La Tunisie compte 6 millions 321 mille locuteurs de français, selon l’OIF. Mais la langue française connait un déclin dans le pays. Bien qu’omniprésente, elle n’est pas nécessairement maitrisée, et se fait désormais bousculer par l’anglais.

La Tunisie compte 6 millions 321 mille locuteurs de français, selon l’OIF. Mais la langue française connait un déclin dans le pays. Bien qu’omniprésente, elle n’est pas nécessairement maitrisée, et se fait désormais bousculer par l’anglais.
Neuf écoles et instituts supérieurs ainsi que six universités ont été transformés en Etablissements Publics à caractère Scientifique et Technologique (EPST). Les autorités visent à se conformer aux standards internationaux afin d’améliorer le positionnement de la Tunisie dans les classements mondiaux. Mais côté syndicat, cette réforme est jugée prématurée et même potentiellement dangereuse.
La crise du Covid-19 a dévoilé les inégalités du système éducatif tunisien entre l’enseignement public et l’enseignement privé d’un côté et au sein même de l’enseignement privé. La crise a aussi révélé un Etat désengagé de son rôle de régulateur, un secteur privé régi par l’arbitraire et des parents d’élèves livrés à eux-mêmes.
Réclamée par de nombreuses associations et spécialistes, l’éducation sexuelle fera son entrée dans les programmes scolaires dès l’école primaire, avait récemment annoncé le ministère de l’Education. Le projet du ministère de l’Education a suscité de vives polémiques, sans même que son contenu ne soit révélé. L’éducation sexuelle sera-t-elle une matière à part entière ? Qui l’enseignera ? Le corps enseignant est-il formé pour ?
Comment des activistes de la société civile veulent semer une part de rêves dans les esprits des élèves de Sidi Hassine, pour les inciter à poursuivre leurs études, et les éloigner du spectre des ruines de la Kherba. Reportage.
Alors qu’une solution a été trouvé entre le syndicat des enseignants et le gouvernement, les lycéens qui se sont organisés ces dernières semaines pour défendre leurs intérêts assurent qu’ils y sont pour quelque chose.
En 2011, les photographies, les extraits de discours étudiés dès l’école primaire, et tout le contenu relatif à Ben Ali disparaissaient du programme d’enseignement de l’histoire et de l’éducation civique, laissant blanches des pages et des pages des manuels scolaires. En 2015, c’est une leçon couvrant la période de l’histoire nationale entre 1964 et 1987 qui a été à son tour expurgée. Le ministère de l’Education promettait d’ores et déjà des réformes, et entre-temps, les travaux de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) sont passés par là. Mais qu’en est-il vraiment aujourd’hui ? Quel discours historique apprennent désormais les élèves ?
Ils défendent corps et âmes l’école publique, mais ont finalement inscrit leur enfant dans le privé. Un choix qu’ils font souvent à contre cœur.
Deux élèves sont mortes dans l’incendie d’une école, à Thala. En raison d’un manque d’entretien et de lacunes administratives. Or les carences ne sont pas circonscrites à cette région sinistrée. Seules 1100 écoles sur un total de 4580 ont été aménagées depuis 2011, en Tunisie. Les estimations budgétaires de la loi de finances de 2018 n’ont pourtant pas dépassé 180 mille dinars.
Six élèves d’El Ayoun ( 32 km de Kasserine), sont atteints d’hépatite A, nous confirme, le jeudi 16 mars 2017, Monji Guesmi, enseignant et syndicaliste. Quatre élèves sont de l’école Henchir Haj Saad et deux élèves de 6 ans de l’école Nour. Ces victimes s’ajoutent au nombre croissant de Tunisiens atteints de l’hépatite A. l’année 2016 a enregistré 1467 cas, alors qu’entre 2011 et 2015 le nombre moyen de nouvelles atteintes ne dépassait pas les 600 cas.
A Gabes, un professeur au lycée Abou el Kacem Chebbi a été accusé de harcèlement sexuel par une quinzaine de ses élèves. Après la multiplication des plaintes, il a été suspendu. Une enquête a été ouverte. En 2014, les délégués à la protection de l’enfance ont enregistré 331 signalements pour exploitation sexuelle, dont 52% sont des cas de harcèlement.
À Sidi Hassine – Sijoumi, quartier populaire mythique de Tunis , L’université populaire Mohamed Ali El Hammi (UPMH), ouvre, aujourd’hui, lundi 15 février ses portes au public. Le samedi, 13 février, les fondateurs ont célébré l’aboutissement de leur projet, rêve de plusieurs générations d’intellectuels et de syndicalistes tunisiens.
Une dizaine de personnes se sont rassemblées, vers midi, devant le ministère de l’Éducation avec des pancartes revendiquant justice et égalité dans les établissements scolaires. « Tous différents, tous égaux et tous unis», « jusqu’à quand la discrimination dans les établissements d’éducation ? » et « le racisme divise, détruit et tue la paix», tels étaient les slogans du rassemblement.
En cette rentrée 2015, 69% des étudiants ne trouveront pas de logement dans les foyers universitaires publics et semi-étatiques. Un chiffre qui en dit long sur la démission de l’État de ce secteur vital de l’enseignement supérieur. Le ministère de l’Enseignement Supérieur invoque l’augmentation exponentielle du nombre d’étudiants ainsi que la rareté des ressources financières, alors qu’il s’agit, surtout, d’un choix stratégique de privatisation du logement universitaire.
FONDÉ EN 1962, le lycée Mahmoud El Messaadi Nabeul, ex-lycée technique est le plus ancien ancien de la ville, mais aussi, en surface, le plus grand établissement secondaire en Tunisie et le second plus grand écrin en Afrique après le lycée Lamine-Guèye, ex-Van Vollenhoven à Dakar, Sénégal. Malheureusement, ce fleuron de l’enseignement secondaire sous nos cieux est aujourd’hui dans un état de délabrement avancé. Nawaat vous propose, à quelque jours de la rentrée scolaire, un aperçu de l’état désolant du parking de cet établissement et de sa façade à travers un Reportage Photo réalisé par l’un des anciens de ce lycée. Portofolio :
Dans le système éducatif tunisien, chacun –et surtout le professeur- est victime d’une formation qui le lance en eaux troubles avec une connaissance encyclopédique mais sûrement pas pédagogique. Ceci dit, il y a ceux qui subissent, et ceux qui agissent.
Face à la condamnation quasi générale, au rejet violent dont on a fait l’objet, moi, enseignante, je n’ai trouvé d’autre arme pour répondre que ces quelques mots. En effet, vu le métier que j’exerce, il m’est impératif d’essayer constamment de donner l’exemple en inhibant mes pulsions les plus humaines qui consistent à vouloir crier haut et fort ce que je pense de ceux qui ont l’insulte facile, le vocabulaire limité et qui ont pour seul moteur d’anciennes blessures enfouies et des complexes générés par des remarques d’enseignants exerçant mal leur métier. Eh oui, certaines blessures ont la peau dure, elles mettent du temps à guérir. Certaines persistent toute la vie et l’état d’adulte ne peut rien y changer.
En ces temps d’indigence, quoi de plus salutaire que la voix lucide d’Edgar Morin pour dessiller nos dénis. L’auteur de La Méthode est venu nous rappeler que « tout ce qui ne se régénère pas dégénère », la démocratie en l’occurrence. Car « si elle n’est pas vitalisée par la diversité des opinions et le choc des idées, la démocratie devient synonyme de médiocratie ». En fait, comme tout système, la démocratie se nourrit d’antagonismes tout en les régulant. Ainsi parla Morin, face à un public tunisien venu nombreux détremper son désarroi dans la complexité décomplexée.