Fawzia Zouari, du féminisme à rebours

Que faire au chevet d’une mère hospitalisée, agonisant à petit feu ? Dans son dernier roman, « Le corps de ma mère » (mars 2016), la réponse de Fawzia Zouari joue avec les deux faces d’une même médaille idéologique : en faisant parler sa mère, son récit insinue que féminisme et tradition sont inconciliables. Ce parti pris idéologique ne colle-t-il pas à une psychose coloniale qui se vomit à gros bouillons ?

[Il ne passera pas – ما_يتـعـدّاش#] : Justice transitionnelle, Transition démocratique…et projet de loi sur la réconciliation économique

Au-delà des griefs exposés par les détracteurs du projet de loi sur la réconciliation, c’est de l’avenir de la démocratie tunisienne qu’il s’agit et de son processus de transition démocratique. Et les griefs, à l’instar de ceux formulés par l’Association des Magistrats Tunisiens, donnent une idée assez significative sur la gravité de la situation. Dans le même sens, nous publions ci-dessous l’intégralité des interventions ayant eu lieu au cours de la conférence de presse de l’initiative «Ma Yet’addech» [Il ne passera pas ! – ما_يتـعـدّاش#].

Festival de Carthage : Entre variété et classicisme, inodore et incolore

A force de se vouloir « pour tous », le Festival de Carthage est devenu, au fil des années, inodore et incolore. Confus sur son identité et sa vocation, cet événement culturel majeur, aujourd’hui à sa 52ème édition, se laisse dominer par deux tendances : une sourde adhésion à la musique de variété et aux artistes surplaylistés par les radios privés et un classicisme étouffant sans nulle proximité avec le grand public. Les aspirations annoncés par ses organisateurs se retrouvent trahies par leur propre programmation.

Tunisie Télécom/Go Malta : un scandale en 5 questions/réponses

Pourquoi la direction de TT pratique-t-elle la désinformation sur le bilan financier de l’opérateur national de télécommunications ? Les filiales de TT sont-elles en meilleure santé que la maison mère ? Qui va payer le prêt de rachat de Go Malta, le contribuable ou la compagnie comme le prétend Nizar Bouguila, PDG de TT? Go Malta une affaire en or ou en tôle rouillée ? Emirates International Telecommunications (EIT), un partenaire fiable, au-dessus de tout soupçon de conflit d’intérêts ? Après avoir révélé l’affaire, Nawaat revient pour mettre le plan de com. de TT à l’épreuve des faits.

Après une lenteur insupportable et non moins mystérieuse, retour à la normale sur le site de Nawaat

Durant ces derniers jours, les lecteurs qui nous consultent à partir de la Tunisie ont dû souffrir d’une lenteur insupportable. Il convient d’insister lourdement que cette lenteur ne provenait en aucun cas ni d’aucune façon de nos serveurs. Depuis les 12 années d’existence de Nawaat, nous sommes parvenus à forger une solide infrastructure que nous moniterons en permanence. Tous nos voyants étaient au vert. Pour écarter tout doute, nous avons procédé à un audit intégral de toute notre infrastructure matérielle et logicielle, mais en vain. Aucune anomalie détectée expliquant cette lenteur infernale qui frappait nos visiteurs depuis la Tunisie. Car, faut-il préciser qu’il n’y avait aucune lenteur pour ceux qui accédaient à Nawaat depuis l’Étranger…

Manich Msamah appelle à reprendre la rue

Lors d’une conférence de presse, tenue aujourd’hui, mercredi 13 juillet 2016, au siège du Syndicat des journalistes (SNJT), les militants de Manich Msameh rappellent que par le projet de loi sur la réconciliation économique et financière, le président de la République, Béji Caid Essebsi, « insiste à trahir les revendications et valeurs de la révolution ». Ils lancent un appel à manifester ce vendredi, 15 juillet.

L’OTAN en Tunisie : quand dire c’est faire !

A travers une nouvelle opération maritime en Méditerranée et un centre de renseignement en Tunisie, l’OTAN s’engage à renforcer son rôle et ses partenariats dans « la lutte contre le terrorisme ». Plusieurs observateurs lisent autrement le communiqué de l’OTAN du 9 juillet 2016. Certains y voient une « militarisation de la misère » quand d’autres soulignent le désir d’implantation durable au sud de la Méditerranée et plus particulièrement en Tunisie.

Patrice de Charette ou le regard franc et direct sur les dysfonctionnements de la justice tunisienne.

Patrice de Charette, chef de mission pour l’Assistance technique au Programme d’appui à la réforme de la justice [tunisienne] (PARJ), un « officiel » remarquable par sa franchise en public et par son honnêteté intellectuelle. L’ «Officiel étranger» s’éclipse derrière sa qualité de magistrat, œuvrant pour une justice plus efficace, plus performante, plus humaine… quel que soit le lieu. Des magistrats Tunisiens, il en parle en tant que « collègues », qualificatif qu’il utilise d’ailleurs à maintes reprises durant l’interview. Et il évoque les carences et dysfonctionnements de la justice tunisienne comme le ferait tout aussi naturellement un Ahmed Soueb, Raoudha Karafi, Ahmed Rahmouni ou feu Mokhtar Yahyaoui, chacun avec son style et son appréciation, il est vrai.

Décryptage : éloge du faux scandale

L’image montre le ministre Omar Mansour, attablé avec ses fonctionnaires et ses hôtes dans la cour de la prison civile de Mahdia. En haut, on y voit les blocs de chair des détenus, repliés derrière les fenêtres de leurs cellules bandées. La question est pourtant légitime : qu’y a-t-il de scandaleux dans ce bout de pellicule ? En prêtant aux vigies l’intelligence de leur curiosité, un faux scandale ne traîne-t-il pas quelque fumée ? Sans autre forme de précaution, la justice s’invite dans la lice d’une querelle des images, aux allures dérisoires et fallacieuses. Voyons voir.

Toute la vérité sur le gouvernement d’union nationale

On nous avait promis pour l’Aïd un gouvernement d’union nationale qui aurait la lourde tâche et la gloire de sauver le pays du désastre. A la veille de l’Aïd, j’espérais enfin être libéré de mon attente impatiente, et voilà qu’on nous annonce que les négociations avancent tellement vite qu’elles n’ont pas progressé d’un pouce ! Amère déception. Ça m’a gâché les fêtes.

Violence policière : Imed Ghanmi et les autres

Vendredi 8 juillet 2016, Imed Ghanmi a succombé à ses brûlures à l’hôpital Habib Bourguiba à Sfax. Le 5 juillet, une patrouille de police l’arrête à Sfax et confisque sa marchandise. Selon ses proches, Imed a été agressé et malmené par des policiers au poste de police. Humilié, il décide de s’immoler par le feu devant ses agresseurs.

American psycho : confessions d’un enfant du siècle.

Choquer, toujours plus, aller aussi loin dans la torture et en amont, dans la description des sévices subis par les victimes, majoritairement féminines, de Bateman après avoir joui d’elles. Voilà comment Ellis confronte le lecteur à sa propre image, comme si à chaque chapitre il donnait la possibilité à Patrick de murmurer à son fervent lecteur, dans l’un de ses innombrables costumes Ralph Lauren « Tu pourrais être moi ».