Les mesures populistes (gel des aides étrangères…) annoncées par Donald Trump tombent à point pour le pouvoir de Kais Saied, qui se nourrit de souverainisme et de complotisme. Mais gare à l’envers du décor !

Les mesures populistes (gel des aides étrangères…) annoncées par Donald Trump tombent à point pour le pouvoir de Kais Saied, qui se nourrit de souverainisme et de complotisme. Mais gare à l’envers du décor !
Traités, accords ou mémorandums d’entente ? Le président de la République, Kais Saied, joue sur les mots. Mais la réalité est la même concernant la gestion de la migration. Quelle est la nature de la coopération entre la Tunisie et l’Europe et quelles sont ses retombées ?
L’allégeance au pouvoir n’a jamais été aussi assumée par un Parlement tunisien réduit à se faire le relai de la présidence de la République. Et Kais Saied en profite pour raffermir l’emprise du pouvoir exécutif sur le Parlement.
Comme au temps de Bourguiba et de Ben Ali : la chape de plomb qui s’est abattue sur le pays pousse de plus en plus de militants à s’exiler. Comment font-ils pour rester mobilisés ? Quel rôle peuvent jouer les organisations et partis tunisiens depuis l’étranger ?
Au-delà du côté anecdotique, le « torchi gate » reflète le comportement d’un parlement oscillant entre une chambre d’enregistrement fidèle au président qui l’a mise en place, et un ensemble hétéroclite de députés, n’ayant guère rompu avec les pratiques de la décennie postrévolutionnaire.
Kais Saied a été réélu dès le premier tour à la tête de la Tunisie. Son score soviétique de 90,69% ne doit pas occulter l’abstention record de plus de 7 électeurs sur 10 et même de plus de 94% des jeunes. Si aucun élément ne permet d’affirmer qu’il y a eu des fraudes massives le jour du vote, le scrutin a été fortement verrouillé, et ce, jusqu’aux derniers jours de la campagne électorale. Il n’est qu’à reprendre le récit de cette année électorale pour s’en convaincre.
Après sa réélection, le président Kais Saied devient l’unique acteur sur l’échiquier tunisien, dictant à lui seul, les priorités. Face à une opposition atomisée, Saied accélère la mise au pas de la vie politique déjà entamée lors de son premier mandat. Mais la jeunesse apporte une lueur d’espoir en réoccupant le terrain de la lutte pour les droits et les libertés.
Le président Kais Saied a prêté serment au Parlement, lundi 21 octobre. Or rares sont les pays qui lui ont, à ce jour, adressé des félicitations publiques pour sa réélection. Le silence européen est vivement critiqué par les soutiens locaux de Saied. Mais les pays du Sud global se font tout aussi discrets.
Hatem Nafti, essayiste et collaborateur de Nawaat, vient de publier un nouvel ouvrage intitulé “Notre ami Kaïs Saïed. Essai sur la démocrature tunisienne”, préfacé par Gallagher Fenwick, aux éditions Riveneuve (Octobre 2024). Le livre dresse un bilan du quinquennat du président de la République Kais Saied. Nous vous proposons ces extraits de l’ouvrage.
Kais Saied vient d’être réélu malgré les défaillances de sa politique socio-économique et le verrouillage des libertés. Pourquoi reste-t-il populaire ? A travers son livre “Notre ami Kaïs Saïed. Essai sur la démocrature tunisienne”, l’essayiste Hatem Nafti apporte des éléments de réponse. Interview avec Nafti.
Réunissant des figures emblématiques tels que Zied Dabbar, président du Syndicat national des journalistes tunisiens, Alain Gresh, fondateur d’Orient XXI ainsi que la rédactrice en chef de 7iber, Lina Ejeilat, le débat a exploré les défis auxquels font face les médias indépendants dans un monde en constante évolution, où les valeurs journalistiques sont plus que jamais mises à l’épreuve.
Un an après l’invasion israélienne de la Bande de Gaza, les morts et les blessés palestiniens se comptent par milliers. Israël continue son offensive en ouvrant un autre front du côté du Liban, causant là aussi d’innombrables victimes. La couverture médiatique occidentale de ces évènements est fortement critiquée. Et ses causes et répercussions sont multiples. Dans ce cadre, Nawaat a interviewé Alain Gresh, fondateur d’Orient XXI.
L’odeur des hydrocarbures incite des gouvernements financièrement asphyxiés à se plier, sans rechigner, aux lubies des Al Saoud, en échange d’une hypothétique aide financière. Et c’est ainsi que Tunis garde le silence, quand certains de ses citoyens sont emprisonnés à Riyad. Difficile donc, de repousser sous le tapis, les faits dénoncés par le film «The Goat life ».
Des candidats aux présidentielles sont arrêtés. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) rejette en masse les candidatures, avant de se faire désavouer par le Tribunal administratif. Mais en dépit de toute légalité, voici que l’ISIE ne reconnaît pas le verdict sans appel du Tribunal administratif. Pis : l’un des candidats rescapés est même arrêté. Voici donc que la flagrante dérive dictatoriale prend des allures tragicomiques. Après une spectaculaire transition démocratique, la chute de la Tunisie vers un régime autocratique est brutale.
Le pourrissement politique précédant l’annonce des candidats retenus pour la course aux élections présidentielles a atteint un niveau spectaculaire. Résultat : sur plus d’une centaine de candidats présumés, trois seulement ont été retenus.
Avec 31,5% des voix aux élections européennes, l’extrême droite n’a jamais atteint un niveau aussi élevé sous la Ve République en France. Et la xénophobie grandissante touche les Tunisiens de plein fouet.
Face à la crise migratoire, deux députées n’ont pas trouvé mieux que de proposer un projet d’intégration économique des migrants s’apparentant à de la “traite esclavagiste”. Alors que cette population subit d’ores et déjà de multiples formes d’abus.
Dans le sillage de la Révolution, Ennahdha est devenu l’acteur le plus important de la transition démocratique. Mais aujourd’hui, le choc est rude. Face au brutal revirement autoritaire, le parti est confronté à la crise la plus grave qu’il ait connue depuis des décennies.