Crise de l’eau 60

Crise de l’eau en Tunisie, une question de mauvaise gouvernance

La prise de conscience est loin d’être générale, mais la crise de l’eau est bien là, palpable : baisse de la pluviométrie, chute des réserves dans les barrages, des coupures d’eau potable devenues répétitives et qui n’épargnent désormais aucune région, pénurie d’eau d’irrigation qui a contraint les agriculteurs à l’approvisionnement anarchique… Le volume actuel de ressources disponibles est de 467 m3 par habitant et par an, selon le secrétaire d’Etat à la production agricole Omar El Behi. Un chiffre bien en dessous du seuil de pénurie fixé à 500 m3 par l’Organisation des Nations Unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Pénurie d’eau à Mdhila : Le phosphate hydraté, les citoyens assoiffés

Depuis plus d’un mois, la distribution de l’eau a connu plusieurs coupures intempestives dans certaines délégations du Bassin Minier. Ces perturbations se sont accentuées surtout à Mdhila, aux communes de Borj El Akarema et El Segui. De quoi susciter la contestation des habitants dont la vie est devenue un véritable calvaire. Si certains accusent la SONEDE de ne pas prendre ses responsabilités de maintenance et d’optimisation de la gestion des canaux d’eau, manifestement usés par le temps et gangrenés par la rouille, d’autres affirment que l’industrie du phosphate épuise les réserves d’eau et pollue ce qui en reste. Nawaat est parti à la rencontre d’habitants et d’agriculteurs pour en savoir plus sur cette persistante pénurie d’eau.

Climat et eau : le grand dilemme

Il est notoire qu’en Tunisie, les ressources en eau disponibles placent le pays en stress hydrique permanent. On constate malheureusement que cette notion fondamentale n’est pas intégrée dans le comportement citoyen : tous les comportements et attitudes par rapport à l’eau sont pratiquement les mêmes un peu partout dans le pays, et les discours sur la nécessité d’économiser la ressource ne sont pas crédibles, car non accompagnés d’attitudes concrètes.

Hépatite A dans les écoles: Kasserine est la plus touchée par l’épidémie

Six élèves d’El Ayoun ( 32 km de Kasserine), sont atteints d’hépatite A, nous confirme, le jeudi 16 mars 2017, Monji Guesmi, enseignant et syndicaliste. Quatre élèves sont de l’école Henchir Haj Saad et deux élèves de 6 ans de l’école Nour. Ces victimes s’ajoutent au nombre croissant de Tunisiens atteints de l’hépatite A. l’année 2016 a enregistré 1467 cas, alors qu’entre 2011 et 2015 le nombre moyen de nouvelles atteintes ne dépassait pas les 600 cas.

Pénurie d’eau : solutions mobiles, crétinisme fixe

Pour faire face à la disette d’eau potable à laquelle est confronté le pays, le ministre de l’Agriculture et des ressources hydrauliques du gouvernement Chahed, Samir Taïeb, aurait dû se tenir au pouvoir incantatoire de la prière de la pluie (Salat el Istisqâa) plutôt que de dilapider 200 millions de dinars dans des solutions de bricolage, comme les unités mobiles de dessalement des eaux non conventionnelles.

Sinistrée, l’agriculture enregistre 2000 millions de dinars de pertes

Les agriculteurs ont compté leurs pertes pour la saison 2015-2016. Elles s’élèvent à environ 2000 millions de dinars. L’agriculture tunisienne navigue à vue. C’est le constat chiffré de Abdelmajid Ezzar, président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), dans sa conférence de presse tenue hier au siège de son organisation. Une saison chaude pour Samir Ettaieb, nouveau ministre de l’Agriculture.

Que signifie de se battre pour la Justice climatique au Maghreb ?

Je vais aborder trois thèmes dans cet article. Je donnerai pour commencer une idée des crises écologiques et climatiques que vit la région du Maghreb pour ensuite montrer comment elle a adopté la néolibéralisation de la gouvernance environnementale. Je finirai par une critique de certains concepts de “justice” utilisés pour parler des injustices existantes dans la façon de faire face aux dégradations environnementales et au réchauffement climatique global de nature anthropique.

Coupures d’eau à Mahdia : des citoyens sous stress… hydrique

Mahdia, 27 juillet 2016. Le soleil commence à peine à disparaitre derrière l’horizon. Dans une résidence de la corniche, des vacanciers s’activent à remplir des bouteilles d’eau avant la tombée de la nuit. Le concierge prévient qu’à partir de minuit il n’y aura plus d’eau courante « Il faut faire des réserves car jusqu’à 5h du matin toute la résidence sera privée d’eau, faites vite ». Reportage.

Les citronniers de Sbikha ont soif

Les récoltes d’agrumes et de légumes de cette année seront faibles. Sécheresse mais surtout mauvaise gestion de l’eau affectent depuis des années l’agriculture en Tunisie. Cette fois, la soif frappe la région de Sbikha (gouvernorat de Kairouan) première productrice nationale d’abricots, de petits pois, de piments et de tomates et deuxième région productrice des agrumes.

Kasserine : mercure et chlore empoisonnent la vie des habitants

La société civile et les habitants de Kasserine tirent depuis des années la sonnette d’alarme sur le danger des eaux usées de la Société Nationale de Cellulose et de Papiers d’Alfa et de l’ONAS. Un rapport de l’association SOS Biaa (environnement), publié le 11 février 2016, montre que le degré de pollution des eaux et des terres de Kasserine est élevé. Premier pollueur historique de la région sinistré est l’usine d’Alfa qui, depuis 1962, infecte l’écosystème par des rejets de chlore et de mercure.

Centrale solaire de Ouarzazate : triomphe du capitalisme vert et privatisation de la nature

Ce qui semble être le point commun de tous les reportages et articles écrits sur la centrale solaire de Ouarzazate est l’affirmation profondément erronée que toute avancée vers une énergie renouvelable doit être considérée comme bienvenue. Et que toute diminution de l’usage des combustibles fossiles, indépendamment de la façon dont elle est effectuée, permettra d’éviter la crise climatique. Ma récente visite à Ouarzazate m’a vite poussé à déconstruire le discours dominant sur ce projet. Et en particulier d’aller gratter sous la surface de termes tels que «propreté», «excellence», «réduction des émissions de carbone» afin d’observer et d’examiner la matérialité de l’énergie solaire.