Télévision 55

Tunisie : Un mois après ramadan, le désert télévisuel

Trêves de talkshows. Les politiques n’ont plus à se mettre à table. Pour les contenus informatifs, on se contentera des journaux télévisés et de reportages tournés dans les festivités estivales. Comment digérer la clémence de l’Etat envers les hôteliers qui n’honorent pas leurs dettes envers les banques et les entreprises publiques ? Comment digérer le projet de loi sur « une réconciliation nationale » (sic) ? Il suffit de ne rien servir pour n’avoir rien à faire digérer. Résultat : Un blackout télévisuel qui se présente en forme de forte tendance des chaînes généralistes à privilégier le divertissement.

Tunisie : Pourquoi autant de micros-trottoirs à la télé ?

Lors de notre zapping hebdomadaire, nous sommes tombés pour la énième fois sur un micro-trottoir. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une matière complémentaire incrustée dans un débat ou dans un magazine tv. « El Kelma lik » est une émission quotidienne, d’une durée de 20 minutes, intégralement faite de micros-trottoirs et diffusée sur Al Janoubia Tv. Une occasion de se pencher sur cette technique excessivement utilisée par les chaînes tv tunisiennes.

L’audiovisuel bipolaire et berlusconisé dans le pugilat présidentiel !

Des médias privés qui se berlusconisent, un service public qui récidive et dérape, une ISIE qui méconnait la régulation, les résultats du monitoring de la première semaine de la campagne présidentielle ( du 1er au 7 novembre) publié par la Haica, ont battu le record des législatives, en matière de bipolarisation. Les détails de ce décomptage des propos liés à l’actualité électorale en dit long sur les arcanes de l’instant politique.

Législatives 2014 : Les sondages sortis des urnes divisent l’ISIE et la HAICA

Lors de la soirée électorale du 26 octobre, les chaînes el-Hiwar Ettounsi et al-Wataniya ont enfreint « le silence électoral » en diffusant les résultats de sondages sortis des urnes, plaçant le parti Nidaa Tounés en première position. Invités à commenter ces sondages, les candidats n’ont pas, non plus, respecté la loi électorale. Mais, curieusement, l’Isie affirme vouloir sanctionner les instituts de sondage qui ne sont, pourtant, soumis à aucune loi. Pour la Haica, cette interdiction est problématique et devrait être revue dans le sens de l’intérêt général.

Médias et élections 2014 : L’impossible pluralisme face à la tentation majoritaire !

Dans un climat d’incivisme politico-médiatique, la HAICA a livré les résultats de son monitoring sur le respect du pluralisme, en période électorale. L’exercice démocratique est toujours aussi laborieux. Habitués à véhiculer les idées dominantes, les médias ont eu du mal à passer outre propagande. Plus que les radios, ce sont les télévisions qui continuent à jongler avec la bipolarisation, la manipulation et le degré zéro du journalisme.

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Tunisie : Téléréalité et pornographie sociale.

Alors qu’elles continuent à mettre en spectacle le politiquement « incorrect », les chaînes privées se revendiquent d’une liberté et d’une pluralité, largement usurpées. A ce propos, la prolifération des émissions de téléréalité est édifiante. Ce genre qui consacre la « télévision du pauvre », instituée par le « président des pauvres »*, s’accapare l’audimat en vantant la pornographie sociale.

La guerre des patrons des médias contre la HAICA annonce la couleur … électorale

Reflet de l’enlisement de la transition politique, la résurgence des résistances au changement dans le secteur des médias complique la tâche de la Haica. Déjà, héritant d’un paysage restauré dans l’urgence, au lendemain du 14 janvier 2011, la Haute instance entame un premier mandat difficile face à des médias issus d’« une libéralisation fondue dans le moule étatique », qu’elle devra tenter de démanteler, d’ici les prochaines élections […].

La télévision tunisienne, à l’ère du sensationnalisme

En privilégiant les échanges d’insultes aux vrais débats d’idées, en troquant sa vocation didactique contre la télé poubelle, en substituant le sensationnel à la rigueur du journalisme, la télévision ne peut que se transformer en une machine de désinformation de masse ; et c’est uniquement pour cette raison que la télévision est aujourd’hui devenue le moyen incontournable de la propagande idéologique, voire partisane.