Domination 17

L’Etat national Tunisien confronté à l’Eurafrique

Rares sont les évènements historiques qui ont autant que la révolution tunisienne eu un impact aussi sensible, aussi rapide, et aussi retentissant sur le cours des évènements au Maghreb et dans le monde arabe. Mais les pays occidentaux se sont rapidement déployés pour reprendre le contrôle des évènements et les orienter, voire les instrumentaliser en fonction de leurs intérêts bien compris.

Écriture indienne au féminin : l’intimisme au service de l’anti-hégémonie

L’Inde au croisement de diverses hégémonies et conflits internes qui régulent son quotidien est critiquée par ces écrivaines qui dénoncent cependant, tout autant, un Occident basé sur une modernité hégémonique et dévastatrice, un occident qui traite souvent les pays du Sud soit d’une manière kitch, profondément orientaliste, soit directement dénigrante et ne mettant en exergue que ses problèmes, sans chercher à en exposer les causes.

Cinéma: « Streams » de Mehdi Hmili, côté face côté pire

En cinéaste de la fracture, Mehdi Hmili met en scène dans « Streams » la trajectoire d’une mère aux abois à la recherche de son fils en chute libre. S’il fait un pas en avant par rapport à « Thala mon amour » (2016), il bute en revanche sur les graisses d’un naturalisme qui ramène sa peinture sociale à un cadre plus ou moins rond. Actuellement en salles.

La France face à son héritage post-colonial en Afrique (3)

L’acharnement du Président Macron et de ses prédécesseurs à vouloir maintenir en l’état le système néo colonial d’exploitation de l’Afrique tout en affirmant haut et fort leur volonté d’y mettre un terme, a hypothéqué la crédibilité de la politique française. Et c’est cette attitude, comparable à celle de la France à l’égard de la Tunisie, qui est à la source de la vague grandissante du rejet de la présence française en Afrique. Tribune, à la veille du 6ème sommet Union Africaine -Union Européenne prévu les 17 et 18 février 2022 à Bruxelles avec la participation du président Kais Saied.

Face à la pandémie Covid-19, confiner pour mieux régner

Les virus sont intrinsèques au vivant. Depuis toujours, l’humanité a affronté des épidémies. Celle en cours du SARS-CoV-2, son vécu affectif et les réactions politiques qu’elle suscite recèlent les particularismes de notre époque. D’une certaine manière, la pandémie actuelle agit tel un révélateur du monde numérique et de la manière dont il mue. Les choix idéologiques pour la contrer jettent les bases d’une société connectée au virtuel mais déconnectée d’elle-même.

يزي من فرنسا!

قد تكون فرنسا الإستعمارية غادرت الأرض التونسية ولكن نفوذها السياسي والثقافي مازال يحتل الذهني والحسي في تونس، تماما كالطفيل آكل اللسان. كل شيء في تونس مقنّن حول مفردات ونواميس مقيدة بأدوات ومنظومات مادية ولامادية فرنسية بشكل مطلق. غير أنه ليس لفرنسا ماتقدمه عمليا لتونس بعد الثورة، خلافا لما يروجه من يسبح في فلك النفوذ الفرنسي. إن فرنسا ليست صديقا لتونس، بل على العكس هي طفيل نيوكولونيالي يقتات من موارد وتطلعات الدولة والشعب التونسي.

التلفزيون لا يقول الحقيقة

إذا نظرنا اليوم إلي ما تعيشه الجهات الداخلية والأحياء الشعبية (أبناء النزوح الريفي) من منظور الهيمنة يمكننا العودة إلى الصورة النمطية التي تشكلت عبر الإنتاج الدرامي التونسي على مر السنين والتي لا تخرج عن الثنائية البورقبية التي تُمايز بين الناس حسب اعتبارهم داخل المنظومة الحداثية أو خارجها.

Gramsci, boîte à outils ou moule à gaufres ?

On ne sait jamais les visages que prennent les morts à distance. Les rides plus ou moins gommées, Gramsci revient après une certaine éclipse. Il revient timide, mais toujours derrière ses bésicles en fil de fer de Nuremberg. Tout dit qu’un petit vent souffle en faveur de son néo-marxisme. Mais après les latinos et les férus des subalterns studies, en quoi cette pensée trouve-t-elle encore à nous parler ? L’occasion nous est donnée d’en savoir un peu plus grâce à la tentative de Penser la transition avec Gramsci. Tunisie (2011-2014), signée Baccar Gherib.
Ce livre a obtenu le prix de l’essai en sciences humaine de la 33 ème édition de la Foire internationale du livre de Tunis (24 mars-2 avril 2017), ex æquo avec celui de Yadh Ben Achour, Tunisie, une révolution en pays d’Islam. Tunis, Cérès, 2016.

La censure des imbéciles

Les empires n’ont de pouvoir qu’autant qu’ils ont de l’influence. Tout empire qui prétend régner uniquement par les armes se condamne à disparaître rapidement. La force brute est, certes, une porte d’entrée dans les civilisations que l’on souhaite subjuguer, mais le véritable pouvoir ne provient que de l’influence que l’on exerce sur une civilisation. Et l’influence s’acquiert par le désir de ressemblance et de mimétisme instigué à ceux sur qui l’on veut exercer son pouvoir. Ces principes élémentaires de la philosophie martiale sont vieux comme Sun Tzu, mais il serait peut-être temps de comprendre ce que cela veut dire lorsque l’on parle de la guerre des consciences.

La « question noire » en Tunisie

L’implication de la Tunisie dans la lutte contre l’immigration de citoyens tunisiens ou subsahariens en direction de l’Europe n’est pas un fait nouveau. La politique des autorités actuelles ne se distingue guère de celle qui avait été suivie par l’ancien régime. La collaboration avec les politiques racistes des Etats européens, car c’est bien de cela qu’il s’agit, dément les vigoureuses déclarations antiracistes de nos responsables politiques au lendemain de la brutale agression dont ont été victimes des étudiants congolais.

Les faces cachées des relations Tuniso-Franco-Européennes

Les rapports inéquitables et déséquilibrés entre la Tunisie et l’ensemble européen trouvent leur origine dans la nature et le contenu des accords et conventions conclus avec la France à l’indépendance, ainsi que l’accord « d’association » de 1969 conclu avec la Communauté économique européenne et tous les accords ultérieurs similaires dont l’accord de libre échange complet et approfondi en cours de négociation.

Rochdi Belgasmi. Quand la danse trouble le genre

Si le corps sexué constitue un leitmotiv dans la démarche chorégraphique de Rochdi Belgasmi, c’est sous le signe du travestissement que s’échafaude « Ouled Jalleba » (juin 2016), sa dernière création en date. À travers la figure de ce danseur méconnu des années 1920-30, le chorégraphe ouvre large l’équerre de la mémoire des cafés-chantants du siècle passé. Là où on aurait pu craindre les poncifs folkloristes installées par les spectacles de danse traditionnelle tunisienne, Ouled Jalleba se révèle d’une très grande maturité. Ouled Jalaba est présenté ce dimanche 07 août au Festival international de Hammamet.

Are Arabs “Behind”?

“We Arabs, we are behind” we have sighed to ourselves for more than a century. Streams of powerless tears flood our newspaper columns. A veritable fountain of tears spewing from our tear ducts. And we ask Europe, who quietly laughs at us, to give us a hand. “We Arabs, we are behind. Let’s be modern!” We’re spending our time running to catch a train that is behind us. Europe is not our future; it is our past.

هل العرب ”متأخرون“؟

”نحن العرب متأخرون“ هكذا نتنهد منذ ما يعدو عن قرن. سيل من دموع العجز تُغرق أعمدة الصحف. إسهال بكائي حقيقي. ونطلب من أوربا الضاحكة على ذقوننا أن تمد لنا يدها: ”نحن العرب متأخرون، فلنلتحق بركب الحداثة إذن“. في الواقع نقضي الوقت محاولين اللحاق بقطار تركناه وراءنا. أوربا ليست مستقبلنا، أوروبا هي ماضينا.

Les Arabes sont-ils «en retard» ?

« Nous, les Arabes, nous sommes en retard », soupirons-nous depuis plus d’un siècle. Des flots de larmes impuissantes inondent les colonnes de nos journaux. Une véritable diarrhée lacrymale. Et nous demandons à l’Europe qui rigole en douce de nous tendre la main : « Nous, les Arabes, nous sommes en retard. Soyons modernes ! ». En fait nous passons notre temps à courir pour rattraper un train qui est derrière nous. L’Europe n’est pas notre avenir ; elle est notre passé.