Issam Dardouri et Naoufel Ouertani ont été convoqué à comparaitre. L’invité a été arrêté. L’animateur laissé en liberté. L’investigation se poursuit. A l’origine de l’ouverture de l’enquête, la diffusion d’une vidéo d’un présumé terroriste de retour sur les lieux où le groupe djihadiste à l’origine de l’attaque du Bardo cachait ses armes, selon les aveux de ce dernier aux autorités. Une affaire symptomatique des couacs de la nouvelle République.
Télévisions privées : Fils de pub, clandos et hors-la-loi
La publicité clandestine gagne du terrain dans les télévisions privées. Ses formes se diversifient, se généralisent et se banalisent. Légalement interdite, elle continue à sévir au grand dam de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle.
Mariem Belkadhi, décodeur anti-France 24 du discours de Caïd Essebsi
Le coup de gueule de Mariem Belkadhi contre France 24 nous interpelle sur la possibilité de la critique saine entre les chaînes tv suivies par l’audimat tunisien. Sans fondements professionnels, elle s’installe, dans le cas présent, dans l’invective dénuée d’arguments. Parfaitement alignée sur la position présidentielle, Mariem Belkadhi assure les préliminaires. Elle en est même le décodeur.
Médias-Kasserine : Le sécuritarisme éditorial de la Watania 1
Dans son édition du mardi 19 janvier 2016, le journal télévisé de la Watania 1 a succombé à l’obsession sécuritaire. Il a anonymisé les indignés et dressé un faux bilan sur les blessés. Les pouvoirs législatif et exécutif se sont exprimés alors que les principaux acteurs, les diplômés chômeurs, ont été marginalisés.
Sur Hannibal Tv : Récit expéditif d’un «Conflit» qui ne dit pas son nom
A l’occasion de la Fête du 14 janvier, Hannibal Tv a diffusé, dans la soirée du jeudi, le long métrage tunisien de fiction «Conflit». Réalisé par Moncef Barbouch, le film, sorti en 2014, retrace le parcours de certains militants d’Ennahdha, sans citer clairement leurs noms ou celui de leur parti. Malheureusement, le réalisateur a raté le principal enjeu de l’œuvre : Restaurer la mémoire collective.
Ahmed Ben Hassana sur Nessma : Discours de haine anti-chiite d’un avocat apprenti flic
Suite à l’exécution de Nimr Baqer al-Nimr en Arabie Saoudite, Nessma a tenu à importer les tensions entre chiites et sunnites en Tunisie. Parmi les intervenants sur la question, l’avocat Ahmed Ben Hassana, connu pour son acharnement contre les libertés numériques, la liberté d’expression, le droit syndical, le droit à l’intégrité physique et la liberté du culte. Un personnage trouble érigé à tort en commentateur de l’actualité.
TV en 2015 : Plus réactionnaire que jamais depuis la Révolution
En parcourant toutes nos chroniques de critique tv publiées en 2015, nous avons essayé de déceler les tendances dominantes de l’année écoulée. Cinq ans après la révolution, la persistante teinture mauve, qui a nettement perdu du terrain ces dernières années, a repris les devants. Les voyants virent au pourpre. Restauration en marche.
Médias : Campagnes anti-régulation pour hâter l’ère bananière
Après avoir sanctionné deux émissions hebdomadaires d’El Hiwar Ettounsi Tv, suspendues pour un mois, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) a été la cible d’une vaste campagne de lynchage médiatique. L’absence d’un véritable débat sur la régulation brouille les pistes, maintient le statut quo et laisse courir les adeptes de la doctrine bananière.
Klem Ennas : Sa ligne réactionnaire, ses erreurs de casting et ses choix anachroniques
Attaqué par divers invités de l’émission sur ses appartenances politiques, Chakib Derouiche, présenté par Klem Ennas en tant que chroniqueur, s’est retrouvé à plusieurs reprises dans une impasse.
Médias : Le service public asservi par le président Caïd Essebsi
Lors de sa dernière allocution, le président Béji Caïd Essebsi a instrumentalisé tous les médias pour concentrer l’essentiel de son discours sur une question partisane. Impliquer les médias privés relève de leur libre choix mais y mêler les médias publics s’apparente à un abus de pouvoir. «La patrie avant les partis» ? Pas vraiment.
Couverture de l’attentat terroriste de Tunis : 30 journalistes agressés
Après les attentats de Paris et la décapitation du jeune martyr Mabrouk Soltani, le terrorisme frappe encore au cœur de Tunis. Mardi 24 novembre 2015, dans une ruelle perpendiculaire à l’avenue Mohamed V, un bus de la garde présidentielle avait explosé, vers 17h, au moment où il s’apprêtait à quitter les lieux. Alors que les regards étaient braqués sur les chaines TV tunisiennes, le lieu de l’attentat a enregistré plusieurs dépassements. Les forces de l’ordre ont agressé et humilié les journalistes, en leur interdisant d’exercer leur travail.
Télévision : Les droits de l’Homme, victimes collatérales de l’attentat de Tunis
Le dénigrement des droits de l’Homme a dominé les écrans des chaînes tv tunisiennes suite à l’attentat de Tunis. Divers intervenants par téléphone et invités des plateaux ont procédé à une large campagne de lynchage des défenseurs des droits de l’Homme. Certains animateurs y ont contribué. D’autres sont restés passifs sans le moindre recadrage de leurs invités, laissant libre cours au discours de haine. Zapping le soir même de l’attaque terroriste.
Chronique d’une éviction annoncée du Pdg de la Télévision Tunisienne
Rachida Ennaifer est docteur en Droit et ancienne présidente de l’Association des Journalistes Tunisiens. Membre du conseil de la HAICA, elle a démissionné le 27 avril 2015 pour protester contre les procédures d’octroi des licences « de nature à soumettre le secteur audiovisuel au pouvoir de l’argent, de la politique et du sport ». Dans cette contribution, elle revient sur le limogeage de Mustapha Beltaeif Pdg de la Télévision Tunisienne, une mesure qui prend toute sa dimension dans le contexte de la crise sécuritaire consécutive à l’attentat de Tunis.
Sur El Hiwar Ettounsi Tv : Le populisme pour éveiller la nostalgie benaliste
La propagande du blanchiment de l’ancien régime a rarement atteint un tel niveau de perversité depuis la révolution.
Requiem pour Taoufik Ben Brik
La scène du crime aurait été perçue comme tirée d’un film surréaliste en 2011 et carrément gore en 2010. Mais la transition, lente et douloureuse, a préparé les téléspectateurs à l’homicide. Et puis, ce n’est pas la première fois qu’on en voit sur Nessma. Mais la perte du lundi 09 novembre 2015 est inestimable. Il s’agit de Taoufik Ben Brik, paix à son âme.
La musique de variété, cheval perdant de Maghreb 24 Tv
Lancée en mars 2015, Maghreb 24 Tv ne figure toujours pas dans les estimations d’audience établies par les agences de sondage. En total détachement avec le contexte actuel, elle a parié sur un cheval perdant. Sa programmation repose essentiellement sur la musique de variété. Un choix obsolète puisque la popularité de ce registre est en chute libre depuis que la révolution a changé la donne.
Morts suspectes en détention : le traitement partial et partiel d’Al Hiwar Ettounsi
La mort suspecte de Sofiane Dridi et Kaïs Berrhouma remet la torture et l’impunité à la Une de l’actualité. Sur la chaîne Al Hiwar Ettounsi, l’émission J8 s’est emparée de ce sujet très sérieux pour nous livrer un traitement médiatique partial et partiel à la mesure du déni général du phénomène tortionnaire.
Dlilek Mlak : La stigmatisation au nom du show
La HAICA a adressé, jeudi dernier, un avertissement à la chaîne El Hiwar Ettounsi pour « atteinte à la dignité humaine de certaines catégories sociales ». La réaction du régulateur vient, entre autres, suite à deux dérapages de l’animateur de « Dlilek Mlak ». Pourtant, ces bourdes ne sont pas des cas isolés. Le concept de l’émission, de par le dispositif qu’il déploie, est naturellement stigmatisant. Faire le show, n’y est-il pas, à la fois, la fin et le moyen ?