Cinéma : «Ashkal» de Y. Chebbi, de la spectralité à la «plasticité» du feu

Ces immolations répétitives jusqu’à l’immolation finale de la multitude ne sont que le retour du spectre refoulé, celui de Bouazizi et de tout ce qu’il représente comme aspiration à la justice. Sa figure nous hantera et nous continuerons à nous immoler indéfiniment sans pouvoir faire notre deuil tant que le corps de notre Histoire reste malade et en manque de justice.

Expo d’Omar Bey : Le Génie du lieu contre le spectacle

L’exposition d’Omar Bey sous l’intitulé « J’aurais voulu être un artiste » se poursuit au Palais Kheireddine jusqu’au 12 juin. L’aura du lieu exposant des œuvres qui disent sa perte est un beau paradoxe, relevant presque du performatif. En effet, les œuvres sont exposées dans l’atelier de l’artiste, à l’endroit où elles ont été conçues.

“Tlamess” d’Alaeddine Slim : Le cinéma en puissance

Tlamess est parsemé de références mythologiques et filmiques mais toujours pour les dépasser et en faire autre chose : de Kubrick à Hitchcock au Stalker de Tarkovski, dans cette grotte où l’élément aquatique accompagne la poésie de l’instant sans oublier la boussole et les espaces de The last of us (le film précédent de Alaeddine Slim). Ce film tunisien vient de remporter le premier prix au festival du film arabe de Zurich, tenu du 19 au 29 novembre 2020.

Cinéma: «El Medestansi» de Hamza Ouni, la fureur de vivre et ses palimpsestes

La mention spéciale au festival «Visions du réel» distingue El Medestansi (Le Disqualifié) de Hamza Ouni, un film puissant, libre et sincère. Il s’agit d’un film de rage et de passion où la question du pouvoir ne se pose pas uniquement dans le sens politique mais aussi en rapport avec le geste cinématographique qui capte, le pouvoir du cinéma, celui qui circule entre le réalisateur et son sujet «acteur».

Exposition : « Ecce Eros» d’Amira Yaakoubi ou l’ambivalence d’Eros

Depuis le 14 février et jusqu’au 2 mars, se tient Ecce Eros, exposition d’Amira Yaakoubi, jeune peintre et sexologue, à la galerie d’El Teatro. Il s’agit d’une occasion d’offrir une autre vision, de rétablir tout le mystère dont Eros est porteur et ce, dans un ensemble de tableaux où le visage a la part belle à côté du corps nu. Mais quoi de plus nu et de plus fragile qu’un visage ?

Cinéma: «Tout va bien Lella?» de R. M’barki, regard sur la mer maudite de Gabès

L’émotion jaillit de partout : du regard, des images, des sons, de leurs liens avec, au centre, la mer de Gabès, omniprésente à l’écran mais pas seulement. Voilà ce que nous offre Tout va bien Lella ?! de Rabeb M’barki. La mer y est d’abord trace indélébile dans la chair et l’imaginaire des habitants, imprégnant fortement leur lien au monde, leur quotidien, leur poésie, leurs rituels de mariage et de vie alors même qu’elle agonise…

« Fantastic City Again » d’A. Ben Saad, le théâtre pour questionner la mémoire

Garder des traces de notre histoire immédiate, écrire notre mémoire collective et son enchevêtrement avec la mémoire individuelle devient une question obsédante pour un certain jeune théâtre tunisien. Prendre en charge les tourments de notre contexte actuel quelle que soit sa noirceur peut paraître direct dans « Fantastic City Again » mais bien des détours poétiques et ironiques posent la question de la trace et de la survie dans un tel chaos. Cette pièce a été présentée en compétition au Festival Ezzeddine Gannoun, hier à 19h30 au Quatrième Art.

Théâtre : « Madame M. » d’Essia Jaibi, à la recherche de la bonne distance

Madame M. d’Essia Jaibi est une expérience à part entière. Notre corps de spectateur s’y engage littéralement, passe du siège face à la scène vers un autre espace sur et autour d’une scène autre, comme l’on s’installe autour d’une table, à la même hauteur. On repense à la disposition des premiers théâtres grecs (en U, scène presque circulaire). Madame M. sera présentée lundi 25 mars au 4ème Art dans le cadre de la compétition officielle du Festival Ezzeddine Gannoun.

Théâtre : « Watershed » de Wahid Ajmi, raviver la mémoire

Le 21 septembre 2018 à la cité de la culture, 19h, nous assistons à la première de “Watershed” de Wahid Ajmi : une représentation bien marquante de par son énergie, ses couleurs, ses ombres et ses voix qui laissent une trace indélébile dans nos corps. C’est à partir de ces traces que s’élabore ce propos qui tente de décrire non seulement la beauté visuelle et sensuelle de cette pièce mais aussi son intérêt esthétique et politique. « Watershed » sera présentée aux Journées Théâtrales de Carthage (JTC), vendredi 14 décembre, à 15h et à 19h, au Rio.

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