littérature 12

Écriture indienne au féminin : l’intimisme au service de l’anti-hégémonie

L’Inde au croisement de diverses hégémonies et conflits internes qui régulent son quotidien est critiquée par ces écrivaines qui dénoncent cependant, tout autant, un Occident basé sur une modernité hégémonique et dévastatrice, un occident qui traite souvent les pays du Sud soit d’une manière kitch, profondément orientaliste, soit directement dénigrante et ne mettant en exergue que ses problèmes, sans chercher à en exposer les causes.

Maya Ksouri face à Yasmina Khadra: L’imposture des chroniqueurs tv

Cet entretien a porté préjudice à la littérature, à laquelle il faut rendre hommage, pour qu’elle ne soit plus malmenée par des chroniqueurs/euses qui croient faire la pluie et le beau temps, qui, par la grandeur de leur petitesse devant cet édifice dont la hauteur leur donne le vertige, confondent l’homme et l’écrivain, le texte et le contexte et croient comprendre tout de l’œuvre.

Polémiques Kamel Daoud/Leila Slimani : Décoloniser la littérature des agités du bocal

Le bébé est mort, écrit Slimani dans l’ouverture de sa Chanson douce. Mais qui a tué le môme au juste ? En tous cas, la nounou n’y est pour rien. Ce que se forcent les membres de la confrérie à négliger, par omission et/ou indifférence, c’est que publier un ouvrage dans un idiome français d’Afrique – français du lycée Descartes de Rabat ou du Quotidien d’Oran – ne signifie pas promettre une allégeance éternelle et inconditionnelle à une hégémonie idéologique francophone, dominant et hantant le fantasme d’une identité culturelle. Trahir pour écrire, d’accord, mais trahir soi-même et le monde pour rester fidèle au texte – le texte n’est-il pas le monde de l’écrivain ?

« Zabor ou les Psaumes » de Kamel Daoud : L’écriture à contre-jour

Qu’on ne se trompe pas : « Zabor ou les Psaumes » remonte un récit qui n’est pas tout à fait un roman, même si c’en est un, où l’écriture tente de faire oublier l’agonie pour mieux se souvenir. C’est l’épopée façon Daoud, quand il réfléchit sur le pouvoir de la fiction, et sa quadrature du cercle. L’écriture, ici, ne sert pas tant à faire l’ange qu’à réparer une langue de fiction comme une affaire de pare-brises. De toute son insuffisance, elle entend pousser la langue dans ses derniers retranchements. Néanmoins, Kamel Daoud n’évite pas la cuisine des exercices de style où la sauce du style fait oublier la farine de l’exercice.

Pourquoi la Torture ?

Né en 1953, Fathi Ben Haj Yahia a été condamné par contumace à 2 ans de prison pour appartenance à El Amel Ettounsi. Arrêté le 20 mars 1975, il a été jugé à cinq ans et demi de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat, appartenance à une organisation non reconnue et traversée illégale des frontières. Cette expérience est l’objet de son premier livre El Habs Kathab (2009) traduit en français sous le titre La gamelle et couffin (2010). Loin des codes de la littérature des prisons, Fathi Ben Haj Yahia surprend par son style tragi-comique. Une de ses premières lectrices l’interpelle sur la question – douloureuse- de la torture. Il y revient pour proposer une réflexion sociologique sur une pratique dont les ramifications dépassent de loin les murs du milieu carcéral. Extraits.

JCC 2016 : « L.E.N.Z », une folie à couper le souffle

Finesse et beauté sévères d’une cinématographie à l’état pur. Voilà ce qu’est « Lenz », sous nos yeux écarquillés. Il fallait ces deux qualités pour mettre le spectateur au défi de faire un bout de chemin vers cet objet filmique. Libre adaptation d’une nouvelle éponyme du dramaturge allemand Georg Büchner (1813-1837), ce long-métrage de fiction suit les lignes d’errance d’un poète fou guetté par ses démons. Écrit, réalisé et produit par Yosr Guesmi et Mauro Mazzocchi, « Lenz » est un des films plus long de l’histoire du cinéma. Il a été projeté dans la section « Panorama du cinéma tunisien » lors de la dernière session des JCC.

Des ateliers d’écriture, de Tunis à Gaza

L’association Fanni Raghman Anni, l’association Ville pour tous et le Forum social palestinien pour le développement ont organisé une conférence de presse à Tunis pour donner le coup d’envoi au projet « Écrivains influents » [كتّاب مؤثرون]. Il s’agit d’un projet associatif qui tend à renforcer les capacités des jeunes écrivains à mobilité réduite en Tunisie et en Palestine.

Le Professeur Moncef Ben Salem ministre de l’enseignement public

Mohamed Dhiaeddine Souissi – Sire Ben Salem, je pense que personne ne peut nier votre talent de mathématicien reconnu, ce qui vous prédispose méritoirement à la décoration à laquelle vous postulez. Mais Ali Douagi n’aura nullement usurpé la décoration à titre posthume qui lui a été réservée. Il se pourrait bien que son type d’activité intellectuelle ne cadre pas avec les canons de votre axiomatique, mais lui est iconoclaste et novateur. Et franchement, les ellipses et hyperboles de Douagi sont, pour moi et pour tous ceux qui aiment la littérature, préférables aux votres, plates muettes et sans saveur.