Migration 101

Migrations : Les damnés des frontières

La Méditerranée se transforme en cimetière, tandis que l’Europe entend externaliser la gestion de ses frontières, en soudoyant les États à ses portes méridionales et orientales. Les migrants dépouillés de leur humanité sont ainsi réduits à des chiffres macabres. Les journalistes du réseau Médias indépendants sur le monde arabe vous proposent une série d’articles exposant le prix exorbitant payé par les populations concernées, à leur corps défendant.

A l’ombre des oliviers d’El-Amra, des crimes incessants contre les migrants

En juillet dernier, les expulsions massives de migrants d’Afrique subsaharienne ont poussé plus de 6 000 personnes, selon les rapports des organisations de défense des droits humains, à se réfugier dans les oliveraies proches de la ville. Ils y trouvent des opportunités de travail saisonnier dans la récolte des olives, mais surtout de plus grandes chances de départ vers l’Italie.

UE-Tunisie : Pourquoi les Néerlandais ont été contraints de conclure un accord avec un autocrate !

Le 16 juillet, la Commission européenne a signé un « Mémorandum d’accord » avec la Tunisie, accordant au pays des millions d’euros en vue d’empêcher les migrants et les réfugiés de traverser la Méditerranée à la recherche de refuge en Europe. Mais pourquoi le Premier ministre néerlandais a-t-il joué un rôle de pionnier dans la conclusion de l’accord avec la Tunisie, si une très faible proportion des migrants empruntant cette route se dirigent vers les Pays-Bas ? Cette analyse examine comment la politique anti-immigration néerlandaise est devenue une évidence.

Subsahariens en Tunisie : Condamnés à l’isolement

Soumis à des arrestations arbitraires, sans abri, expulsés par les propriétaires de leur logement et sans emploi, les subsahariens résidents en Tunisie sont terrorisés. Ce climat tendu s’est installé au lendemain du discours présidentiel anti-migrants donné lors de la réunion du conseil national de sécurité du 21 février. Reportage au quartier de Dar Fadhal, au nord de Tunis, connu pour son importante communauté subsaharienne.

Parti nationaliste tunisien : Racisme autorisé par l’Etat

Un parti politique reconnu par l’Etat affiche ouvertement sa xénophobie et son rejet des migrants subsahariens. « Le racisme est un crime odieux puni par la loi. Ce discours raciste comprend une incitation à la violence et viole les dispositions de l’article 9 de la loi contre la discrimination raciale », déplore une juriste. Mais voici que les membres du Parti nationaliste tunisien ont leurs entrées auprès des autorités, et bénéficient même des tribunes télévisées.

Sous surveillance : Témoignage d’une migrante du Sud global en Tunisie

Le 2 juin 2022, trois policiers en civil ont frappé à ma porte dans le quartier de Bab Souika, à Tunis. Ils m’ont demandé de les suivre au poste de police local sans me fournir de raison. A mon arrivée au commissariat, on m’a retiré mon passeport indien et la carte de séjour provisoire que j’avais sur moi. On m’a informée que l’objet de ma convocation était un tweet que j’avais publié la veille.