La version arabe d’un livre de Virginie Despentes, a été renvoyée au Maroc par la douane tunisienne. « Un responsable m’a donné le motif verbalement : outrage aux bonnes mœurs », déplore son traducteur, Walid Soliman, qui a entre autres traduit Andrei Kourkov, Mario Vargas Llosa et Gisèle Halimi.
Cinéma : «Géologie de la séparation», radical et poétique
«Géologie de la séparation» suit Abderrahmane qui a fui la guerre civile en Libye, et Laly, originaire d’un pays d’Afrique de l’Ouest. Le documentaire en noir et blanc s’ouvre sur un centre de détention de migrants. Apparaissent des individus filmés par des caméras de surveillance, condamnés à l’attente dans l’antichambre de l’errance.
«La Disparition» de T. Chibani: porte-drapeau de la science-fiction tunisienne
Des citoyens disparaissent, engloutis sous les yeux sidérés de leurs proches. « La ville » finit par être bouclée par l’armée et la police, complétement dépassées par les évènements. Les habitants vont ainsi se retrouver enfermés dans cette prison à ciel ouvert. C’est l’univers de La Disparition, un roman tunisien atypique, entre thriller et science-fiction.
Djerba Arab Film Festival : cherchez l’imposture
La directrice du Djerba Arab Film Festival, la pilote de rallye Abla Lassoued, réussit la prouesse d’organiser l’événement sans spectateurs. Ses nombreuses apparitions médiatiques en Égypte témoignent du réseau qu’entretient cette Tunisienne souhaitant s’intégrer dans l’industrie culturelle.
Artistes arabes en mal de visa : Le club des refoulés
Le concept du voyage est pris en otage par les politiques d’immigration et la gestion des frontières. Les artistes sont particulièrement touchés, car leur visibilité ainsi que leurs financements dépendent largement de la scène occidentale. La circulation des idées, des récits et des œuvres, est ainsi entravée.
أزمة قطاع الثقافة: حياة قطاط قرمازي، وزيرة قيس سعيد برائحة بن علي
جاءت حياة قطاط قرمازي من البيروقراطية الثقافية إلى حكومة نجلاء بودن ذات الميلاد العسير. وأدت الإنتاج السينمائي وعاد في عهدها الحجب للقاعات المظلمة وحتى معرض الكتاب. من شب بين أروقة الوزارة زمن بن علي واعتاد مكاتب المنظمة العربية للتربية والثقافة والعلوم (الألكسو) التي لطالما عبقت رائحتها بدكتاتوريات الأنظمة الأعضاء، شاب على تدمير قطاع برمته.
Expo : «Shadow» de Z. Henchiri, brillante et effrayante
L’espace B7L9 à Bhar Lazra9 accueille depuis le 27 mai et jusqu’au 10 juin “Shadow” de Zeineb Henchiri. Une œuvre à la croisée de la performance et de l’art vidéo. “Shadow” explore les limites de l’isolement et nous rappelle le confinement et ses enseigements.
« Shoot in Tunisia » : Pas de palme pour le CNCI à Cannes
A l’occasion du Festival de Cannes, le Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI) a voulu mettre les petits plats dans les grands en lançant la campagne «Shoot in Tunisia». Mais faute d’arguments, sa brochure fera pâle figure face à l’offre marocaine.
Portrait : Mohamed Issa Meddeb, le roman historique comme éloge de la diversité
A la dernière Foire du livre, tous les exemplaires de Balas Disca ont été épuisés lors des séances de dédicace de l’auteur. Mohamed Issa Meddeb fait partie de ces quelques romanciers dont le lectorat contredit les prévisions sur l’effondrement du livre en Tunisie. De sa voix à la fois grave et chaleureuse, il tente d’expliquer cet engouement, entre deux gorgées de Celtia. Entretien.
« Le Frankenstein tunisien » : mais qu’y a-t-il dans le livre?
Même s’il a été qualifié de « roman » par plusieurs médias, Le Frankenstein tunisien est un pamphlet en bonne et due forme. L’écrivain Kamel Riahi donne libre court à son indignation contre le régime Saied, qualifié de « tyrannique » et de « décadent ».
La masculinité en question : Deux nouvelles parutions bousculent les normes
Deux livres percutants pointent le malaise de la masculinité dans la culture maghrébine et arabe. Il s’agit de King Kong Théorie, l’essai cultissime de Virginie Despentes, enfin traduit en arabe, et Les styles de la masculinité, écrit par de jeunes chercheurs et chercheuses, sous la direction de l’islamologue tunisienne Amel Grami. Objectifs affichés : déconstruire une masculinité mortifère.
«Les Valeureuses» de S. Bessis: quand les femmes font irruption dans l’histoire
«Les Valeureuses, cinq Tunisiennes dans l’histoire» de Sophie Bessis, vient d’être réédité par Elyzad. L’historienne et journaliste franco-tunisienne y esquisse les portraits de cinq femmes mythiques : Elissa, Sayida Manoubia, Aziza Othmana, Habiba Menchari, et Habiba Msika. Parce que l’histoire des femmes reste à écrire.
Reportage-Gabes Cinéma Fen : Décentraliser, émanciper l’image et innover
La 5ème édition du festival Gabes Cinéma Fen s’est tenue du 27 avril au 2 mai, avec 34 films au programme. « Le cinéma qui nous représente est minoritaire, délibérément en marge du cinéma dominant. De par sa propension à l’hybridation et à l’expérimentation, il est rétif aux classifications traditionnelles imposées par le marché », déclare le directeur artistique de l’événement.
Gabès Cinéma Fen : Poignantes frontières à El Kazma
Le festival Gabès Cinéma Fen a fait la part belle à la vidéo, lors de cette cinquième édition, sous la direction artistique de Malek Gnaoui et de la curatrice Antje Ehmann. Neuf vidéos ont ainsi été projetées à l’intérieur de neuf conteneurs, du côté de la corniche de Gabès, à quelques mètres des casemates (bunkers) de la deuxième guerre mondiale.
Gabes Cinema Fen : On ne naît pas minoritaire, on le devient
Pour sa cinquième édition qui se déroule du 27 avril au 2 Mai, le festival Gabes Cinéma Fen n’a ni tapis rouge ni cérémonies. C’est un des avantages de la sobriété budgétaire; aller à l’essentiel. Le lancement du festival peut facilement s’incarner dans un débat d’une qualité et pertinence insoupçonnables tenu à Dar K. Le sujet : cinéma et « minorités ».
JCC 2023 : Massacre à la tronçonneuse
La ministre de la Culture Hayet Guettat Guermazi s’est voulue rassurante. Mais dans les faits, la réputation des JCC est en train d’être massacrée. Et il faudra beaucoup de temps et d’efforts pour réparer le mal qui a été causé.
«Fallujah» vu par les ados : résonances et dissonances
« Fallujah » est un phénomène chez les ados. Sur les réseaux sociaux, les chiffres explosent. Des lycéens s’expriment et laissent entrapercevoir une nouvelle échelle de valeur. Le sociologue Mohamed Jouili décrypte les secrets d’un tel engouement.
«Barg Ellil», nouvelle traduction d’un roman anti-raciste et insolent
Certaines œuvres artistiques et littéraires sont indémodables, à tel point qu’elles ont le pouvoir de ressurgir avec une insolence salutaire dans l’actualité. C’est le cas de Barg Ellil de Béchir Khraïef, roman de 1960 dont le personnage principal est un esclave d’Afrique centrale, et dont la traduction française par Samia Kassab Charfi vient de paraitre chez Sud Editions.