Après les affrontements du 04 avril entre les protestataires et les forces de l’ordre, Kerkennah a connu un calme précaire, jusqu’à la nuit du 14 avril. Une période durant laquelle la contestation sociale s’est retrouvée acculée à se heurter aux tentatives policières cherchant à l’étouffer. Nawaat y était pour mieux comprendre les raisons de la colère des habitants de l’archipel. Reportage.
La kerkennah-monde : De l’universalité des luttes sociales
Les figures d’une “Gafsa rebelle”, d’une “Kasserine victime” et d’une “Kerkennah ayant enfanté le père du syndicalisme tunisien”, s’inscrivent dans une histoire subjectivée par les classes dominées mobilisées, donc une histoire à laquelle ils donnent un sens plus ou moins invariable. Ce qui donne un sens aux propos que tenait notre illustre camarade français sur « l’immémorialité de l’insoumission », c’est-à-dire une immémorialité perçue et ressentie dans le cadre d’un travail social de construction d’une mémoire collective spécifique à un groupe social ou territorial.
De la criminalisation à la «jihadisation» des luttes sociales
Ce ne sont pas les mouvements de revendication des chômeurs, des habitants des régions de l’intérieur, des ouvriers, des petits fonctionnaires qui ont alimenté le jihadisme mais la lutte de classe victorieuse des hommes d’affaire et du patronat, soutenue par les plus hauts sommets de l’Etat et les puissances impériales.
L’hiver de la contestation sociale se prolonge
Au bout de sa septième semaine, la contestation sociale prend un nouveau tournant avec l’arrivée du soutien de la société civile et le lancement, depuis le 27 février, d’un appel de soutien international avec les oubliés de la révolution. Malgré l’essoufflement des jeunes chômeurs et le silence des autorités, quelques sit-ins se maintiennent à Kasserine, Foussena, Gafsa, Jendouba, Guetar, Jebeniana, Ghar Dimaou et Kairouan.
« On en a marre des immolés et de leurs revendications »
« On en a marre des immolés et de leurs revendications ! Vous voulez mourir ? Jetez vous par les fenêtres ! buvez du poison ou noyez vous dans un fleuve ! » crie le médecin du centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous . « Les jeunes doivent arrêter de faire ce chantage suicidaire ! Celui qui veut mettre fin à sa vie, qu’il le fasse chez lui et pas sur la place publique ! » a osé une journaliste sur le plateau d’un talk show. « Si tu es un homme ! Fais comme Bouazizi et montre nous ton courage ! » a lancé un policier à un vendeur ambulant juste qui menaçait de s’immoler à Sousse.
Leçons à tirer des derniers mouvements sociaux
Des leçons méritent d’être tirées des derniers mouvements sociaux qui ont secoué le pays et se sont étendus à de nombreuses régions. Certains de ces mouvements continuent encore, mais la plupart se sont arrêtés au bout de quelques jours de manifestations.
Un incendie social mal éteint
Pour la troisième semaine consécutive, Béji Caïd Essebsi continue de recevoir divers « VIP » en vue d’interminables consultations. C’est à se demander si à Carthage on a la même notion du temps que celle du brûlant dossier de l’emploi.
Voyage au cœur des sit-ins de 2016
Thala a été la dernière destination d’un voyage qui nous a conduit aux sit-ins des chômeurs de Dahmnani, du Ksour, de Jedliane, de Sbiba et de Sbeïtla. Une parité réelle entre garçons et filles. Une détermination militante à mener le combat jusqu’au bout. Ce qui retient l’attention, c’est cette énergie mobilisatrice affichée, ce sérieux, cette maîtrise organisationnelle. En dépit des controverses, les débats témoignent d’une maturité certaine et d’une vision approfondie. La réalité locale est évoquée dans ses imbrications avec le contexte national et parfois même international.
Disparités Régionales, Etat des lieux d’une discrimination
Mouvements de protestation, grèves, sit-ins, blocage de routes, affrontements avec les forces de l’ordre… Pendant une semaine, la Tunisie a connu un mouvement de révolte qui s’est étendu sur tout le territoire. Cet embrasement social n’est qu’un rappel à la société Tunisienne que la précarité qui affecte la plupart des régions du pays ne s’est pas améliorée après la révolution.
Mouvements sociaux : le pouvoir mise sur l’essoufflement
57 chômeurs de Gafsa sont arrivés, hier, lundi 8 février, à Tunis. Leur marche pour l’emploi et la dignité qui a démarré le 1er février, est bloquée par les forces de l’ordre au niveau de la cité El Mourouj. Une action qui donne un nouveau souffle aux mouvements sociaux qui font face à la répression policière depuis une dizaine de jours.
Présidence : la fuite en avant
Ahmed Néjib Chebbi, Mohamed Nouri Jouini, Mondher Zenaidi, Mehdi Jomâa, Mongi Hamdi, et Mansour Moalla ont été reçus au Palais de Carthage la semaine écoulée. derrière les apparences de sagesse et de consensualisme, les dessous de ces tractations révèlent qu’une présidence rancunière s’entête à appliquer bientôt les mêmes recettes libérales récemment rejetées par une majorité de Tunisiens.
Forum tunisien pour la souveraineté alimentaire : un modèle agricole alternatif
« Sans la fidélité au concept basé sur le droit, on ne peut rien réussir. Je ne peux pas organiser un Forum sur la souveraineté alimentaire et demander un soutien financier à Monsanto alors que l’une des cibles du Forum c’est Monsanto— il faut casser Monsanto. Egalement je ne peux pas travailler avec l’USAID, ni l’AFD, ni la GIZ : ce sont des organisations gouvernementales qui essaient d’imposer leurs modèles dans les pays du sud et ils sont aussi les cibles de ce Forum », précise le géographe Habib Ayeb, initiateur du Forum pour la souveraineté alimentaire, prévu pour 2017.
Augmentons notre puissance : Éteignons nos téléviseurs !
Quel est le meilleur système répressif qui puisse exister ? C’est celui qui combine les deux dimensions de la répression : Une flicaille enragée qui fait mordre la poussière à ceux qui dérogent – même involontairement, même obligés – à l’autoritarisme des mesures absurdes, et une belle clique médiatique qui assène des coups symboliques d’une violence inouïe à ceux qui présentent les symptômes de la déviation à l’ordre social, politique et idéologique.
La criminalisation des mouvements sociaux est de retour
Dix jours après leur déclenchement, une vague de répression s’abat sur les mouvements de la contestation sociale revendiquant développement régional et emploi. 9 personnes ont été arrêtées et des dizaines ont été interpellées par la police. le pouvoir a visiblement choisit la criminalisation des mouvements sociaux.
Mouvements sociaux : les femmes en première ligne à Jebiniana
Depuis une dizaine de jours, une cinquantaine de femmes viennent quotidiennement se rassembler devant le siège de la délégation de Jebiniana, dans l’espoir d’une vie meilleure.
Zones interdites : Ces barbelés qui rognent nos libertés!
Dans la ville, chevaux de frise et fils de fer barbelé ont poussé comme des champignons autour des grandes surfaces de consommation et des bâtiments officiels, venant redoubler les barrières de police, les contrôles de sécurité et les caméras de surveillance.
Contestation sociale : l’intox sur le net, un lacrymogène virtuel
Derrière le fil de l’actualité de la contestation sociale de la semaine passée, une guerre de l’information a eu lieu sur les réseaux sociaux. Qui dit guerre, dit au minimum deux camps. Face à la légitimité des contestations, reconnue par une grande majorité au départ, qui était donc aux commandes des adversaires de la contestation ?
Cartographie de la contestation : le mouvement social continue
Entre Kasserine, Sidi Bouzid et Tunis le mouvement social revendiquant travail et développement régional continue à rassembler des milliers de citoyens. Ce lundi, 25 janvier, les manifestations ont eu lieu à Kasserine, Sidi Bouzid, Regueb, Jebeniana, Hamma, Gafsa, Jendouba, Ghar Dimaou, Tibar, Siliana, Beja, Jendouba, le Kef et Tunis. Les manifestations et rassemblements ont conservé leur aspect pacifique dans toutes les régions.