Cinéastes tunisiens 94

«Memories of Concrete», entretien avec Yasser Jridi

« Memories of Concrete » est un court-métrage expérimental, aux confins du journalisme et de la création artistique. Le film basé sur des images prises au marché central, offre un cocktail détonnant qui mixe les enregistrements vidéo de corps en mouvement, avec des créations graphiques. Avec ses sons enregistrés et ses dialogues incrustés, le réalisateur met en évidence les contradictions et l’évolution paradoxale des Tunisiens.

Cinéma : «Ashkal» de Y. Chebbi, de la spectralité à la «plasticité» du feu

Ces immolations répétitives jusqu’à l’immolation finale de la multitude ne sont que le retour du spectre refoulé, celui de Bouazizi et de tout ce qu’il représente comme aspiration à la justice. Sa figure nous hantera et nous continuerons à nous immoler indéfiniment sans pouvoir faire notre deuil tant que le corps de notre Histoire reste malade et en manque de justice.

Cinéma : « Sabak El khir », le rire à bas prix

Le nom de Goubantini est indissociable du cinéma tunisien. Exploitant de la mythique salle du Colisée, le groupe a toujours accordé une place au cinéma populaire. Et son dernier coup, c’est le film «Sabak El Khir» réalisé par Kais Chekir et produit par le groupe. Nous sommes allés le voir, curieux de découvrir la recette du film dit rentable et grand public. En somme, la recette égyptienne à la sauce tunisienne.

Positionnement régional et longévité : Les vrais enjeux des JCC

Fondées à l’initiative de Taher Chriaa avec l’appui de Chedli Klibi en 1966 dans l’objectif de mettre en lumière le cinéma arabe et africain, les JCC ont su traverser les nombreuses crises par lesquelles sont passés le pays et la région. Cette constance exemplaire suffit-elle à garder un rôle clé dans le paysage cinématographique du Sud et à l’internationale? Au-delà des hyperboles locales pour parler de cet événement de plus d’un demi-siècle, qu’en est-il aujourd’hui du positionnement international et régional des JCC? Réflexion au lendemain de la clôture de la 33ème édition.

JCC 2022 : «Access denied», quand le symbole dépasse l’histoire

Dès la scène d’ouverture, «Access denied» annonce la couleur sur un ton tragicomique. Avec le personnage principal affecté par une maladie neurologique rare, oscillant entre dépression profonde et résilience. Un documentaire important parce qu’il témoigne d’un instant T sociopolitique dans le pays. Le film a eu une mention spéciale aux JCC2022, dans la section des long-métrages documentaires.

JCC 2022 : « Sous les figues » d’Erige Sehiri, délicieuse cueillette

Avec ses dehors d’une immersion documentaire qui n’a rien à nous vendre, « Sous les figues » s’impose comme un long métrage de fiction d’une formidable santé. Erige Sehiri trouve aux côtés d’une poignée de récolteuses de figues, de quoi brosser, par délicates touches, le portrait d’une jeunesse désespérée de vie. Le film a remporté le Tanit d’argent, samedi, à l’issue de la 33ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage. Et il fait aujourd’hui sa sortie nationale.

Cinéma : Jilani Saadi, portrait du cinéaste en franc-tireur

En un mot comme en cent, c’est un cinéaste à part. Deux films déjà en montage, un troisième fraîchement sorti en salles, Jilani Saadi ne chôme pas. Il enfonce à chaque fois le clou, mais sans la moindre concession. Après avoir eu le Tanit de Bronze avec « Insurrection » lors des JCC 2021, Jilani Saadi a remporté le prix du meilleur long-métrage au festival Gabes Cinéma Fen, dans sa quatrième édition tenue du 6 au 12 mai.

Cinéma : Les migrations nocturnes vues par Younès Ben Slimane

Avec son deuxième court-métrage, « Nous le savions qu’elles étaient belles les îles », c’est sous le signe d’espaces et de gestes improbables que Younès Ben Slimane invite à imaginer les chimères qui naissent de la migration en pleine nuit enclose sur le reflux des éléments. Le film a été projeté au CPH:DOX Documentary Film Festival qui s’est tenu à Copenhague, du 23 mars au 3 avril 2022.