Media 494

Affaire Labes : Dilemmes des autorités, supplices de l’information

Issam Dardouri et Naoufel Ouertani ont été convoqué à comparaitre. L’invité a été arrêté. L’animateur laissé en liberté. L’investigation se poursuit. A l’origine de l’ouverture de l’enquête, la diffusion d’une vidéo d’un présumé terroriste de retour sur les lieux où le groupe djihadiste à l’origine de l’attaque du Bardo cachait ses armes, selon les aveux de ce dernier aux autorités. Une affaire symptomatique des couacs de la nouvelle République.

Mariem Belkadhi, décodeur anti-France 24 du discours de Caïd Essebsi

Le coup de gueule de Mariem Belkadhi contre France 24 nous interpelle sur la possibilité de la critique saine entre les chaînes tv suivies par l’audimat tunisien. Sans fondements professionnels, elle s’installe, dans le cas présent, dans l’invective dénuée d’arguments. Parfaitement alignée sur la position présidentielle, Mariem Belkadhi assure les préliminaires. Elle en est même le décodeur.

Sur Hannibal Tv : Récit expéditif d’un «Conflit» qui ne dit pas son nom

A l’occasion de la Fête du 14 janvier, Hannibal Tv a diffusé, dans la soirée du jeudi, le long métrage tunisien de fiction «Conflit». Réalisé par Moncef Barbouch, le film, sorti en 2014, retrace le parcours de certains militants d’Ennahdha, sans citer clairement leurs noms ou celui de leur parti. Malheureusement, le réalisateur a raté le principal enjeu de l’œuvre : Restaurer la mémoire collective.

Ahmed Ben Hassana sur Nessma : Discours de haine anti-chiite d’un avocat apprenti flic

Suite à l’exécution de Nimr Baqer al-Nimr en Arabie Saoudite, Nessma a tenu à importer les tensions entre chiites et sunnites en Tunisie. Parmi les intervenants sur la question, l’avocat Ahmed Ben Hassana, connu pour son acharnement contre les libertés numériques, la liberté d’expression, le droit syndical, le droit à l’intégrité physique et la liberté du culte. Un personnage trouble érigé à tort en commentateur de l’actualité.

Médias : Campagnes anti-régulation pour hâter l’ère bananière

Après avoir sanctionné deux émissions hebdomadaires d’El Hiwar Ettounsi Tv, suspendues pour un mois, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) a été la cible d’une vaste campagne de lynchage médiatique. L’absence d’un véritable débat sur la régulation brouille les pistes, maintient le statut quo et laisse courir les adeptes de la doctrine bananière.

Couverture de l’attentat terroriste de Tunis : 30 journalistes agressés

Après les attentats de Paris et la décapitation du jeune martyr Mabrouk Soltani, le terrorisme frappe encore au cœur de Tunis. Mardi 24 novembre 2015, dans une ruelle perpendiculaire à l’avenue Mohamed V, un bus de la garde présidentielle avait explosé, vers 17h, au moment où il s’apprêtait à quitter les lieux. Alors que les regards étaient braqués sur les chaines TV tunisiennes, le lieu de l’attentat a enregistré plusieurs dépassements. Les forces de l’ordre ont agressé et humilié les journalistes, en leur interdisant d’exercer leur travail.

Télévision : Les droits de l’Homme, victimes collatérales de l’attentat de Tunis

Le dénigrement des droits de l’Homme a dominé les écrans des chaînes tv tunisiennes suite à l’attentat de Tunis. Divers intervenants par téléphone et invités des plateaux ont procédé à une large campagne de lynchage des défenseurs des droits de l’Homme. Certains animateurs y ont contribué. D’autres sont restés passifs sans le moindre recadrage de leurs invités, laissant libre cours au discours de haine. Zapping le soir même de l’attaque terroriste.

Chronique d’une éviction annoncée du Pdg de la Télévision Tunisienne

Rachida Ennaifer est docteur en Droit et ancienne présidente de l’Association des Journalistes Tunisiens. Membre du conseil de la HAICA, elle a démissionné le 27 avril 2015 pour protester contre les procédures d’octroi des licences « de nature à soumettre le secteur audiovisuel au pouvoir de l’argent, de la politique et du sport ». Dans cette contribution, elle revient sur le limogeage de Mustapha Beltaeif Pdg de la Télévision Tunisienne, une mesure qui prend toute sa dimension dans le contexte de la crise sécuritaire consécutive à l’attentat de Tunis.

Requiem pour Taoufik Ben Brik

La scène du crime aurait été perçue comme tirée d’un film surréaliste en 2011 et carrément gore en 2010. Mais la transition, lente et douloureuse, a préparé les téléspectateurs à l’homicide. Et puis, ce n’est pas la première fois qu’on en voit sur Nessma. Mais la perte du lundi 09 novembre 2015 est inestimable. Il s’agit de Taoufik Ben Brik, paix à son âme.

La musique de variété, cheval perdant de Maghreb 24 Tv

Lancée en mars 2015, Maghreb 24 Tv ne figure toujours pas dans les estimations d’audience établies par les agences de sondage. En total détachement avec le contexte actuel, elle a parié sur un cheval perdant. Sa programmation repose essentiellement sur la musique de variété. Un choix obsolète puisque la popularité de ce registre est en chute libre depuis que la révolution a changé la donne.

Dlilek Mlak : La stigmatisation au nom du show

La HAICA a adressé, jeudi dernier, un avertissement à la chaîne El Hiwar Ettounsi pour « atteinte à la dignité humaine de certaines catégories sociales ». La réaction du régulateur vient, entre autres, suite à deux dérapages de l’animateur de « Dlilek Mlak ». Pourtant, ces bourdes ne sont pas des cas isolés. Le concept de l’émission, de par le dispositif qu’il déploie, est naturellement stigmatisant. Faire le show, n’y est-il pas, à la fois, la fin et le moyen ?