Qu’on ne se trompe pas : « Zabor ou les Psaumes » remonte un récit qui n’est pas tout à fait un roman, même si c’en est un, où l’écriture tente de faire oublier l’agonie pour mieux se souvenir. C’est l’épopée façon Daoud, quand il réfléchit sur le pouvoir de la fiction, et sa quadrature du cercle. L’écriture, ici, ne sert pas tant à faire l’ange qu’à réparer une langue de fiction comme une affaire de pare-brises. De toute son insuffisance, elle entend pousser la langue dans ses derniers retranchements. Néanmoins, Kamel Daoud n’évite pas la cuisine des exercices de style où la sauce du style fait oublier la farine de l’exercice.