Livre 67

American psycho : confessions d’un enfant du siècle.

Choquer, toujours plus, aller aussi loin dans la torture et en amont, dans la description des sévices subis par les victimes, majoritairement féminines, de Bateman après avoir joui d’elles. Voilà comment Ellis confronte le lecteur à sa propre image, comme si à chaque chapitre il donnait la possibilité à Patrick de murmurer à son fervent lecteur, dans l’un de ses innombrables costumes Ralph Lauren « Tu pourrais être moi ».

Les mots qui ont défait la révolution

Cet ouvrage de plus de trois cent pages se présente avec humilité comme une enquête journalistique autour d’une soixantaine de mots, d’expressions et de slogans qui auraient transformé la Tunisie depuis le déclenchement de la révolution le 17 décembre 2010 jusqu’à nos jours. Comme les Aborigènes d’Australie qui balisent de mots chantés leur histoire-territoire, les auteurs nous proposent ainsi un voyage dans la Tunisie des cinq dernières années à travers le langage qui a fleuri sur le territoire de la révolution.

L’autre addiction de Khmaies Khayati

On le sait, pour être un bon addict, il n’est pas recommandé de tout avaler. Mais, on sait moins qu’il faut du style pour ne pas simuler la jouissance en succombant au charme des métaphores. Si La Culture, une succulente addiction de Khmaies Khayati est à consommer sans ordonnance, saura-t-il au moins faire planer « sec » les opiomanes éclairés de demain ?

L’Abécédaire « soft » de la révolution. Notes sur l’ouvrage de Hédia Baraket et Olfa Belhassine

Que peuvent bien avoir en commun des expressions comme « Complot », « Houmani », « Sit-in», « Dérapage sécuritaire » ? Existe-t-il un point commun entre une rengaine qu’on aime se chanter, un slogan qui sentirait le souffre et un mot d’ordre qui circule plus vite que la rumeur ? Quel rapport peut-il y avoir entre des expressions telles que « Résidu de la francophonie » et « Feuille blanche », ou des signifiants aussi intrigants que « Prestige et autorité de l’État », « Âne national », et « Sniper » ?

Gérard Haddad : “Dans la main droite de Dieu, psychanalyse du fanatisme”

«J’ai été moi-même un fanatique, versant idéologique, c’est-à-dire un stalinien bon teint, pour qui la révolution justifiait bien des crimes et exactions, dégâts collatéraux inévitables avant l’avènement d’une société de justice». C’est en ces termes que l’auteur de l’essai psychanalytique sur le fanatisme, Gérard Haddad, évoque son propre parcours avec ledit fanatisme (G. Haddad, p.119). Tout au long de son livre « Dans la main droite de Dieu… », G. Haddad, nourri par sa propre expérience du fanatisme, déconstruit ce procédé de pensée à l’aune des pires ignominies que l’humanité ait pu perpétrer.

Nabeul Book Club : le plaisir de lire

Depuis un an, des clubs de lecture fleurissent en Tunisie et attirent quelques curieux. 25 clubs sont répartis dans le territoire et survivent difficilement face aux difficultés de tout genre qui les guettent. Rares sont les clubs qui subsistent, et s’ils arrivent à se maintenir en vie c’est uniquement grâce à la volonté et la détermination d’une poignée de très jeunes adhérents soucieux d’aller de l’avant dans leur noble entreprise. C’est le cas de Nabeul Book Club.

Hkeya #1 : A ciel ouvert

Pouvons-nous réellement pénétrer, viscéralement, spirituellement, et non pas seulement physiquement l’univers carcéral ? Cette microsociété, littéralement un monde parallèle, regroupant toutes sortes d’individus, brassant victimes et criminels, coupables et innocents, rebelles et révolutionnaires. Des « humains » dignes et d’autres lâches.

Amina Sbouï

De Amina Tyler à Amina Sboui : Le livre des confidences

Quand on m’a proposé de lire la biographie d’Amina Sboui, plus connue sous le nom de « Amina Femen » ou « Amina Tyler », j’ai tout de suite fait la moue. Bien que soutenant ses causes sur le fonds, la forme qu’elle a utilisée ne m’avait pas convaincu à l’époque.
La lecture de ce livre, m’a permis de passer outre ces préjugés : Amina Sboui n’est pas Amina femen ni Amina Tyler. Le personnage public surmédiatisé est à mille lieues de la personne elle-même.

Tunis: Conférence sur les migrations en méditerranée

Une conférence universitaire pour présenter un ouvrage collectif sur les migrations en méditerranée ? A priori pas l’évènement le plus palpitant auquel assister un 13 janvier 2012, près d’un an après la révolution tunisienne. En arrivant à l’IRMC on se retrouve avec quelques étudiants et universitaires qui attendent calmement l’arrivée des conférenciers, bien loin de l’agitation du centre-ville et pour une soirée-débat quasiment à huit-clos.