Themes 5824

Nous ne pardonnerons pas

Longtemps, je me suis demandé comment comprendre la dignité. Pourquoi préférons-nous mourir de faim que de honte ? Pourquoi la faim peut-elle provoquer des grèves, des révoltes, des émeutes, des insurrections mais jamais des révolutions ? Pourquoi une révolte ou une émeute ne devient révolution qu’à la condition de dépasser ses raisons premières pour les intégrer dans une volonté collective de dignité ? Pourquoi les révolutions, toutes les révolutions, la nôtre comme celles qui l’ont précédée et suivie, et celles qui viendront, sont-elles des révolutions de la dignité ?

Affaire des stents périmés : des questions troublantes !

Aux dernières nouvelles, l’enquête diligentée par l’inspection médicale de la Caisse Nationale d’Assurances Maladies (CNAM) n’aurait permis de déceler qu’une dizaine de cas de stents périmés implantés chez des patients (péremption d’un mois selon nos sources) au cours d’ angioplasties coronaires, autant dire rien, au vu de l’ancienneté de cette pratique et selon certains, il semblerait qu’il y ait une volonté de « noyer » le poisson et d’arrêter là les frais.

TrackTour #19 : Quand la musique ethnique inspire la scène expérimentale

TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.

Loi sur la «réconciliation économique» : donner un blanc-seing à la corruption et aux malversations financières, une priorité pour la transition démocratique ?

Tunis, 1er juillet 2016. Un an après l’initiative présidentielle proposant le projet de loi relatif à la réconciliation économique, et malgré la forte opposition suscitée part la société civile et l’opinion publique, le projet de loi vient d’être inscrit en priorité à la Commission de la législation générale au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple. Il est donc permis de s’interroger sur les priorités nationales en matière de reformes institutionnelles nécessaires à la transition vers la démocratie et l’Etat de droit.

Nessma au service des élucubrations politiques de Nabil Karoui

Désormais médiatisé en tant que dirigeant de Nida Tounes, Nabil Karoui ne se contente pas des titres de presse qui font sa propagande. Nessma, chaîne dont il est copropriétaire, est instrumentalisé au gré de ses soubresauts de novice de la politique. Ne pouvant pas occuper tout le temps d’antenne, la rédaction de la chaîne en consacre une bonne partie aux collaborateurs de « Si Nabil » invités à jouer ses copies pâles.

Loi sur la réconciliation économique et financière : cacophonie à l’ARP

Mercredi 29 juin 2016, la Commission de législation générale de l’ARP devait examiner le projet de loi sur la réconciliation économique et financière. Surpris, les députés ainsi que les médias ont découvert, hier, que la présidence de la République, maintien sa première proposition de projet de loi déposé le 14 juillet 2015 et qui a soulevé une grande polémique au sein du parlement et l’opposition ferme de la société civile appuyée par le rapport de la Commission de Venise.

El Banda, le rap tunisien à l’épreuve de la maturité

Les rappeurs du spectacle El Banda revendiquent l’héritage d’un mouvement hip hop tunisien riche de deux décennies, une succession non sans ruptures. Ils se sont donnés pour mission d’en incarner la synthèse épurée. Leur approche « originale » tourne le dos aux « copies », refusant de répondre aux diktats de l’establishment médiatico-culturel. Fortement attachés aux sources de la culture hip hop, ils arrivent à concilier son aspect festif et sa veine contestataire dans un rap authentiquement tunisien.

La corruption des mœurs conduit-elle au terrorisme ?

Chaque jour que Dieu fait, le ministère de l’Intérieur nous signale une flopée d’interpellations de présumés terroristes, la découverte de caches d’armes, des projets d’attentats déjoués, des bombes désamorcées, des régions pacifiées. Par contre, on ne nous donne aucune information concernant la campagne annoncée contre les tristes individus qui ne respectent pas les bonnes mœurs. Il suffirait pourtant de suivre à la trace un type qui a acheté des sachets de glaçons. On se doute que ce n’est pas pour calmer une migraine tenace !

Tunisie : plaidoyer pour la vertu politique

Malheureusement, dans leurs visions déformées, nombres de politiciens tunisiens pensent que faire de la politique signifie se déposséder de toute morale. Flirter avec l’adversaire, s’attirer ses bonnes faveurs, lui laisser le champ libre pour réaliser ses desseins jusqu’à aller à l’encontre de la république et de la démocratie. Toutes ces pratiques font d’une partie de notre classe politique rien de plus qu’un amas d’individus vaniteux sans aucune connaissance de la chose politique.

De quoi le « surmusulman » est-il le nom ?

Encore une fois, l’islam se confesse. En s’allongeant sur le divan rouge écarlate de la psychanalyse, à quoi pense-t-il ? Aucune de ses associations dites « libres » ne semble spontanée pour l’oreille de Fethi Benslama. S’il n’est sans doute pas le seul à avoir pris la température du sujet de l’islam, l’auteur d’« Un furieux désir de sacrifice » livre un diagnostic sans détour : l’islamisme vomit ses déchets sur le mode de la surenchère identitaire. Le « surmusulman » en est le produit alarmant.

Les citronniers de Sbikha ont soif

Les récoltes d’agrumes et de légumes de cette année seront faibles. Sécheresse mais surtout mauvaise gestion de l’eau affectent depuis des années l’agriculture en Tunisie. Cette fois, la soif frappe la région de Sbikha (gouvernorat de Kairouan) première productrice nationale d’abricots, de petits pois, de piments et de tomates et deuxième région productrice des agrumes.

Télévision : Les errances ramadanesques du Mufti de la République

Au moment où le besoin de réforme de l’enseignement religieux se fait impérieux, au moment où l’Etat est face à l’obligation de repenser son discours officiel quand il s’agit de questions religieuses, le Mufti de la République s’avère, lors de ses apparitions télévisuelles quotidiennes, hors du temps, inapte à porter un propos modéré et convaincant. Pire : il instrumentalise la religion et un média du service public pour promouvoir une vision politique de la société tunisienne.

STB – UBAC Curaçao : 350 millions de dinars en Offshore dans un paradis fiscal

Une partie de l’audit de la STB, analysé dans le cadre du scandale de la BFT, concerne les participations directes de la banque publique. Au milieu des entreprises bancaires listées se cache une grosse surprise : le nom exotique d’une société financière située dans un paradis fiscal : UBAC Curaçao N.V. dans laquelle la STB a des participations qui s’élèvent à 350 millions de dinars. Soit, l’équivalent de la moitié du passif de la BFT.

Rap tunisien : El Banda, nouveau spectacle avec Vipa, Massi, WMD et Empire

Après une résidence artistique, en mai, à Dar Bach Hamba avec le soutien de l’association L’Art Rue, les artistes réunis autour du spectacle El Banda, projet porté par Debbo, ont enchaîné les répétitions en juin à l’Institut Français de Tunisie. Comment est née cette idée ? Quelles sont les sensibilités musicales partagées par les rappeurs d’Empire, Massi, Vipa et WMD ? Quels sont les enjeux de leur nouvelle aventure scénique et ses promesses ? La caméra de Nawaat est partie à la rencontre de ces artistes hip hop en répétition. Reportage.

« West of life » de Zied Ben Romdhane : du photoreportage tel qu’il nous regarde

S’exerçant depuis une dizaine d’années à l’auscultation du réel tel qu’il va, le photographe-reporter tunisien Zied Ben Romdhane arpente dans « West of life » (2016) la région de Gafsa à la fois comme une terre connue et comme un territoire étranger. Des gisements de Redeyef aux mines de Métlaoui et aux collines d’Oum El Araies, c’est le visage fatigué mais résistant d’une terre qui ne l’est pas moins qui donne chair au dernier projet de Ben Romdhane.

Les Arabes sont-ils «en retard» ?

« Nous, les Arabes, nous sommes en retard », soupirons-nous depuis plus d’un siècle. Des flots de larmes impuissantes inondent les colonnes de nos journaux. Une véritable diarrhée lacrymale. Et nous demandons à l’Europe qui rigole en douce de nous tendre la main : « Nous, les Arabes, nous sommes en retard. Soyons modernes ! ». En fait nous passons notre temps à courir pour rattraper un train qui est derrière nous. L’Europe n’est pas notre avenir ; elle est notre passé.