Spotlight ou le pouvoir du journalisme

«C’est très difficile de dire non à Dieu», explique la victime d’un prêtre pédophile dans Spotlight. Le film de Tom Mc Carthy, reconstitue le plus fidèlement possible l’enquête menée par les journalistes du Boston Globe sur un sujet très sensible : la protection offerte pendant une trentaine d’années par le cardinal-archevêque de Boston, aux prêtres de son diocèse, auteurs d’abus sexuels sur des enfants. Si les journalistes de Spotlight ont obtenu en 2003 le Prix Pulitzer pour leur enquête, le film qui raconte leur exploit a raflé 9 prix à ce jour, à commencer par l’Oscar du meilleur film.

Aigres propos sur la coopération militaire avec le «monde civilisé»

Après nous être félicités de voir la police et l’armée quadriller le pays plus fortement encore qu’avant le 14 janvier, s’insinue progressivement en nous l’idée que nous pourrions être « sauvés  » par l’« aide désintéressée » de la sainte alliance mondiale contre le terrorisme, quand bien même cela pourrait conduire à la mise en place de nouvelles formes de protectorat. C’est ce qu’en français fos7a, on appelle se laisser abuser et qu’en français de tous les jours, on appelle tout bonnement se faire couillonner.

TrackTour #12 : De l’underground tunisien à la scène indépendante française, les sorties de 2016

TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.

Accord de libre échange, Radio nationale et liberté d’expression

Anis Morai, animateur et producteur à la Radio nationale et RTCI, a comparu devant le tribunal de première instance de Tunis, vendredi 1er avril, suite à une plainte pour diffamation déposée contre lui. Le journaliste accuse le plaignant de censure et de tentative d’intimidation en raison de sa critique à l’Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA) que la Tunisie devrait signer, prochainement, avec l’Union Européenne. Un comité de soutien constitué des avocats Ghazi Mrabet, Mohamed Abbou, Donia Ben Osman, Akrem Barouni et Faouzia Bacha ont plaidé pour Anis Morai. Le tribunal a reporté son verdict au 15 avril 2016.

Bonnes feuilles : La promesse du printemps, de Aziz Krichen

Nawaat publie en exclusivité un extrait de La promesse du printemps de Aziz Krichen. Opposant sous Bourguiba et Ben Ali, il a connu les prisons du régime et a été contraint à l’exile. En janvier 2012, il est nommé ministre-conseiller à la présidence de la République avant de démissionner en mai 2014. Acteur et analyste de la transition, Krichen alterne sur 430 pages le témoignage direct et l’examen distancié, loin des règlements de compte. Dans les bonnes feuilles publiées par Nawaat, l’auteur s’arrête sur l’un des écueils majeurs de la transition : la corruption.

Sophie Bessis animera un débat avec l’auteur à la foire du livre du Kram, aujourd’hui samedi 2 avril.

HAICA : Caïd Essebsi et Ghannouchi, sur la même longueur d’onde

Secouée par une nouvelle démission, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) traverse incessamment des zones de turbulences. Au moment où l’instance a annoncé la démission d’Amel Chahed, mercredi matin, le président Béji Caïd Essebsi était interviewé à la radio, exprimant au passage son hostilité au régulateur. Il était d’ailleurs sur la même longueur d’onde que Rached Ghannouchi qui s’est exprimé sur la question dès 2013.

Des ateliers d’écriture, de Tunis à Gaza

L’association Fanni Raghman Anni, l’association Ville pour tous et le Forum social palestinien pour le développement ont organisé une conférence de presse à Tunis pour donner le coup d’envoi au projet « Écrivains influents » [كتّاب مؤثرون]. Il s’agit d’un projet associatif qui tend à renforcer les capacités des jeunes écrivains à mobilité réduite en Tunisie et en Palestine.

Centrale solaire de Ouarzazate : triomphe du capitalisme vert et privatisation de la nature

Ce qui semble être le point commun de tous les reportages et articles écrits sur la centrale solaire de Ouarzazate est l’affirmation profondément erronée que toute avancée vers une énergie renouvelable doit être considérée comme bienvenue. Et que toute diminution de l’usage des combustibles fossiles, indépendamment de la façon dont elle est effectuée, permettra d’éviter la crise climatique. Ma récente visite à Ouarzazate m’a vite poussé à déconstruire le discours dominant sur ce projet. Et en particulier d’aller gratter sous la surface de termes tels que «propreté», «excellence», «réduction des émissions de carbone» afin d’observer et d’examiner la matérialité de l’énergie solaire.

À peine j’ouvre les yeux : un film contre l’amnésie et la nostalgie

Sorti en salles à la veille du 5ème anniversaire de la fuite du général Ben Ali, le premier long métrage de Leyla Bouzid, À peine j’ouvre les yeux, vient d’achever une honorable carrière nationale de dix semaines, avant de continuer son chemin dans le monde, du Liban au Canada, en passant par les festivals de San Francisco et de Tribeca (New York). Les jeunes protagonistes du film sont emblématiques de toute une génération qui poursuit son chemin. Leurs esprits ont commencé à se libérer, il leur reste à libérer leurs corps et ceux de leurs parents. Vaste chantier, qui engage toute la société et pas telle ou telle classe sociale seulement, n’en déplaise aux porte-paroles du peuple.

Qui présidera l’Instance nationale pour la prévention de la torture ?

L’Assemblée des représentants du peuple a clôturé, tard dans la matinée de ce mercredi 30 mars, l’élection des membres de l’Instance nationale de la prévention de la torture. Contre toute attente, Radhia Nasraoui et Imen Triki n’ont pas été élues par les députés. Selon une source de l’ARP, Radhia Nasraoui a récolté seulement 35 voix sur 165 votants. En tête de liste des membres représentants de la société civile, Messaoud Romdhani et Lotfi Ezzedine membres de la LTDH ont été élus à l’unanimité.

L’Histoire au risque de Bourguiba

Les thuriféraires de Bourguiba, l’ont expulsé de l’Histoire pour le déposer au paradis de la métahistoire. Il est ainsi devenu une icône et à l’occasion un instrument de mobilisation de l’opinion publique. Au pire, on s’attend à ce que Bourguiba soit érigé en énorme statue dans la plus grande avenue du pays et qui pourrait coûter à l’État 650 mille dinars.

Le niqab ou la quête de reconnaissance, de visibilité

Voilà qu’un groupe parlementaire, peut-être en quête de visibilité, a récemment proposé un texte de loi portant sur l’interdiction du port du niqab dans les lieux publics. Ce texte de loi, selon les dires du chef de ce courant politique, s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de lutte contre le terrorisme…L’effet escompté et voulu, celui de faire parler d’un groupe politique naissant, a probablement été atteint, peu importe l’opportunité ou la valeur politique et éthique de leur proposition ou de l’issue du débat parlementaire à son propos.

Instance des droits de l’homme : la société civile exprime ses réserves

Organisé par le ministère des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et des droits de l’homme, le séminaire, a permis aux différentes organisations de la société civile d’exposer leurs recommandations concernant le projet de loi avant de le présenter au conseil des ministres et au vote de l’Assemblée des représentants du peuple vers juillet 2016.