Les citronniers de Sbikha ont soif

Les récoltes d’agrumes et de légumes de cette année seront faibles. Sécheresse mais surtout mauvaise gestion de l’eau affectent depuis des années l’agriculture en Tunisie. Cette fois, la soif frappe la région de Sbikha (gouvernorat de Kairouan) première productrice nationale d’abricots, de petits pois, de piments et de tomates et deuxième région productrice des agrumes.

Télévision : Les errances ramadanesques du Mufti de la République

Au moment où le besoin de réforme de l’enseignement religieux se fait impérieux, au moment où l’Etat est face à l’obligation de repenser son discours officiel quand il s’agit de questions religieuses, le Mufti de la République s’avère, lors de ses apparitions télévisuelles quotidiennes, hors du temps, inapte à porter un propos modéré et convaincant. Pire : il instrumentalise la religion et un média du service public pour promouvoir une vision politique de la société tunisienne.

STB – UBAC Curaçao : 350 millions de dinars en Offshore dans un paradis fiscal

Une partie de l’audit de la STB, analysé dans le cadre du scandale de la BFT, concerne les participations directes de la banque publique. Au milieu des entreprises bancaires listées se cache une grosse surprise : le nom exotique d’une société financière située dans un paradis fiscal : UBAC Curaçao N.V. dans laquelle la STB a des participations qui s’élèvent à 350 millions de dinars. Soit, l’équivalent de la moitié du passif de la BFT.

Rap tunisien : El Banda, nouveau spectacle avec Vipa, Massi, WMD et Empire

Après une résidence artistique, en mai, à Dar Bach Hamba avec le soutien de l’association L’Art Rue, les artistes réunis autour du spectacle El Banda, projet porté par Debbo, ont enchaîné les répétitions en juin à l’Institut Français de Tunisie. Comment est née cette idée ? Quelles sont les sensibilités musicales partagées par les rappeurs d’Empire, Massi, Vipa et WMD ? Quels sont les enjeux de leur nouvelle aventure scénique et ses promesses ? La caméra de Nawaat est partie à la rencontre de ces artistes hip hop en répétition. Reportage.

« West of life » de Zied Ben Romdhane : du photoreportage tel qu’il nous regarde

S’exerçant depuis une dizaine d’années à l’auscultation du réel tel qu’il va, le photographe-reporter tunisien Zied Ben Romdhane arpente dans « West of life » (2016) la région de Gafsa à la fois comme une terre connue et comme un territoire étranger. Des gisements de Redeyef aux mines de Métlaoui et aux collines d’Oum El Araies, c’est le visage fatigué mais résistant d’une terre qui ne l’est pas moins qui donne chair au dernier projet de Ben Romdhane.

Les Arabes sont-ils «en retard» ?

« Nous, les Arabes, nous sommes en retard », soupirons-nous depuis plus d’un siècle. Des flots de larmes impuissantes inondent les colonnes de nos journaux. Une véritable diarrhée lacrymale. Et nous demandons à l’Europe qui rigole en douce de nous tendre la main : « Nous, les Arabes, nous sommes en retard. Soyons modernes ! ». En fait nous passons notre temps à courir pour rattraper un train qui est derrière nous. L’Europe n’est pas notre avenir ; elle est notre passé.

TrackTour #18 : Du Kef à Redeyef, le nouveau rap de la Tunisie profonde

TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.
*Les titres sont classés dans un ordre décroissant selon leurs dates de parution.

« Hedhoukom » : Du web à la télé, la conversion réussie d’ « El Ta7ana »

« Hedhoukom » est une comédie imprégnée d’humour décalée, puisant dans le burlesque d’une manière décomplexée. Elle rappelle une vérité marginalisée par la production ramadanesque du paysage audiovisuel tunisien : humour et reflexes citoyens ne sont pas antinomiques. Il suffit de servir la bonne dose tout en ayant du piquant en background pour réussir la recette.

Kerkennah : en première ligne du changement climatique et de la résistance à l’industrie fossile

La Petrofac n’a pas repris ses activités hier, mercredi 15 juin, comme l’avait annoncé mardi dernier, le ministre de l’Energie et des mines. Ahmed Souissi, le représentant de l’Union des chômeurs diplômés à Kerkennah a expliqué que la reprise est tributaire de la satisfaction des revendications des habitants. Les médias dominants ont largement relayé la réunion ministérielle de samedi dernier au siège du gouvernorat de Sfax, la présentant comme une solution aux problèmes de Kerkennah. Mais selon Ahmed Souissi, les habitants ont boycotté cette réunion. Alors que les autorités focalisent sur la création d’une entreprise de services pour embaucher les chômeurs, les habitants de Kerkennah, exigent la création d’un fonds de développement, la lutte contre la corruption, le départ du directeur de Petrofac et plus de redevabilité des entreprises pétrolières. Au-delà des soubresauts de l’actualité, comment le choc entre néolibéralisme et changement climatique pourrait se révéler calamiteux pour l’archipel et ses habitants ? Enquête.

10e Congrès d’Ennahdha : De l’islam politique à l’islam politique !

Un coup à gauche et un coup à droite, tel un caméléon, Ennahdha a su, à l’occasion de ce congrès, rassembler, sous le même toit, un pêle-mêle des nahdhaouistes, des destouriens, des rcdistes, des mutants, des anciens ministres de Ben Ali, des icônes de la classe politique post-révolution, et j’en passe. Et à leur tête le président de la république BCE qui met la main dans la main avec son pire ennemi politique El Ghannouchi

Éclipses, de Fadhel Jaziri : un cinéma sans mode d’emploi

Sept ans après son premier long-métrage, Fadhel Jaziri réalise en 2016 « Éclipses ». Il s’agit, pour le cinéaste de « Thalathoun », d’une fiction de plus – mais sans plus, sinon la mollesse en plus. Retour à la « besogne » ordinaire, le fameux « chghol » cher à Jaziri ? Oui, mais rhabillé cette fois-ci au vestiaire glauque de la post-révolution. Qu’on en juge.

Béji 1er, roi des magiciens

Grâce à ces entourloupes, le bonhomme s’est retrouvé président de la République. Sans trop de pouvoir, certes, mais président quand même. Le problème, c’est qu’il n’est pas sans risque de jouer à l’illusionniste. A force de tromper son monde l’illusionniste finit parfois par se tromper lui-même. Et c’est apparemment ce qui est arrivé à notre brave Béji Caïd Essebsi qui en est arrivé à penser qu’il était vraiment le chef de l’Etat, le patron, le boss, avant de se rendre compte que beaucoup d’autres partageaient l’autorité avec lui et qu’ils n’avaient pas nécessairement envie d’y renoncer.

Une société civile tunisienne formatée ?

Les discours célébrant la vitalité de la société civile tunisienne et son rôle central dans la jeune démocratie sont légion. Ils s’inscrivent dans une pensée universaliste défendue par la Banque Mondiale et ses alliés. Pourtant, il n’y aurait que 3000 associations véritablement actives en Tunisie, très dépendantes des financements internationaux. Enquête.

TrackTour #17 : Les connexions à l’origine du spectacle hip hop El Banda

TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.

*Les titres sont classés dans un ordre décroissant selon leurs dates de parution.

I Watch, le ramadan et les portes fermées.

« Reviens demain ! », « X n’est pas là » ou encore « je sors dans 10 minute, je ne peux pas traiter ton dossier ». Autant de phrases que tous les Tunisiens-ennes ont pu entendre lors d’un passage dans une administration. Durant ramadan, le mythe dit que les fonctionnaires ne restent que quelques minutes dans leurs bureaux. Qu’en est-il ?