Grandement impliquées dans la vie professionnelle, éducative ou encore dans les rendez-vous électoraux, les femmes restent, toutefois, mal représentées dans les médias audiovisuels. Le gap entre leur participation dans ces domaines et leur représentation médiatique est énorme. Le même déséquilibre qu’on peut constater dans la sphère politique décisionnelle. Le « quatrième pouvoir » est à l’image de la sphère politique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Al Insen TV : La posture anti-système, voile du bidonnage
Amateurisme journalistique, prédication, plagiat, très faible mixité des intervenants et propagande politique, la chaîne privée Al Insen TV dispose de moyens rudimentaires et d’un très faible audimat. Pour se distinguer auprès de ses téléspectateurs, ses animateurs la présentent comme une chaîne qui rame à contre-courant. Un leurre.
TV en Tunisie : le pluralisme, une illusion quantitative
Plus d’une dizaine de chaînes donnent une impression de pluralisme. Mais peut-on l’affirmer ? Leurs lignes éditoriales, sont-elles si différentes ? Les contenus qu’ils proposent, expriment-ils une certaine diversité ? Les acteurs politiques qui y prennent la parole, sont-ils si variés ? Analyse.
Alaa Chebbi, l’impunité, l’incompétence et la connivence
« Tu es fautive parce que tu as eu peur. Fautive parce que tu n’as pas su te défendre. Fautive parce que tu n’as dit qu’à la fin », le verdict de Alaa Chebbi est tombé comme une gifle assourdissante. Lors du dernier épisode de « Andi Ma Neqolek », diffusé le vendredi 14 octobre 2016 sur Al Hiwar Ettounsi, l’animateur accuse à plusieurs reprises, une jeune fille violée de complicité avec ses violeurs. Il oblige son invitée, appât d’audimat, à avouer « ses fautes » usant du chantage et de l’intimidation pour qu’elle demande pardon à son père qui l’a viré de la maison après avoir découvert qu’elle est enceinte de l’un de ses violeurs.
Affaire Attessia : Le déficit de crédibilité précarise la liberté d’expression
Tout en confirmant avoir subie des pressions de l’exécutif, la chaîne dirigée par Moez Ben Gharbia a assuré, dans un communiqué publié aujourd’hui, qu’elle diffusera « en entier » l’interview avec l’ancien président Marzouki « au moment opportun ». Retour sur une affaire dévoilant une crise de confiance aigue entre hommes de médias, responsables politiques et pouvoir exécutif. Une situation engendrée par un déficit de crédibilité de ces acteurs clés du débat public.
Journée internationale contre l’homophobie : La honte a-t-elle changé de camp ?
Selon le Collectif pour les libertés individuelles, près de 120 personnes sont jugées, chaque année, pour homosexualité. Un chiffre qui s’additionne aux centaines d’alertes quotidiennes sur des agressions sexuelles, physiques et morales, dans la rue, les établissements publics y compris les poste de police et à travers les réseaux sociaux et les médias.
Zitouna Tv, un paria qui cherche à régler ses comptes
Pour célébrer son quatrième anniversaire depuis son lancement le 01er mai 2012, Zitouna Tv a profité de l’occasion pour régler ses comptes, à travers son émission « La Voix Libre ». Surenchères identitaires et interventions unanimes à l’appui, la chaîne a revendiqué son statut de « véritable chaîne de la famille » par opposition à Nessma qui en a fait son slogan. Elle s’est également attaquée à El Hiwar Ettounsi en se basant sur la même rhétorique et fustigé la HAICA qui ne lui a toujours pas accordé de licence. Pire, cette émission de “libre antenne” était enregistrée.
HAICA : Caïd Essebsi et Ghannouchi, sur la même longueur d’onde
Secouée par une nouvelle démission, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) traverse incessamment des zones de turbulences. Au moment où l’instance a annoncé la démission d’Amel Chahed, mercredi matin, le président Béji Caïd Essebsi était interviewé à la radio, exprimant au passage son hostilité au régulateur. Il était d’ailleurs sur la même longueur d’onde que Rached Ghannouchi qui s’est exprimé sur la question dès 2013.
Nessma, complice d’un hold-up sur la marque «destourienne»
Même s’il ne dirige plus officiellement Nessma, Nabil Karoui continue son instrumentalisation politique de la chaîne. En marge de la Fête de l’Indépendance, les spots d’une campagne de collecte de documents et de témoignages sur « la famille destourienne » gagnent en visibilité sur Nessma. Quand un publicitaire qui entame une carrière politique cherche à écrire l’histoire, il y a anguille sous roche.
Charlatan de Boumhel : Quand les chaînes tv faisaient sa promotion
Parmi les causes à l’origine du succès du charlatan de Boumhel, sa forte médiatisation. Bien avant cette polémique, Kamel Maghrebi jouissait d’un intérêt particulièrement important auprès de certaines chaînes tv qui faisaient sa promotion. Il en était bien conscient, assez pour les instrumentaliser.
Affaire Labes : Dilemmes des autorités, supplices de l’information
Issam Dardouri et Naoufel Ouertani ont été convoqué à comparaitre. L’invité a été arrêté. L’animateur laissé en liberté. L’investigation se poursuit. A l’origine de l’ouverture de l’enquête, la diffusion d’une vidéo d’un présumé terroriste de retour sur les lieux où le groupe djihadiste à l’origine de l’attaque du Bardo cachait ses armes, selon les aveux de ce dernier aux autorités. Une affaire symptomatique des couacs de la nouvelle République.
Télévisions privées : Fils de pub, clandos et hors-la-loi
La publicité clandestine gagne du terrain dans les télévisions privées. Ses formes se diversifient, se généralisent et se banalisent. Légalement interdite, elle continue à sévir au grand dam de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle.
Alerte rouge : Vers la création d’un super ministère arabe de l’information
L’événement sur lequel je souhaite attirer l’attention est la tenue d’une réunion (très peu médiatisée, comme quoi pour vivre heureux, vivons caché!) à Tunis le 15 janvier courant pour avaliser le projet de création d’un rapporteur chargé de la liberté d’information dans le monde arabe, rattaché à la Ligue des États arabes et qui serait annoncée, à Rabat le 3 mai prochain, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de l’information. Ce projet me paraît dangereux à plus d’un titre.
TV en 2015 : Plus réactionnaire que jamais depuis la Révolution
En parcourant toutes nos chroniques de critique tv publiées en 2015, nous avons essayé de déceler les tendances dominantes de l’année écoulée. Cinq ans après la révolution, la persistante teinture mauve, qui a nettement perdu du terrain ces dernières années, a repris les devants. Les voyants virent au pourpre. Restauration en marche.
Médias : Campagnes anti-régulation pour hâter l’ère bananière
Après avoir sanctionné deux émissions hebdomadaires d’El Hiwar Ettounsi Tv, suspendues pour un mois, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) a été la cible d’une vaste campagne de lynchage médiatique. L’absence d’un véritable débat sur la régulation brouille les pistes, maintient le statut quo et laisse courir les adeptes de la doctrine bananière.
Droit d’accès à l’information : Retour à la case départ
Si le droit d’accès à l’information était l’un des acquis de l’après 14 janvier, sa mise en sourdine annonce le retour de l’opacité d’un système plus soucieux d’ordre que de libertés.
Médias : Le service public asservi par le président Caïd Essebsi
Lors de sa dernière allocution, le président Béji Caïd Essebsi a instrumentalisé tous les médias pour concentrer l’essentiel de son discours sur une question partisane. Impliquer les médias privés relève de leur libre choix mais y mêler les médias publics s’apparente à un abus de pouvoir. «La patrie avant les partis» ? Pas vraiment.
Couverture de l’attentat terroriste de Tunis : 30 journalistes agressés
Après les attentats de Paris et la décapitation du jeune martyr Mabrouk Soltani, le terrorisme frappe encore au cœur de Tunis. Mardi 24 novembre 2015, dans une ruelle perpendiculaire à l’avenue Mohamed V, un bus de la garde présidentielle avait explosé, vers 17h, au moment où il s’apprêtait à quitter les lieux.