Arts plastiques 21

Expo d’Omar Bey : Le Génie du lieu contre le spectacle

L’exposition d’Omar Bey sous l’intitulé « J’aurais voulu être un artiste » se poursuit au Palais Kheireddine jusqu’au 12 juin. L’aura du lieu exposant des œuvres qui disent sa perte est un beau paradoxe, relevant presque du performatif. En effet, les œuvres sont exposées dans l’atelier de l’artiste, à l’endroit où elles ont été conçues.

Exposition : « 0904 » de Malek Gnaoui, sur la pente des archives carcérales

Avec son contingent d’archives d’ex-détenus de la prison 09 avril de Tunis, l’exposition « 0904 » de Malek Gnaoui nous tient en haleine. Si la valeur intrinsèque de ces documents ne fait aucun doute, toute la question est de savoir quelle valeur ajoutée l’artiste a pu en tirer. L’exposition a eu lieu dans le cadre de Dream City 2019, qui s’est tenue du 04 au 13 octobre à Tunis.

«Artistes de Tunisie» d’E. Despiney et R. Moumni : une histoire à la cuillère

S’il remplit son office promotionnel comme on remplit un récipient, « Artistes de Tunisie » (éd. Cérès et KLF, septembre 2019) quitte difficilement les voies d’un catalogue élémentaire. Coécrit par Elsa Despiney et Ridha Moumni, il recense scolairement les parcours d’une kyrielle de plasticiens pesant d’un poids inégal dans la balance d’une histoire encore à écrire.

Exposition: «Les bruissements de la pierre» d’Atef Maâtallah, habiter les ruines

Mettre le dessin à la portée du vécu : bien qu’il marque avec « Les bruissements de la pierre » une nouvelle étape dans sa démarche, le geste n’est pas nouveau chez Atef Maâtallah. S’il prend soin d’éviter l’emphase que frôle souvent l’iconographie ruiniste, sa figuration narrative n’est pas loin de replier la représentation à l’intérieur de ses limites. L’exposition se poursuit à la Galerie El Marsa, jusqu’au 14 juillet 2019.

Exposition : « Je me souviens » de Nicène Kossentini, anamnèses intimes

Que serait l’exercice d’un souvenir, sinon un montage de mots et de choses ? Dans sa récente exposition « Je me souviens des recommandations de M. le Président », qui se poursuit à la Galerie Selma Feriani jusqu’au 9 juin 2019, la proposition de Nicène Kossentini tire son élégance de ce que les souvenirs personnels, si fugaces ou persistants soient-ils, ne vivent qu’entre les images, mais jamais d’une vie sans langage.

Exposition: «Graines de pensée» de Farah Khelil, réfléchir le regard

Entre les documents d’une histoire personnelle et les supports intermédiaux d’une histoire de l’art occidental, Farah Khelil choisit de rebattre les cartes de la représentation. Dans son exposition « Graines de pensée », elle invite à une pratique réfléchie du regard où les images, pas plus que les objets, n’ont pas le dernier mot. L’exposition se poursuit à Selma Feriani Gallery, jusqu’au 28 octobre 2018.

Dossier : Jaou Tunis 2018, de l’art et de son ballon dégonflé

Alors que Jaou Tunis 2018 vient de refermer ses quatre pavillons, le constat s’impose cette fois-ci sans appel : le ballon aura été bel et bien dégonflé. Pourquoi dès lors s’y intéresser ? Parce qu’avec sa cinquième édition, cette manifestation est devenue symptomatique par certains aspects d’une situation problématique des arts visuels en Tunisie, du discours dont on les drape ainsi que des conditions de leur exposition.

Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Feu », métaphores ininflammables

Avec un corpus de pièces inégalement intéressantes en soi, mais rentrées au forceps dans un propos thématique qui les décontextualise, le deuxième pavillon de Jaou Tunis 2018 rate son coche. Se voulant fidèle à l’élément feu, l’exposition réduit ses œuvres à des métaphores ininflammables. Elle se poursuit dans l’imprimerie Cérès, jusqu’au 27 juillet 2018.

Festival Kerkennah 01 : Fakhri El Ghezal, de l’intime collé à la rétine

Ce ne sont pas des photogrammes et encore moins des optogrammes. On dirait plutôt des intigrammes qui s’impressionnent en se surexposant au contact du dehors. Dans sa série « I was a prisonner in your skull », qu’il a réalisée après un séjour d’un mois en prison, Fakhri El Ghezal pousse les latitudes de son regard au point que ne subsiste plus qu’un jeu d’aller et de retour entre les absences, un trajet du vécu. Il participe par cette série à l’exposition collective « Lieux de nulle part », organisée par Ghaya Gallery, dans le cadre la première édition du Festival International de Photographies et d’Arts visuels Kerkennah, du 22 au 27 juin 2018.

The Barker at Bardo: an art exhibition with bigger bark than bite

March 18 marked three years since the attack at Tunisia’s Bardo National Museum. Among the centuries of history and art housed within the former palace of the Beys, the memory of the recent incident and its 23 victims still lingers. But today, the building is alive with school groups and visitors, locals and foreigners alike. From March 11 – April 12, 2018, Museum visitors will discover « The Barker at Bardo », a contemporary art exhibition by artist Faten Rouissi in partnership with the Agency for the Development of National Heritage and Cultural Promotion.

Exposition « Awj » de Nja Mahdaoui : un néo-kitsch pris à la lettre ?

Si la pratique calligraphique de Nja Mahdaoui requinque un lettrisme ambiant, suffit-il qu’elle s’entretienne à feu tiède par une dextérité lyrique pour laver l’œil de quelques habitudes visuelles ? Encensée plus que méditée, cette démarche ne résiste pas pour autant à rameuter le contingent des réflexes décoratifs. Où le vérifier ? À la galerie ElMarsa, à Tunis, où se tient actuellement sa rétrospective « Awj » jusqu’au 7 avril 2018.

Aïcha Snoussi : quand le dessin réinvente les sexes de l’art

Des cahiers d’écolier, aux fines lignes horizontales, Aïcha Snoussi se fait de bien perverses idées. Composé d’un ensemble de cahiers d’écoliers, distribuées dans les années cinquante au sein des écoles primaires tunisiennes, son « Livre des anomalies » claque comme une baffe dans les têtes trop pleines. Le savoir dont celles-ci se targuent n’étant pas désopilant, les dessins à l’encre noire d’Aïcha Snoussi balaient les limites du goût comme la frontière entre les sexes. Présenté du 30 mars au 02 avril 2017  sur le stand de la galerie A. Gorgi, lors de l’Art Paris Art Fair au Grand Palais, ce travail déprave avec force une large vulgate rétinienne.

Massinissa Selmani : le dessin contre le consensus visuel

S’il faisait de la psychanalyse, on dirait qu’il couchait l’inconscient sur du papier-calque. Mais comme il ne fait que de l’art, on dira que les dessins de Massinissa Selmani dérangent plus que les audaces de toute interprétation. Dans « Le vent ne veut jamais rester dehors », sa première exposition en Tunisie, l’artiste franco-algérien offre d’intelligentes parenthèses à l’interrogation. Le recadrage des clichés tirés des coupures de presse et leur transposition en montages de dessins, fixes ou animés, lui permettent de fictionner le réel, la politique et ses images médiatiques, avec humour et lucidité. L’exposition se poursuit à la Galerie Selma Feriani jusqu’au 26 mars 2017.