Voici un livre poignant, de photographies qui ne le sont pas moins : avec « Les Enfants de la Lune » (Éditions Lalla Hadria, 2021), Zied Ben Romdhane nous fait délicatement percevoir ce que la maladie génétique XP empêche de voir. Lecture.

Voici un livre poignant, de photographies qui ne le sont pas moins : avec « Les Enfants de la Lune » (Éditions Lalla Hadria, 2021), Zied Ben Romdhane nous fait délicatement percevoir ce que la maladie génétique XP empêche de voir. Lecture.
Le dernier livre de Hichem Djaït, «Penser l’Histoire, penser la Religion», permet de décentrer le regard en offrant l’opportunité de s’émanciper définitivement de ce tropisme intellectuel qu’est devenu le concept d’islam mêlé à toutes les sauces. L’occasion de découvrir, par-delà l’univers identitaire étroit, d’autres religions, civilisations et mondes en ébullition. Lecture.
La liberté qui rehausse les fictions nocturnes d’un 14 janvier, en fait une drôle de fresque polyphonique. C’est tout le sel de «Zendali» (Zaineb éditions, 2020), premier roman d’Amine Alghozzi, en lice pour le Prix de littérature de l’Union Européenne 2021.
En arpentant les territoires interlopes du pays, le photographe Kaïs Dhifi porte sur cette « City of Poets » (Local Groupe Éditions, 2020) un regard neutre mais redondant, loin d’une ambition de compréhension qu’aurait permis le modèle documentaire. Lecture.
Albert Memmi, écrivain et penseur franco-tunisien, vient de nous quitter à l’âge de 99 ans. Écrivain de langue française bien que sa langue maternelle fut le judéo-arabe. Bon élève sous la colonisation, et en particulier de l’Alliance israélite universelle, il fut également un militant pour l’indépendance de la Tunisie. Une pluralité d’identités qu’il a incarné à l’instar d’une génération qui a vécu à la fois le colonialisme, l’indépendance nationale et l’émigration avec ses engagements mais aussi ses déboires. Albert Memmi m’a tout à la fois fasciné pour son étincelant “Portrait du colonisé et du colonisateur”, et déçu par son brûlot postcolonial “Portrait du décolonisé arabo-musulman”.
Si elles épinglent souvent un quotidien pétri de contradictions, les images d’Aïcha Filali donnent aussi des verges pour se faire battre. Son recueil de photos, Captures (Contrastes éditions, Tunis, 2020), trahit parfois un dédain faussement amusé. En retenant du social son arbitraire et ses paradoxes, elle fait fi de sa détresse.
Lettre ouverte à l’attention de Mesdames et Messieurs, le Président de la République, le futur Président du gouvernement, le prochain Ministre de la culture et membres de la commission culture de l’ARP.
Avec son livre intitulé «De la révolution à la restauration, Où va la Tunisie ?», Hatem Nafti comble un vide d’une profondeur abyssale. Le traitement, concis et vif, de l’enjeu crucial de la lutte contre la corruption, fléau qui mine l’édification d’institutions démocratiques et l’établissement d’un Etat de droit, illustre la qualité de l’ouvrage.
Ce qui distingue « Équilibre instable », le premier livre de photographies de Kamel Moussa (Éditions Le Bec en l’air, Marseille et Arp2 Editions, Bruxelles, 2019), ce n’est pas seulement sa volonté assumée de faire pièce aux images bruyantes de la révolution. C’est surtout le regard de proche en proche qu’il engage pour articuler quelque chose de socialement engagé, autour d’une jeunesse tunisienne aux ailes coupées.
C’est un essai aussi poli que les verres optiques de son auteur, le politologue Mohamed Kerrou, qui invite à la banquette d’une citoyenneté « accomplie » et d’autres sucettes de la même espèce. S’il foule un terrain dont il ne possède pas encore la carte, « L’autre révolution » (Cérès, 2018) éclaire plus qu’il n’interroge.
Pour une fois, un militant sait faire rire et n’y va pas avec le dos de la cuillère. Tout en acidité et en liberté de ton « Quiproquo » de Fathi Ben Haj Yahia (éd. Mots passants, Tunis, 2018) tourne en dérision maîtres à penser et figures de la scène politique tunisienne. Drôle et cocasse !
36 ans après la sortie de « Cristal » de Gilbert Naccache, une édition en arabe de cet ouvrage francophone vient de paraitre chez Chama Editions. Ecrivain et ancien militant du mouvement dissident de gauche Perspectives, Gilbert Naccache, né le 15 janvier 1939, a connu les prisons sous le régime de Bourguiba de la fin des années 60 au début des années 80. Il y a écrit en cachette ce livre, brouillant les frontières entre l’autobiographie et la fiction, sur le papier d’emballage des paquets de cigarettes. Nawaat l’a rencontré lors d’une séance de dédicace à la librairie le Gai Savoir à Tunis.
Dans une récente conférence de presse, Héla Ouardi, directrice du livre au ministère de la Culture, a présenté, preuves à l’appui, un cas de faux et usage de faux aux fins d’obtention de fonds publics de la part du président de l’Union des Editeurs Tunisiens assorti d’une tentative de corruption d’un auteur dans le but d’acheter son silence. Elle a déclaré en avoir informé son supérieur hiérarchique, le ministre de la Culture, qui aurait réagi en la destituant de son poste.
Le jasmin est un arbuste aux fleurs souvent blanches et parfumées. Chez Wafa Ghorbal, le jasmin est noir. A Nabeul, ville éternelle de jasmins, la jeune romancière tunisienne est invitée au Nabeul Book Club, le 24 juillet 2017, pour parler de sa première création, Le Jasmin Noir, sortie en mars 2016.
Le Cauchemar du Bathyscaphe ne se lit pas à petites gorgées mais d’un seul trait. D’une part, le style est nettement travaillé, le langage est maîtrisé, apte à retenir l’attention du lecteur sur toute la longueur de l’ouvrage. D’autre part, une histoire cauchemardesque est tissée habilement, profondément habitée par des créatures imaginaires.
Karim Ben Smaïl dirige les éditions Cérès depuis bientôt 30 ans. Il dresse ici un tableau de l’état de l’édition en Tunisie, et tire plusieurs sonnettes d’alarmes. La principale étant le dysfonctionnement des mécanismes de soutien de l’Etat à l’édition :
« Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de quémander encore et toujours plus de subsides auprès d’un Etat en quasi-faillite, mais d’exiger que les budgets existants soient gérés plus sainement. Les deniers publics destinés à l’édition doivent faire l’objet d’une attention et d’un contrôle accrus, il y a péril en la demeure ».
Fin août, Jihène Charrade publie son premier livre « Diva Mother F… ». Un recueil d’histoires drôles de jeunes femmes tunisiennes racontées dans un style burlesque qui défraye la chronique. Personne n’avait peint avec autant d’humour le comportement de la jeunesse féminine tunisienne. L’auteure développe une singularité qui, en aucun moment de ses chroniques, ne la quitta et ne la dévia d’un pas de ses satires jubilatoires envers ses compatriotes du même sexe.
Choquer, toujours plus, aller aussi loin dans la torture et en amont, dans la description des sévices subis par les victimes, majoritairement féminines, de Bateman après avoir joui d’elles. Voilà comment Ellis confronte le lecteur à sa propre image, comme si à chaque chapitre il donnait la possibilité à Patrick de murmurer à son fervent lecteur, dans l’un de ses innombrables costumes Ralph Lauren « Tu pourrais être moi ».