Banque Centrale de Tunisie 52

Banques internationales, pépinières de ministres tunisiens

La nomination de Marouane Abbassi, ancien fonctionnaire de Banque Mondiale, à la tête de la Banque Centrale de Tunisie ne constitue pas un précédent. Après le 14 janvier 2011, les centres de décisions financières et économiques de l’État ont été particulièrement attractifs pour les anciens employés des institutions financières internationales, les plus concernées par la mise en œuvre de programmes de réformes structurelles.

Scandale de la BFT : et maintenant, qui va payer ?

Le 17 juillet 2017, l’Etat tunisien a été reconnu responsable d’expropriation illégale dans l’affaire de la Banque Franco-Tunisienne (BFT). Le verdict rendu par le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), institution d’arbitrage de la Banque Mondiale, a eu l’effet d’un séisme. Entre les dommages et intérêts, et les créances irrécouvrables, les montants en jeu vont se compter en centaines de millions de dollars.

Entre besoin protectionniste et urgence économique, la Tunisie face au dilemme PayPal

Le refus de PayPal d’accepter le dossier tunisien a eu l’effet d’un séisme. D’autant plus que les autorités tunisiennes ont assuré leur pleine collaboration afin que le dossier aboutisse, et ce dans l’optique de stimuler les exportations de biens et services via le e-commerce. Le ministre des TIC, Anouar Maarouf, avait même annoncé qu’un accord était imminent. Entre besoin protectionniste et risque d’isolement économique, le gouvernement tunisien se retrouve dans une situation dilemmatique.

La Tunisie sous la menace des importations non nécessaires

Ces dernières années, le solde de la balance commerciale de la Tunisie n’a cessé de s’aggraver. Les derniers chiffres publiés par l’INS, lundi 12 juin, viennent confirmer cette tendance. Sur les cinq premiers mois de l’année, le déficit commercial s’est creusé de 26,1% par rapport à 2016 et de 38,3% par rapport à 2015, pour atteindre 6,5 milliards de dinars.

Jumelage entre la BCT et la BF, une libéralisation aveugle sous couvert de « modernisation »

Le deuxième projet de jumelage entre la Banque Centrale de Tunisie (BCT) et la Banque de France (BF) vient de s’achever. Si ses objectifs annoncés semblent d’ordre technique, ils constituent, sur le fond, une réorientation stratégique de la politique monétaire. Cette réorientation est-elle en harmonie avec la nécessité de protéger les finances publiques et le tissu économique tunisien ? Est-ce un contexte favorable au recul de l’Etat ?

Dévaluation du dinar : vers une récession à court-terme ?

Au lieu d’engager un moratoire sur la dette odieuse, ou de rapatrier les fonds détenus à l’étranger par le clan du dictateur déchu, le gouvernement tunisien a décidé de s’engager sur la voie de l’endettement en signant avec le FMI un certain nombre d’engagement contraignants. Or les politiques d’austérité du FMI ont été un échec par le passé, elles ont même prouvé des effets pervers sur certaines économies en difficulté. Cette politique de dévaluation risque de provoquer une récession à court-terme en Tunisie. Analyse.

Un Plan de Développement sous influence française

Depuis 2015, le gouvernement a élaboré une note stratégique pour le plan de développement, censé résoudre la grave crise économique et sociale qui secoue le pays depuis quelques années. Si la première partie de l’analyse a démontré une incohérence entre les objectifs affichés et les tendances actuelles de l’économie tunisienne. Cette deuxième partie va plutôt se pencher sur l’ingérence française dans la conception des orientations stratégiques de ce plan.

Banques publiques : entre un Etat irresponsable et un secteur privé vorace

Youssef Chahed a pris tout le monde de court, la Banque Centrale en tête, en annonçant les intentions de son gouvernement de réorienter sa stratégie bancaire. Devant les étudiants de l’IPEST, il a déclaré samedi 14 Janvier : « Il faut se poser honnêtement la question : est-il nécessaire d’avoir trois banques publiques ». Sur quelle base le gouvernement a décidé cette réorientation stratégique ? Le comité chargé du pilotage des réformes des banques publiques n’a pas encore soumis son rapport, alors que la loi l’oblige à rendre compte de l’état d’avancement du programme de réforme devant l’Assemblée.

BFT, le scandale

A partir de février 2016, Nawaat a publié une enquête exclusive sur la Banque Franco-Tunisienne, qui a apporté des preuves irréfutables de la collusion entre partis politiques et hommes d’affaires véreux. Youssef Chahed ne semble pas encore vouloir se saisir de ce dossier très complexe, trop explosif. Asma Shiri Laabidi, l’inamovible conseillère juridique du gouvernement, et dont le nom revient dans notre enquête, bénéficie depuis septembre d’une délégation de signature du chef du gouvernement dans les affaires juridiques. Mounir Klibi, acteur central du scandale de la BFT, est décédé le 28 décembre 2016. Il emporte une partie des secrets de ce dossier dans sa tombe.

FMI-BFT : Des « réformes difficiles » pour laver les élites financières de leurs responsabilités

Le FMI a beau jeu de souligner que « la lutte contre la corruption devrait rester au centre du programme des reformes » : après avoir fermé les yeux sur un audit de la STB qui ne prenait pas en compte le bilan de la BFT, il entérine une décision qui dédouane les responsables de la quasi-faillite des banques et fait peser les conséquences de leurs agissements frauduleux sur les Tunisiens.

BFT : Liquidez, il n’y a rien à voir

Depuis la publication des deux volets de notre enquête, la liquidation de la BFT s’accélère de la manière la plus discrète qui soit. Avec comme toile de fond une guerre sans merci entre la STB, la BCT et le ministère des Finances pour savoir qui payera les pots cassés. Levée de rideau sur les dessous d’un dépeçage au service de la mafia économique.

Qu’est-ce qu’un homme d’affaire ? C’est un sale type

Inexorable, nous dit-on, les privatisations tout azimut ; le service public et les protections sociales, ne seraient qu’une malédiction pour le « développement » et la « modernisation ». Incontournable serait l’ouverture du pays et des marchés publics au capital étranger. Impératif, la conformité de nos lois et réglementations aux normes qui régissent le libre-échange sur le marché mondiale. Indispensables, évidemment, le retrait de l’Etat et le renoncement à toute forme de souveraineté économique.

Banque Franco-Tunisienne: pleins feux sur la mafia économique au pouvoir

Mardi 29 mars, la 4ème chambre du tribunal de première instance de Tunis est bien vide. Ni l’accusé, ni les plaignants ne sont présents. Pourtant il s’agit d’une affaire de malversation qui se joue dans les plus hautes sphères de la finance étatique. Le passif de la BFT, plus de sept cent millions de dinars de dettes prétendument irrécouvrables, est en jeu. L’équivalent du capital de la STB maison-mère de la BFT. Ni la STB, ni la Banque Centrale de Tunisie, ni le ministère des Finances, encore moins le ministère des Domaines de l’État n’ont jugé important d’être représentés ou de se constituer partie civile. Nawaat s’est procuré des documents inédits dévoilant les rouages de la corruption telle qu’elle se pratique dans les hautes sphères de la finance.

La Banque Franco-Tunisienne, un scandale d’Etat

Aujourd’hui la BFT est une bombe à retardement qui risque de faire chanceler l’ensemble du secteur bancaire et dont personne ne sait plus comment se débarrasser. Problème : le minuteur se rapproche dangereusement de zéro. Et les responsables politiques et financiers de ce fiasco veulent étouffer l’affaire à n’importe quel prix.