourgeois, mais démocratisée ne fùt-ce que formellement, me parait bien plus agréable et bien plus douce pour ses citoyens.
Donc, révolution ou non, une ère nouvelle a commencé, et un retour en arrière me semble difficilement envisageable. La peur a changé de camp!
Délaissant la métaphore médicale qui marque votre propos, je veux redire que le petit peuple, ou le peuple ne se réduit pas à ces travers, ou tares, comme vous dites. L’illusion d’un pays uni relève précisément de cette idéologie dont une des fonctions est de masquer les différences de statut, de condition, de place, des cultures et des éthos, et partant des intérèts en jeu.
Votre exemple du rapport entre les sexes est une illustration de votre différentialisme qui vous conduit à attribuer aux enfants du peuple les mauvaises manières, ce qui a pour effet logique de loger les bonnes manières dans le monde d’en face, le bourgeois.
C’est vrai que le bourgeois peut trouver plus aisément à satisfaire ses besois sexuels, quitte à les monnayer…ce qui les habille de la respectabilité. L’enfant du petit peuple, n’a que le recours à la ruse, aux tactiques et autres stratagèmes pour y parvenir, d’où cette marque du coté de l’a-socialité au regard de l’étalon d’une socialité bourgeoise, norme de référence non-dite.
Autrement formulé, on peut soutenir que la rétention et le controle des moeurs est dicté au petit peuple par ceux-là mèmes qui s’en affranchissent tranquillement, y compris en payant la prestation. Leurs dérapages ne leur couteront pas le prix de la “loi”, ils ont des soutiens qui l’en arracheront…
Lorsque ceux qui se situent du bon coté de la société se comportent en voyous, criminels, ils disposent de moyens pour éviter d’en répondre, ou pour en adoucir la peine à payer, telle est la loi séculière et observable qu’on nous habille de beaux discours toujours à l’avantage et pour le soutien des nantis…
Voilà pourquoi, non seulement je ne méprise pas le peuple, mais fais le choix de du camp des petits et les méprisés, non par démagogie, mais par fidélité à mon camp d’origine.
Bien que Voltaire dise “Optimism is the madness of insisting that all is well when we are miserable.”, j’aimerai plus adhérer à la citation de Helen Keller: “Optimism is the faith that leads to achievement. Nothing can be done without hope and confidence.”
Rester optimiste par ces temps durs et incertains n’est pas un choix mais une obligation. Car l’optimisme est selon moi, un ingrédient essentiel à notre combat. Toutefois, l’optimisme ne doit jamais se transformer en désillusion, genre “Le pire, ça arriva peut être aux autres mais jamais à nous!”. C’est ça la différence entre l’optimisme constructif, qui joue dans notre camp et l’autre optimisme qui joue dans leur camp.
Peu importe notre analyse à ce qui s’est passé le 14/01, je suis tout à fait d’accord qu’il y a là une fenêtre historique qui s’est ouverte, une opportunité que ce peuple peut saisir pour s’émanciper. Comprendre ce qui s’est passé ce jour là est essentiel mais les faits sont là: La révolte a provoqué une certaine panique parmi la classe dirigeante. Dans le chaud de l’action, ils ont fait un certain nombre de choix y compris celui de virer Ben Ali dans l’espérance que cela soit suffisant pour calmer la population. Depuis, il y avait beaucoup de mouvements sur l’échiquier, des hauts et des bas, etc. Le problème est que le choix du peuple a été fatal dans ce jeu particulièrement délicat c’est pour cette raison que l’ancien régime gagne des points depuis un bon bout de temps. À cette étape du jeu, dire que le retour en arrière est impossible est trop optimiste voir trop risqué. L’Égypte en est une vivante illustration.
Citation 1: “Ils ne pourront plus, ni les islamistes, ni les caciques du RCD, reprendre leurs bonnes habitudes et nous dicter leur volonté.”
Citation 2:” Donc, révolution ou non, une ère nouvelle a commencé, et un retour en arrière me semble difficilement envisageable. La peur a changé de camp!”
J’entends tout le temps cette affirmation chez presque tout le monde y compris les caciques du système Ben Ali. Je ne sais pas d’où est-ce que vous puisez toute cette confiance que le système est définitivement mort! Je souhaite uniquement que quelqu’un ait l’amabilité de me faire une démonstration rationnelle pour prouver la cohérence et la validité d’une telle affirmation devenue a fortiori un théorème propre à la révolte tunisienne. Les indications sur le fait que les démons du passé peuvent se ressusciter à tout moment sont réels (e.g. la torture policière encore répandue, les dossiers montés contre les activistes dans plusieurs régions du pays, la violence contre les médias, les familles de martyrs et blessés, les solutions musclées contre les revendications légitimes, etc.). L’existence même d’un parti RCDiste majeur tel que Nidaa Tounes et le retour des lèches-cul du ZABA avec force et ardeur sur la scène politique et médiatique est suffisant pour dire que le système respire encore, il bouge même les queues et la tête! La vigilance est de mise!
Citation: “Mème une Tunisie capitaliste, avec ses hobereaux et Bourgeois, mais démocratisée ne fùt-ce que formellement, me parait bien plus agréable et bien plus douce pour ses citoyens.”
Personnellement, je ne considère pas l’économie comme une question idéologique. Pour moi, il s’agit avant tout d’une question technique et scientifique. Et en tant que scientifique, j’ai confiance dans la raison et la science pour la résoudre. Ce qui importe sur ce plan, c’est plus tôt l’orientation générale qui devrait être décidée par les politiques. Nous voulons quoi? chacun pour soit Dieu pour tous? il y a la solution ultra-libérale pour ça! Nous voulons un compromis délicat entre l’équilibre des comptes publiques et les services sociaux? nous avons la solution de l’économie faiblement régulée. Nous voulons une démocratie à forte tendance sociale? il y a la solution de l’économie fortement régulée. Nous voulons l’état mange-tout? Nous avons Hamma Chalghouma et sa bande de communistes!
Bref, l’économie est une question technique qu’on pilote par des choix politiques. La volonté politique dépend théoriquement de la volonté populaire démocratiquement exprimée. Donc encore une fois, on revient à la discussion de la question démocratique (institutions, lois, représentativité, élections, etc.). w fi hek sardouk enraychou!
L’économie est une question technique et scientifique? Vous faites erreur. Le paradigme de cette pseudo-science est la croyance en une régulation du marché par la rencontre entre l’offre et la demande, le reste est affaire de “main de Dieu”.
Les faits sont là qui ne cessent d’infirmer la prétention des économistes à maitriser quoi que ce soit du devenir du monde capitaliste. La loi du plus fort s’impose, et si besoin, une petite guerre…
La “science économique”, comme toutes les sciences humaines et sociales, n’a de scientifique que l’apparence que lui confère le recours aux statistiques et autres constructions de méthodes ou méthodologies.
En vérité, quand j’écrivais qu’une Tunisie mème capitaliste…c’était une façon de formuler ma préférence pour la liberté, mème formelle. Mais, j’espèrerais une société égalitaire, libre et respectueuse de chacun, davantage que le capitalisme dont la vertu principale est n’avoir de respect que pour le profit, et de patrie que celle qui lui permet d’exploiter à sa guise tous les hommes sans distinction.
Nous en sommes loin, et plutot que courir les chimères, je vote pour la liberté retrouvée des tunisiens. Celle qui leur reconnait capacité à exercer le choix par le bulletin de vote, y compris lorsque cela va à l’encontre de mes attentes.
En conséquence, je poursuis la lutte démocratiquement. Et, nos échanges en sont une illustration qu’il me plait d’avoir partagés avec vous.
Maintenant, trève de Pàques, et amitiés à vous et à tous les tunisiens qui partagent notre espérance d’un pays libre et digne. Hamma Chalgouma y trouvant place à égale dignité.
Citation: “L’économie est une question technique et scientifique? Vous faites erreur. Le paradigme de cette pseudo-science est la croyance en une régulation du marché par la rencontre entre l’offre et la demande, le reste est affaire de “main de Dieu”.”
Dans mon commentaire précédent, j’ai fait allusion à deux domaines distincts, soient l’économie politique et les politiques économiques. La première définit de point de vue politique, les orientations et les rapports ainsi que les règles qui régissent les différents acteurs (économiques, gouvernementaux, etc.) dans une société donnée. Les secondes définissent les différents instruments et moyens techniques qui permettent la mise en oeuvre de ces orientations et l’application de ces règles. On est donc en présence de deux champs d’action différents. Le premier, fortement politique, est par essence peu objectif car généralement fortement idéologique et même trop opportuniste. Là par exemple s’insère parfaitement votre exemple “La loi du plus fort s’impose, et si besoin, une petite guerre…”. Alors que le second est gouverné par des lois qui dépassent la petite réflexion politique ou politicienne! La loi de l’offre et de la demande à laquelle vous faites allusion est pour le technicien de l’économie au même titre que la première et la deuxième loi de Netwon pour le physicien. Augmenter la demande dans une société qu’elle soit communiste, capitaliste ou même pré-historique à offre stationnaire provoque une inflation des prix ou bien une pénurie des biens. Pour un technicien de l’économie, il y a donc un certain nombre d’instruments: politique monétaire, politique budgétaire, politique commerciale, politique industrielle/agricole, politique de développement, etc. C’est en manipulant ces différents instruments qu’il arrive à contrôler l’économie. Alors que pour chaque économie politique (ou vision politique de l’économie), il y a un profil donné de politiques économiques associées. Il suffit de mettre en oeuvre ces politiques (en configurant les instruments économiques adéquats par les techniciens de l’économie) pour que le politicien obtienne plus ou moins, les résultats qu’il souhaite. Si les politiciens n’arrivent pas à comprendre les limites de l’appareil économique, alors bonjour les dégâts. La collision entre le politique et l’économique peut des fois ruiner tout un pays (e.g. Grèce). Chez nous, les chocotomistes ont augmenté les dépenses de l’état de 50%, pour ne parler que de cet aspect juste à titre d’illustration, croyant “acheter la paix sociale” (sic!) et réaliser les rêves de l’électorat. Ils ont poussé un système déjà mal en point hors de son domaine d’équilibre puisqu’il y a deux règles économiques simples: (1) si on n’a pas assez de recettes, augmenter les dépenses creusera encore plus le déficit (concrètement cela causera entre autres la dévaluation de la monnaie, l’augmentation de l’inflation, l’érosion des réserves en devises, etc.) et (2) augmenter artificiellement le pouvoir d’achat (en augmentant par exemple les salaires) sans une réelle création de richesse provoquera une avalanche inflationniste très difficile à contrôler (nous l’avons vu tous, un taux d’inflation global soutenu sur trois années de >6%, le taux d’inflation des produits de première nécessité dépasse 10% à 15% par secteur). Ce n’est pas moi qui avance cela, ce sont les chiffres de l’INS qui le disent. Pensez-vous que nos doyens kleptocrates (je veux dire députés du peuple) ont compris ces deux règles pourtant simples et n’ayant rien de politique, avant de ratifier les budgets des gouvernements kou3-bou3iste et chocotomistes? Pensez-vous que les apprentis-sorciers tels que Habib Ellouz, Sonia Ben Toumia et Sadok Chourou ont cherché à comprendre comment fonctionne une économie avant qu’ils ratifient la loi qui a permis à 70000 chocotomiens d’infester l’appareil d’état, et pire demander sa prorogation en 2014 pour continuer à récompenser les partisans du Chocotom Party? J’en doute fort!
Citation: “En vérité, quand j’écrivais qu’une Tunisie mème capitaliste…c’était une façon de formuler ma préférence pour la liberté, mème formelle. Mais, j’espèrerais une société égalitaire, libre et respectueuse de chacun, davantage que le capitalisme dont la vertu principale est n’avoir de respect que pour le profit, et de patrie que celle qui lui permet d’exploiter à sa guise tous les hommes sans distinction.”
Quand on aborde la question de liberté, on ouvre un dossier philosophique méticuleux, un héritage riche d’au moins cinq siècles de réflexion humaine! Personnellement, je ne peux jamais traiter la liberté de point de vue mercantile pour une raison toute simple: la liberté est une notion fondamentale qui en découle tous les acquis humains y compris la liberté d’entreprise et le droit à la propriété. Ceci dit, je suis tout à fait d’accord que la question de liberté est fondamentale dans notre contexte tunisien. Il s’agit même d’un prérequis essentiel à toute construction démocratique. Mais pensez-vous que notre société tunisienne est actuellement prête à discuter la signification profonde, la portée et les obligations de cette “Liberté” espérée? Sommes-nous assez matures pour assumer notre “Liberté”? Je ne réponds pas tout de suite par “Non” mais je soulève cette problématique si peu évoquée, dans le but d’approfondir le débat sur cette question fondamentale!
C’était un plaisir de discuter avec vous. Merci.