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Discriminés politiques en grève de la faim : La lutte continue

En grève de la faim depuis le 28 juillet 2017, les discriminés politiques contestent le refus du gouvernement de tenir ses promesses d’embauche faites depuis deux ans. Au bout de sept jours de grève de la faim, ces anciens militants estudiantins fichés par l’appareil policier -et donc privés de leur droit au travail- ont été informés par le gouvernement d’une résolution de leur situation dans 4 mois. La crise de confiance, conséquence des tergiversations gouvernementales, pousse les discriminés politiques à poursuivre leur grève de la faim et autres actions contestataires. Aujourd’hui, ils exigent un accord signé par le chef du gouvernement, un calendrier plus clair et un traitement plus rapide de leur dossier.

L’interminable lutte sociale entre la prison et la mort

Au même moment que le nouveau gouvernement de Habib Essid détermine sa stratégie en donnant la priorité à la lutte antiterroriste et aux mesures d’austérité, des mouvements et revendications sociales s’éclatent. Deux mois après sa nomination, un mécontentement s’empare de plusieurs communautés tourmentées de voir leurs dossiers relégués aux oubliettes même après les élections.

Portrait : Sonia Jebali, cette battante qui a pourfendu les deux ogres du patriarcat et du patronat

Sonia Jebali, 35 ans, ex-ouvrière et ex-déléguée syndicale à l’usine de Latelec-Fouchana, a entamé une grève de la faim pour contraindre ses patrons à réintégrer les ouvriers licenciés. Sur les dix ouvrières licenciées en mars 2013, sept ont été réintégrées. En revanche, avec sa compagne de route, Monia Dridi, elle aussi déléguée syndicale, Sonia n’a pas réussi à imposer sa réintégration optant pour des indemnités de licenciement conséquentes. Portrait d’une battante qui a pourfendu les deux ogres du patriarcat et du patronat.

« Si tu es un homme, fais comme Bouazizi et montre nous ton courage !»

Ce n’est pas la première fois qu’en situation de crise, le gouvernement s’en prend aux revendications sociales, sous prétexte de crise économique. Mehdi Jomâa l’a, d’ailleurs, dit, au lendemain de sa nomination, devant l’Assemblée Nationale Constituante, en expliquant que « face aux enjeux et défis auxquels l’économie nationale est confrontée, notre pays a, aujourd’hui, besoin d’accalmie sociale ». Soutenu dans cette démarche par Moncef Marzouki, président provisoire de la République, le chef du gouvernement a été plus ferme dans la répression des mouvements sociaux que ses prédécesseurs.

Les ouvrières de Latelec-Fouchana imposent un énième tour de négociations

Leur combat contre le despotisme a commencé depuis quatre ans. Elles ont sacrifié leur travail, leur sécurité et leur santé. Les ouvrières de SEA Latelec-Fouchana, une filiale du groupe français aéronautique Latécoère, ont entamé une grève de la faim, depuis neuf jours, à Tunis. Après plusieurs actions, sit-in, conférences, grèves et négociations, Sonia Jebali et Monia Dridi ne trouvent ni issue ni soutien à leur cause. Elles ont décidé, alors, d’entamer cette grève pour revendiquer leur droit au travail.

A. Amara et W. Azouzi en grève de la faim pour recouvrer leurs droits

A leur huitième jour de grève de la faim, Ayoub Amara et Walid Azouzi revendiquent, toujours, leur droit à l’intégration dans la fonction publique. Anciens prisonniers et chômeurs, ces deux militants politiques disent avoir épuisé toutes les pistes de négociation avec le gouvernement et l’Assemblée Nationale Constituante, avant d’en venir à la grève de la faim, entamée lundi dernier, au local de l’Union Générale des Étudiants Tunisiens.

Affaire des martyrs et des blessés de la révolution : un bilan à l’échec patent … de tous!

Qui aurait pensé que la révolution allait être mise en question et jugée, deux années après le départ du dictateur Ben Ali ? Après les « jugements allégés » du tribunal militaire contre les responsables de la répression sanguinaire entre fin décembre 2010 et fin janvier 2011, des questions restent sans réponses, quant aux causes de ce résultat décevant pour certains, « complotistes » pour d’autres.