Diplômés chômeurs 19

Sit-in « Haremna » à Meknassi : 18 mois de lutte sociale

Depuis 7 ans, Meknassi n’a pas connu de répit. Les gouvernements successifs n’ont pas répondu aux revendications de ses habitants qui ne cessent pas d’exprimer, de différentes manières, leur ras-le-bol de la marginalisation et du chômage. Si la courbe des mouvements sociaux a connu des piques en janvier et redescend en été, celle des négociations avec les autorités est en chute libre. Retour sur le parcours du sit-in « Haremna » [On a vieilli] qui se poursuit depuis un an et six mois sans aucun résultat concret.

Mouvements sociaux : éveil féminin contre la domination masculine

Il y a deux mois, le mouvement contestataire de Menzel Bouzaiene a connu une scission. 32 femmes ont lancé le sit-in #ManichSekta pour revendiquer leur droit au travail, loin de la domination masculine de leurs camarades. Au sit-in de Sbeitla, elles sont les plus nombreuses à se mobiliser depuis un an et demi. Idem pour celui qui a occupé le siège du gouvernorat de Kasserine début 2016. Durant la même période, à Jebeniana, des ouvrières ont occupé, seules, les locaux de la délégation durant des semaines. Malgré ces prémisses d’une sorte d’éveil féministe dans les mouvements sociaux, de nombreux obstacles restent à surmonter.

Congrès national des mouvements sociaux : complexité, espoirs et risques

À l’exception de deux victoires des habitants de Kerkennah contre la société Petrofac et l’expérience, jusqu’à maintenant unique, des oasis de Jemna, les mouvements sociaux, et surtout les sit-ins des chômeurs, sont de plus en plus isolés. Essoufflés par le silence des autorités locales et nationales, la criminalisation de la contestation et les compagnes médiatiques de dénigrement, la majorité des mouvements sont dans l’impasse et frôlent le désespoir. Réunis par le FTDES dans un congrès national les 25 et 26 mars à Nabeul, plus de 200 participants ont débattu des perspectives des luttes sociales.

À Sbeitla : le sit-in de la résistance pour le travail et la dignité

Lundi 9 janvier, devant les portes bleues décorées confusément d’anciens communiqués et slogans tagués des sit-ineurs, treize chômeurs scandent inlassablement « Le droit du chômeur est un devoir ! ». Nous sommes à la délégation de Sbeitla où « le sit-in de la résistance » se poursuit depuis 350 jours. Sous le ciel gris de ce matin glacial, les sit-ineurs bloquent la rue de la Délégation jusqu’à ce que « Tunis » prête attention à leurs revendications.

Mouvements sociaux : procès en cascade

La Cour d’appel de Nabeul a reporté au 15 février 2017, le procès des jeunes de Kélibia, condamnés par contumace à 14 ans et un mois de prison ferme pour « provocation d’incendie dans des locaux non habités » et six autres chefs d’accusation. Hier, les ouvriers des chantiers, les discriminés politiques et la coordination nationale des mouvements sociaux déclarent une semaine de protestation sociale par des rassemblements, des manifestations et une désobéissance civile à Meknassi. Les prémisses d’un janvier chaud que les médias dominants ont déjà commencé à criminaliser.

Silence, intimidation et harcèlement des mouvements sociaux

Depuis hier, mercredi 5 octobre, les sit-ineurs de Menzel Bouzaiene bloquent la route GP 14, celle que les camions de phosphate empruntent pour aller de Gafsa à Sfax. Ils contestent l’arrestation de leurs représentants qui se sont déplacés à Tunis pour assister à une réunion avec le ministre du Transport. Selon Adel Nassri, porte-parole du sit-in des chômeurs, la réunion prévue hier avec le ministre a été annulée sous prétexte que l’intermédiaire syndical (UGTT de Gafsa) était absent. Le blocage des négociations ne concerne pas seulement le sit-in de Menzel Bouzaiene mais quasiment tous les mouvements sociaux et les sit-in qui se poursuivent partout dans le pays depuis janvier 2016.

Le chemin de croix des jeunes entrepreneurs

En marge des revendications sociales liées au chômage, les médias dominants nous ont bavé avec des récits sur de jeunes diplômés qui ont réussi des projets. La volonté et la détermination sont elles la clé des success-stories ? L’ascenseur social en panne du système éducatif fonctionne-t-il dans le milieu des affaires ? Sadok, Wafa, Tawfik et Omar ont cru aux promesses de l’Etat et ont tenté l’aventure de l’entreprenariat. Voyage dans le back-office d’un monde impitoyable.

Voyage au cœur des sit-ins de 2016

Thala a été la dernière destination d’un voyage qui nous a conduit aux sit-ins des chômeurs de Dahmnani, du Ksour, de Jedliane, de Sbiba et de Sbeïtla. Une parité réelle entre garçons et filles. Une détermination militante à mener le combat jusqu’au bout. Ce qui retient l’attention, c’est cette énergie mobilisatrice affichée, ce sérieux, cette maîtrise organisationnelle. En dépit des controverses, les débats témoignent d’une maturité certaine et d’une vision approfondie. La réalité locale est évoquée dans ses imbrications avec le contexte national et parfois même international.

Cartographie de la contestation : le mouvement social continue

Entre Kasserine, Sidi Bouzid et Tunis le mouvement social revendiquant travail et développement régional continue à rassembler des milliers de citoyens. Ce lundi, 25 janvier, les manifestations ont eu lieu à Kasserine, Sidi Bouzid, Regueb, Jebeniana, Hamma, Gafsa, Jendouba, Ghar Dimaou, Tibar, Siliana, Beja, Jendouba, le Kef et Tunis. Les manifestations et rassemblements ont conservé leur aspect pacifique dans toutes les régions.

Ridha Yahyaoui : Un stylo m’a tuER

Samedi 16 janvier, devant le siège du gouvernorat, alors que ses camarades fêtent leur embauche, Ridha Yahyaoui est sous le choc. Son nom a été barré de la liste sans explication. Il escalade un poteau électrique et menace de se suicider. Il est électrocuté sur le champ. Le soir même, Ridha décède à l’hôpital de Kasserine.

Chômage : les différents gouvernements se révèlent incapables d’inverser la courbe

Alors que des dizaines de grèves de la faim et de sit-in continuent à protester pour revendiquer leur droit à l’emploi, le gouvernement de Habib Essid choisi de réprimer dans la violence les revendications des chômeurs. À présent, les promesses d’embauche ne sont plus crédibles et le discours officiel ressort les vieux arguments qui mettent le chômage et la précarité sur le dos de la crise économique post-révolution. Quelques semaines seulement après sa nomination, le gouvernement commence déjà à se détacher de sa responsabilité de réformes dans les régions appauvries.

La recherche d’emploi ou l’épineux parcours

Ces jours-ci où la Tunisie traverse une crise politique et sociale, il est essentiel de rappeler une revendication populaire dont les évènements de décembre 2010 et janvier 2011 ont été, en partie, le résultat : le chômage et l’inégalité pour l’accès au marché du travail. Mais il est malheureux de constater que la démarche de recherche d’emploi relève toujours du calvaire.

Recrutement dans la fonction publique : lorsque l’homo sociologicus prend le dessus sur l’homo economicus

Pendant le processus de production, il est toujours essentiel que l’on se glisse dans la peau de l’homoeconomicus. Ceci parce que l’adoption de l’attitude d’un être calculateur et optimisateur est une forme de garantie pour le bon fonctionnement du système. L’homosociologicus, quant à lui, il ne sait pas créer des richesses et, donc, il doit intervenir uniquement en aval du processus de production afin d’ajouter une dimension humaine au capitalisme qui peut très facilement aller dans tous les sens.