Tunisie : Silence, on torture et on tue … en toute impunité !

Le décés suspect de Mohammed Ali Souissi, le 3 octobre 2014, après six jours de détention à Bouchoucha, suscite l’indignation et relance le débat sur la torture dans ce pays qui peine à concrétiser ses aspirations à la démocratie. Quelques jours avant, les autorités annonçaient la mort de Ali Louati dans la prison de Borj El Amri. Pourtant, avant sa mort, plusieurs plaintes et requêtes de l’Organisation Contre la Torture en Tunisie (OCCT) ont dénoncé les actes de torture qui lui sont infligés et demandé son transfert urgent.

« Boulissia Kleb » n’en finit pas de faire enrager les policiers : les poursuites contre l’artiste Dhafer Ghrissa

L’acharnement de la police sur les artistes qui critiquent le système, l’injustice et la violence policière n’ont pas l’air de vouloir s’arrêter, surtout dans un contexte sécuritaire complexe et délicat. Après le rap, le graffiti et l’engagement de la société civile, la police s’acharne, à présent, sur le théâtre sous prétexte de protéger le prestige de l’État. Même en admettant que leur motivation soit sincère, il n’est pas acceptable d’adhérer à cette conception surannée du «prestige» qui nie les droits et les libertés pour lesquelles nous nous sommes battus et nous nous battrons encore.

Justice transitionnelle en Tunisie : Et si les criminels d’hier devenaient les élus de demain?

En bloquant le processus de la justice transitionnelle, plusieurs candidats actuels aux législatives et présidentielles, sont pointés de doigt pour des crimes passés. Les voir au pouvoir est inadmissible pour certains, alors que les écarter, sans preuves ni procès, n’a aucun sens pour d’autres. Seront-ils épargnés, une fois au pouvoir, par la justice ? La moitié de la réponse à cette question est noyé dans un passé d’impunité.

Abandon scolaire en Tunisie: Des chiffres alarmants banalisés par la crise économique et occultés par le ministère de tutelle

Ce lundi 15 septembre, des milliers d’écoliers ont, fièrement, porté leurs tabliers et leurs cartables pour aborder une nouvelle année scolaire. Au même moment, d’autres enfants se trouvent forcés à porter des tenues de travail après avoir, définitivement, quitté l’école et basculé dans le monde des responsabilités. Ces jeunes, qui entament une vie d’adultes prématurée, n’ont pas vraiment le choix. Malgré leur présence de plus en plus remarquable dans les souks ou dans les ateliers d’artisans, peu de gens s’en indignent.

Tunisie : Pour la fin du monopole de la politique culturelle

Alors que la raison d’être même de la veille étatique sur l’art est mise en question dans le monde entier, la Tunisie, qui fait la course de privatisation dans tous les secteurs, s’obstine à garder ses anciennes politiques socialistes de monopole de la culture. Le nombre de festivals internationaux diminue au même rythme que la disparition progressive des espaces culturels opérationnels et des salles de cinéma. Ces disparitions causent, directement, la régression permanente des créations artistiques et ne facilitent pas la rencontre entre artistes et publics.

Tunisie : L’étrange silence du ministère de la Santé face aux dégâts de la panne générale d’électricité dans les hôpitaux !

La panne géante du 31 août a failli coûter la vie à plusieurs patients. L’association des jeunes médecins a fait un rapport sur la coupure d’électricité sur une grande partie des hôpitaux en Tunisie. Bien qu’aucun décès n’ait été enregistré dans les blocs opératoires, les médecins ont dû terminer les interventions chirurgicales, sans lumières adéquates.

50 ans après, comment réinventer le FIFAK ?

Malgré toutes les tempêtes qu’il a traversé, le Festival International du Film Amateur de Kelibia résiste toujours. Première du genre, en Afrique et dans le monde arabe, cette manifestation fut assurément le berceau du 7ème art en Tunisie. Fondée au lendemain de l’indépendance, en 1962, la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs y a assuré 29 sessions, dans des contextes politiques différents et difficiles.

Reportage : Tunisie – Libye, aux frontières de la guerre et de l’oubli

Chaque crise impose ses changements. Celle de la guerre civile en Lybie a influé sur toute la région, y compris sur la Tunisie. Avec ces changements brusques et rapides, de nouvelles frontières se dessinent, desitinéraires inédits et de nouveaux commerces naissent, alors que d’autres cèdent et disparaissent. Entre Ras Jedir, le camp de réfugiés de Choucha, Djerba et Zarzis, des histoires de migration, de guerre civile, de viol, de mort et d’oubli se tissent et se détissent au fil des quêtes. Nous en avons recueillis quelques unes.

Le Festival International du Film Amateur de Kélibia fête ses 50 ans de cinéma alternatif

Lors d’une conférence de presse, tenue à la salle du cinéma Le Rio, à Tunis, la direction du Festival International du Film Amateur de Kélibia (FIFAK) a présenté la programmation de cette édition spéciale. Ce festival qui a survécu à toutes les crises fête, en cette année 2014, ses 50 ans d’existence. Pendant une semaine, du 17 au 23 août, dans le théâtre de plein air de Kélibia, des cinévores découvriront des films venus de 25 pays.

Portrait : Sonia Jebali, cette battante qui a pourfendu les deux ogres du patriarcat et du patronat

Sonia Jebali, 35 ans, ex-ouvrière et ex-déléguée syndicale à l’usine de Latelec-Fouchana, a entamé une grève de la faim pour contraindre ses patrons à réintégrer les ouvriers licenciés. Sur les dix ouvrières licenciées en mars 2013, sept ont été réintégrées. En revanche, avec sa compagne de route, Monia Dridi, elle aussi déléguée syndicale, Sonia n’a pas réussi à imposer sa réintégration optant pour des indemnités de licenciement conséquentes. Portrait d’une battante qui a pourfendu les deux ogres du patriarcat et du patronat.

Anéantie par la violence policière, Amani, 19 ans, s’immole par le feu

Même après la promulgation d’une nouvelle constitution qui rompt avec l’héritage oppressif de la dictature, le Code de la procédure pénale ne prémunit toujours pas les citoyens contre la maltraitance policière et les abus de pouvoir. L’absence de droit à une assistance juridique, dès le début de la détention, rend la violation du droit de défense automatique, pendant la détention et surtout lors de l’interrogatoire.

Police, violence et corruption : Le supplice de l’immolation !

Personne de sa famille, ni lui-même, n’aurait cru, un seul instant, que sa journée prendrait cette tournure tragique. Le jeune Hamed Abdelaoui menait une vie triviale et laborieuse. Tous ceux qui l’ont connu évoquent son dévouement et son optimisme. Pourtant, ce jeudi 17 juillet, il va être poussé à bout, acculé à l’immolation par le feu pour mettre fin à des heures de torture et de maltraitance infligées par la police municipale de Sousse.

« Si tu es un homme, fais comme Bouazizi et montre nous ton courage !»

Ce n’est pas la première fois qu’en situation de crise, le gouvernement s’en prend aux revendications sociales, sous prétexte de crise économique. Mehdi Jomâa l’a, d’ailleurs, dit, au lendemain de sa nomination, devant l’Assemblée Nationale Constituante, en expliquant que « face aux enjeux et défis auxquels l’économie nationale est confrontée, notre pays a, aujourd’hui, besoin d’accalmie sociale ». Soutenu dans cette démarche par Moncef Marzouki, président provisoire de la République, le chef du gouvernement a été plus ferme dans la répression des mouvements sociaux que ses prédécesseurs.

Le terrorisme ne loge pas seulement au Mont Chaambi !

C’est le cas du jeune MK, 18 ans, menacé de mort par des inconnus qui lui ont envoyé des lettres avec ses photos dans les cafés, des captures d’écran de son profil facebook et son adresse. Ces personnes qui parlent au nom de Jabhat Al Nusra ont menacé Mohamed Ali de lui couper la tête et les testicules. Ces prédateurs cagoulés n’ont trouvé aucun mal à repérer leur victime dans la rue pour le tabasser et le terroriser, dans le noir, lui reprochant ses publications sur les réseaux sociaux qui dévalorisent les religions.

Des ordures pourrissent la vie des Djerbiens !

Vendredi 11 juillet, une confrontation a opposé, encore une fois, les habitants de Guellala à la police. Plusieurs manifestants ont été blessés, dont deux jeunes atteints par des balles en caoutchouc, alors que des témoins assurent que des balles réelles ont été tirées. Face à la colère des habitants qui dénoncent la réouverture de la décharge de Guallala, fermée depuis 2012, les autorités ont répondu par la répression. Une grève générale aura lieu prochainement, si les autorités n’arrivent pas à un compromis qui satisfait les habitants.

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