Rights 2613

Les députés céderont-ils à l’ultimatum des syndicats policiers ?

Comme il est désormais de coutume, chaque nouvel attentat est le prétexte d’un nouveau tour de vis sécuritaire. L’état d’urgence et la loi anti-terroriste en constituent bien sûr le cadre général. L’assassinat, le 1er novembre, d’un gradé de la police, le commandant Riadh Barrouta, par un membre présumé de Daech, a remis ainsi à l’ordre du jour le projet de loi « relatif à la répression des atteintes contre les forces armées » présenté en avril 2015, quelques mois après l’élection de Béji Caïd Essebsi.

Redeyef youth in Lampedusa: marginalized at home, unwanted abroad

Two weeks ago, minister of the Interior Lotfi Brahem received Italian ambassador to Tunisia Raimondo De Cardona to strengthen cooperation on fighting crime and tackling illegal immigration. On the same day, October 18, 25 years old, Ahmed, from Redeyef reached Lampedusa illegally, on a boat carrying Tunisian youth mainly from the same small mining town in the mid-western governorate of Gafsa.

الإفتتاحية: حرية الإعلام في تونس، إشاعة تكذبها المناورات الحكومية

دَرَج كبار المسؤولين في الحكومة والرئاسة على نَظم الجمل التكرارية حول إرساء حرية الإعلام والتعبير كأحد المكاسب الثورية، وعادة ما تُبدي السلطات انزعاجا خجولا من تقارير المنظمات المحلية والدولية حول انتهاك حرية الصحافة في تونس. الخطاب التسويقي لحرية التعبير لا يصمد كثيرا أمام السياسة الإعلامية الرسمية، التي تعكس استمرارا قويا لإرث سياسي قديم لا يُقيم أي وزن للحرية والاستقلالية. في هذا السياق جاءت الإقالات الهاتفية الجديدة في مؤسسة التلفزة لتُظهر بأكثر وضوح الأصابع الرسمية المتحكمة في الإعلام العمومي، التي توزّع المناصب وتُحيك الإعفاءات والإقالات وفقا لضغط المصالح السلطوية والحاجات الدعائية. وتُعد الإقالات والتعيينات جزءا من مشهد إعلامي كبير، تزدحم داخله وقائع الهيمنة والرقابة وخنق المعلومة.

Bizerte : Où en est la rébellion des lycéennes sans tabliers ?

Les élèves du lycée pilote de Bizerte ont décidé, chose inédite, de s’opposer à l’obligation du port du tablier pour les filles. Elles ont organisé le 30 septembre dernier une journée en uniformes pour dénoncer la discrimination vestimentaire qu’elles subissent au quotidien. Près d’un mois plus tard, beaucoup d’élèves du baccalauréat ne portent plus de tabliers malgré l’insistance de l’administration. D’autres continuent à se conformer aux instructions de la direction du lycée non-conformes aux directives de la note de 2016 du ministère de tutelle.

جدل ”قضيّة القبلة“: الأخلاق الحميدة، عصا السلطة لضرب الحريّات الفرديّة

لا تأخذ النصوص القانونية في تونس بعين الاعتبار والاهتمام مسألة الحريّات الفرديّة، رغم التنصيص عليها في دستور الجمهوريّة الثانية سواء في ديباجته أو في فصله الـ21، فالمجلة الجزائيّة تحصر هذه الحريّات بفصول فيها الكثير من السلطويّة الذكوريّة والدينيّة. تغيب عن معظم فصول هذه المجلّة التي يعود تاريخ صدورها إلى سنة 1913 -خاصّة المتعلّقة منها بالجرائم الجنسية- آليّات حمائيّة محدّدة ومضبوطة مهمّتها الحدّ من الرقابة المفروضة على حريّة الأشخاص. تجدّد الجدل حول مسألة الحريّات الفرديّة إثر ما عُرف بـ”قضيّة القبلة“ ليُعيد معه أزمة العبارات الفضفاضة والقابلة للتأويل في المجلّة الجزائيّة مثل ”الأخلاق الحميدة“ و”خدش الحياء“ و”التظاهر بالفحش“ و”هضم جانب موظف عمومي“ والتي يوظّفها جهاز الدولة للسيطرة على الأجساد الفالتة.

Emigration clandestine, une forme de résistance

La semaine dernière, j’ai parlé de cette affaire qui nous a tous révoltée : la mort et la disparition de plusieurs dizaines de jeunes qui avaient tenté de quitter le pays à bord d’une frêle embarcation. Ils seraient peut-être aujourd’hui heureux d’être ailleurs, triomphants mais inquiets, certes confrontés à de nouvelles incertitudes mais bien aises d’avoir réussi leur évasion si leur petit rafiot délabré n’avait étrangement été percuté par un navire militaire chargé de la surveillance des frontières maritimes.

بنزرت: هرسلة بوليسية لعائلة الناشط السياسي صلاح الدين كشك

أين صلاح؟ كيف خرج إلى فرنسا ؟ هل تملك نسخة من بطاقة تعريفه أو جواز سفره ؟… هذا جزء من الأسئلة التي وجهها أعوان الحرس إلى محمد كشك، والد الناشط السياسي و رئيس حزب القراصنة صلاح الدين كشك. محمد كشك، يبلغ من العمر 66 سنة، ويواجه أوضاعا صحية حرجة، نظرا للأمراض المزمنة التي يشكو منها على غرار السكري والقصور الكلوي و يخضع دورياً إلى عملية تصفية الدم. هذه التتبعات اعتبرتها عائلة صلاح الدين كشك ضغوطات غير قانونية أدت إلى تفاقم الوضع الصحي لوالده.على اعتبار أن العائلة لا تتحمل المسؤولية القانونية والسياسية في نشاط ابنها المقيم حاليا بفرنسا.

Réconciliation administrative : Décryptage du recours de l’opposition pour inconstitutionnalité

38 députés, dont 3 se sont par la suite désistés, ont déposé, le 19 septembre, un recours contre la loi relative à la réconciliation administrative devant l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi. L’argumentaire du recours est consistant, autant sur la forme que sur le fond. L’instance, assurant temporairement la mission de la cour constitutionnelle dans l’attente de sa création, émettra sa décision lundi 09 octobre avec un éventuel risque de report d’une semaine selon une déclaration de son secrétaire général, Haydar Ben Amor.

Affaire Ben Azza au Kef: Article 125 du Code Pénal, outil policier pour museler la dissidence ?

Jeudi 5 octobre 2017, Afraa Ben Azza, Tayma Ben Azza, Yosra Guerchi, Amir Fadhlaoui et Yasser Mejri comparaîtront au Tribunal de première instance du Kef. Ce groupe de jeunes âgés entre 18 et 25 ans est accusé d’outrage à un fonctionnaire public, attentat à la pudeur, ivresse et trouble sur la voie publique. L’affaire remonte au 9 septembre, date de leur arrestation au centre-ville du Kef. Selon les accusés, les policiers les ont insulté, tabassé et leur ont refusé le droit de contacter un avocat et d’informer leurs familles. La police du Kef n’est pas à sa première arrestation musclée d’Afraa Ben Azza. La jeune militante, proche du collectif Manich Msamah, a déjà été poursuivie pour les mêmes motifs, fin 2015, et relaxée.

Ouragan Irma: Récit d’un Tunisien abandonné à l’île Saint-Martin

L’ouragan Irma, qui a frappé Saint-Martin il y a deux semaines, a presque tout détruit sur son passage. Entre 90% à 95% de l’île a été saccagé. Parmi les rescapés, Bassem Kerkeni, un Tunisien résident à Saint-Martin depuis 14 ans, a tout perdu: ses appartements, sa voiture, celle de sa femme et son restaurant. Le labeur de toute une vie. Beaucoup sont dans sa situation. Il connait une quinzaine de Tunisiens à Saint-Martin. Mais à la différence des autres, lui, n’a pas été secouru par son pays. Quand d’autres ont été rapatriés d’urgence, Kerkeni, sa femme et ses deux enfants sont livrés à eux-mêmes. Témoignage.

La Tunisie en dépression démocratique

Quel est le point commun entre Afraa Benazza et Hicham Alaoui ? A priori, on pourrait penser qu’il n’y en a pas. La première, qui n’a pas vingt ans, est une inflexible militante kefoise dont l’éclosion, comme celle de beaucoup d’autres insoumis, constitue le principal acquis de notre révolution. Le second est un opposant marocain réformateur, membre de la caste régnante au Maroc et candidat au trône. Tous deux pourtant, aussi différents soient-ils, ont été victimes de l’arbitraire de l’Etat tunisien.

Interview with Moroccan Prince Moulay Hicham after his expulsion from Tunisia

Researcher at Harvard University and third in the order of succession to the Moroccan throne, Hicham Alaoui was expelled from Tunisia on 8 September 2017, few hours after landing in Tunis. The Boston resident, nicknamed the « red prince », was to speak in an academic symposium on Sunday organized by Stanford University. In spite of our numerous requests, Tunisian authorities have refused to reveal the motives behind their decision. Moulay Hicham, who is known for his critical views on authoritarianism in the Arab world and Morocco in particular, responded to Nawaat’s questions. Interview.

Interview avec le prince marocain Moulay Hicham suite à son expulsion de Tunisie

Chercheur à l’Université de Harvard, Hicham Alaoui, troisième dans l’ordre de succession au trône marocain, a été expulsé, vendredi 8 septembre, quelques heures après son arrivée à Tunis. Résident à Boston aux Etats-Unis, le surnommé « prince rouge » a fait le déplacement pour intervenir, dimanche, dans un symposium académique organisé par l’Université de Stanford. Malgré nos nombreuses requêtes, les autorités tunisiennes se sont abstenues de nous divulguer les motifs de leur décision. Pour sa part, Moulay Hicham, connu pour ses positions critiques à l’égard de l’autoritarisme dans le monde arabe notamment au Maroc, a répondu aux questions de Nawaat. Interview.

Abrogation de la circulaire de 1973: Paroles présidentielles sans actes gouvernementaux

Dans son discours à l’occasion de la journée nationale de la femme le 13 août dernier, Béji Caïd Essebsi a, entre autres, lancé un appel au chef du gouvernement Youssef Chahed et au ministre de la justice Ghazi Jribi pour abroger la circulaire du 5 novembre 1973 interdisant à une musulmane d’épouser un non-musulman. Trois semaines plus tard, qu’est-ce qui a été concrètement fait ?

من شوشة إلى المرسى: لاجئو النزاع الليبي أمام مصير مجهول في تونس

دخل 25 لاجئ وافدين من مخيم الشوشة، البالغ عددهم قرابة 40 لاجئ، في إضراب عن الطعام منذ نحو أُسبوعين احتجاجا على الأوضاع التي يعيشونها إثر إيداعهم المؤقت بدار الشباب بالمرسى، بعد أن أُغلِق المخيم يوم 19 جوان الفارط. ويطالب المضربون المنظمات الدولية بالحسم النهائي في ملفاتهم.

A La Marsa, les réfugiés expulsés de Choucha en grève de la faim depuis 12 jours

25 réfugiés ont entamé une grève de la faim, le 18 août, pour contester leurs conditions de vie à la maison des jeunes de la Marsa. 42 subsahariens y ont été transférés après leur évacuation, le 19 juin dernier, du camp de Choucha, où ils se sont réfugiés depuis le déclenchement du conflit armé libyen en 2011. Considérés comme des migrants par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), ils contestent la longue attente du réexamen de leurs dossiers afin de se faire accorder le statut officiel de réfugiés, une revendication soutenue par plusieurs organisations non-gouvernementales opérant en Tunisie.

Egalité à l’héritage : repenser les termes du débat

La seule question véritable concerne le paradigme dans lequel le problème est posé. En l’occurrence, le paradigme de l’égalité qui n’est jamais interrogé sinon dans sa compatibilité avec l’identité ou la tradition, sur lesquelles les partisans de l’égalité n’ont rien à répondre sinon leur sempiternelle ritournelle sur l’« ijtihad ».