A la dernière Foire du livre, tous les exemplaires de Balas Disca ont été épuisés lors des séances de dédicace de l’auteur. Mohamed Issa Meddeb fait partie de ces quelques romanciers dont le lectorat contredit les prévisions sur l’effondrement du livre en Tunisie. De sa voix à la fois grave et chaleureuse, il tente d’expliquer cet engouement, entre deux gorgées de Celtia. Entretien.
« Le Frankenstein tunisien » : mais qu’y a-t-il dans le livre?
Même s’il a été qualifié de « roman » par plusieurs médias, Le Frankenstein tunisien est un pamphlet en bonne et due forme. L’écrivain Kamel Riahi donne libre court à son indignation contre le régime Saied, qualifié de « tyrannique » et de « décadent ».
La masculinité en question : Deux nouvelles parutions bousculent les normes
Deux livres percutants pointent le malaise de la masculinité dans la culture maghrébine et arabe. Il s’agit de King Kong Théorie, l’essai cultissime de Virginie Despentes, enfin traduit en arabe, et Les styles de la masculinité, écrit par de jeunes chercheurs et chercheuses, sous la direction de l’islamologue tunisienne Amel Grami. Objectifs affichés : déconstruire une masculinité mortifère.
«Les Valeureuses» de S. Bessis: quand les femmes font irruption dans l’histoire
«Les Valeureuses, cinq Tunisiennes dans l’histoire» de Sophie Bessis, vient d’être réédité par Elyzad. L’historienne et journaliste franco-tunisienne y esquisse les portraits de cinq femmes mythiques : Elissa, Sayida Manoubia, Aziza Othmana, Habiba Menchari, et Habiba Msika. Parce que l’histoire des femmes reste à écrire.
Reportage-Gabes Cinéma Fen : Décentraliser, émanciper l’image et innover
La 5ème édition du festival Gabes Cinéma Fen s’est tenue du 27 avril au 2 mai, avec 34 films au programme. « Le cinéma qui nous représente est minoritaire, délibérément en marge du cinéma dominant. De par sa propension à l’hybridation et à l’expérimentation, il est rétif aux classifications traditionnelles imposées par le marché », déclare le directeur artistique de l’événement.
Gabès Cinéma Fen : Poignantes frontières à El Kazma
Le festival Gabès Cinéma Fen a fait la part belle à la vidéo, lors de cette cinquième édition, sous la direction artistique de Malek Gnaoui et de la curatrice Antje Ehmann. Neuf vidéos ont ainsi été projetées à l’intérieur de neuf conteneurs, du côté de la corniche de Gabès, à quelques mètres des casemates (bunkers) de la deuxième guerre mondiale.
Gabes Cinema Fen : On ne naît pas minoritaire, on le devient
Pour sa cinquième édition qui se déroule du 27 avril au 2 Mai, le festival Gabes Cinéma Fen n’a ni tapis rouge ni cérémonies. C’est un des avantages de la sobriété budgétaire; aller à l’essentiel. Le lancement du festival peut facilement s’incarner dans un débat d’une qualité et pertinence insoupçonnables tenu à Dar K. Le sujet : cinéma et « minorités ».
JCC 2023 : Massacre à la tronçonneuse
La ministre de la Culture Hayet Guettat Guermazi s’est voulue rassurante. Mais dans les faits, la réputation des JCC est en train d’être massacrée. Et il faudra beaucoup de temps et d’efforts pour réparer le mal qui a été causé.
«Fallujah» vu par les ados : résonances et dissonances
« Fallujah » est un phénomène chez les ados. Sur les réseaux sociaux, les chiffres explosent. Des lycéens s’expriment et laissent entrapercevoir une nouvelle échelle de valeur. Le sociologue Mohamed Jouili décrypte les secrets d’un tel engouement.
«Barg Ellil», nouvelle traduction d’un roman anti-raciste et insolent
Certaines œuvres artistiques et littéraires sont indémodables, à tel point qu’elles ont le pouvoir de ressurgir avec une insolence salutaire dans l’actualité. C’est le cas de Barg Ellil de Béchir Khraïef, roman de 1960 dont le personnage principal est un esclave d’Afrique centrale, et dont la traduction française par Samia Kassab Charfi vient de paraitre chez Sud Editions.
Crise du cinéma en Tunisie : La fermeture d’Amilcar, partie émergée de l’iceberg
Le cinéma tunisien a connu une décennie miraculeuse. Mais en dépit des résultats inespérés, le ministère de la Culture choisit l’austérité plutôt que l’investissement, le contrôle plutôt que la régulation. Et les salles obscures se ferment.
Cinéma : «Ashkal», du feu pour les âmes fatiguées
Le réalisateur Youssef Chebbi nous offre un premier long métrage “Ashkal”. Un polar à l’atmosphère noire, inquiétante et suffocante comme la fumée d’un incendie. D’ailleurs, le feu est au cœur de cette histoire qui fait de l’immolation une épidémie. Le film est en salle depuis le 8 février.
Cinéma : « Sabak El khir », le rire à bas prix
Le nom de Goubantini est indissociable du cinéma tunisien. Exploitant de la mythique salle du Colisée, le groupe a toujours accordé une place au cinéma populaire. Et son dernier coup, c’est le film «Sabak El Khir» réalisé par Kais Chekir et produit par le groupe. Nous sommes allés le voir, curieux de découvrir la recette du film dit rentable et grand public. En somme, la recette égyptienne à la sauce tunisienne.
JMC 2023: El Far3i monotone, Aurora à l’eau de rose
Le public était encore une fois au rendez-vous, jeudi 26 janvier, pour assister au concert d’El Far3i. Un autre projet musical au programme de la même soirée a bénéficié de l’engouement pour le rappeur jordano-palestinien : Aurora. Si El Far3i a sombré dans la monotonie tout en misant trop sur le texte, la prestation de la bande à Nesrine Jabeur a dévoilé des compositions intéressantes mais des paroles assez cheesy.
JMC 2023 : La conquête tunisienne de Bu Kolthoum
Lundi 23 janvier, c’est au tour du rappeur syrien Mohamed Mouneer alias Bu Kolthoum de rencontrer le public tunisien dans le cadre des Journées Musicales de Carthage. Le rappeur a fait salle comble. Aux portes de la salle de l’opéra, certains marchandent pour avoir une place quitte à payer le prix fort.
JMC 2023 : Le live sismique de Jadal à Tunis
Le groupe de rock jordanien Jadal a fait salle comble, dimanche soir, à Tunis. Les 2000 places de la salle de l’opéra se sont vendues en quelques heures. Démarrage en force de cette huitième édition des Journées Musicales de Carthage qui se tiennent du 21 au 28 janvier.
Cinéma : «Harka», légitimité identitaire et industrie [Interview]
Le film «Harka» du réalisateur égypto-américain Lotfy Nathan vient de sortir dans les salles tunisiennes. Le long-métrage nous plonge dans la colère incendiaire d’Ali, un jeune tunisien pris au piège de l’absurdité d’un pays à la dérive, dix ans après la révolution. Rencontre avec le réalisateur dans nos locaux, autour d’un café.
Cinéma : Destruction annoncée d’une salle à Moknine, le pourquoi et le comment
Depuis quelques semaines, Moknine, ville relevant du gouvernorat de Monastir, est le théâtre d’une querelle qui prend une ampleur symbolique inattendue. L’objet de la querelle est la destruction d’une salle polyvalente qui fut une salle de cinéma exploitée par la SATPEC jusqu’à sa faillite en 1992. Fermée depuis 20 ans, elle est rouverte à l’occasion du festival Ciné Makna en 2020, en 2021 puis en décembre 2022. Le président du festival mène aujourd’hui une campagne pour protéger cette salle qu’il décrit comme « historique ».