Alors que Jaou Tunis 2018 vient de refermer ses quatre pavillons, le constat s’impose cette fois-ci sans appel : le ballon aura été bel et bien dégonflé. Pourquoi dès lors s’y intéresser ? Parce qu’avec sa cinquième édition, cette manifestation est devenue symptomatique par certains aspects d’une situation problématique des arts visuels en Tunisie, du discours dont on les drape ainsi que des conditions de leur exposition.
Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Air », spectres en demi-teintes
Bien que sérieux, le troisième pavillon de Jaou Tunis 2018 passe à côté de son élément aérien en entendant faire revenir au présent les fantômes du passé. Le pari est difficilement tenable, tant qu’il réajuste mal les enjeux de son corpus d’œuvres. L’exposition se poursuit à Dar El Baccouche à Bab Mnara, jusqu’au 27 juillet 2018.
Hommage : Sophia Baraket, fondu au noir
L’une de ses dernières photos capte un jeu d’enfant. Mais à côté du jeu, il y a le temps que demande l’enfant terrible tapi en elle. Maintenant que le sablier est renversé, persiste sur la rétine ce bout de vie qui nous rapproche de Sophia Baraket, décédée dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 juillet 2018, à mesure que le temps nous sépare d’elle. Hommage.
Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Feu », métaphores ininflammables
Avec un corpus de pièces inégalement intéressantes en soi, mais rentrées au forceps dans un propos thématique qui les décontextualise, le deuxième pavillon de Jaou Tunis 2018 rate son coche. Se voulant fidèle à l’élément feu, l’exposition réduit ses œuvres à des métaphores ininflammables. Elle se poursuit dans l’imprimerie Cérès, jusqu’au 27 juillet 2018.
Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Eau », un naufrage curatorial
Prétextant de l’élément liquide pour tartiner une molle sociologie des jeunesses méditerranéennes, le premier pavillon de Jaou Tunis 2018 relève d’une démarche noyée. Au lieu de se poursuivre comme prévu, jusqu’au 27 juillet 2018, dans l’espace de l’église de l’Aouina qu’elle a investi, l’exposition a été démontée.
Exposition « Lieux de nulle part » : insularités photographiques
Sur les différents territoires, géographiques et intimes, que Lieux de nulle part a transportés avec elle sur l’île de Kerkennah du 21 au 27 juin 2018, une sensation de dépaysement se fait jour. Au fil des travaux de huit photographes, cette exposition collective draine une réflexion variée sur les insularités aussi bien visuelles que psychiques. Organisée dans le cadre la première édition du Festival International de Photographies et d’Arts visuels Kerkennah, elle se poursuit à Ghaya Gallery, à Sidi Bousaïd, jusqu’au 27 juillet 2018.
Festival Kerkennah 01 : Fakhri El Ghezal, de l’intime collé à la rétine
Ce ne sont pas des photogrammes et encore moins des optogrammes. On dirait plutôt des intigrammes qui s’impressionnent en se surexposant au contact du dehors. Dans sa série « I was a prisonner in your skull », qu’il a réalisée après un séjour d’un mois en prison, Fakhri El Ghezal pousse les latitudes de son regard au point que ne subsiste plus qu’un jeu d’aller et de retour entre les absences, un trajet du vécu. Il participe par cette série à l’exposition collective « Lieux de nulle part », organisée par Ghaya Gallery, dans le cadre la première édition du Festival International de Photographies et d’Arts visuels Kerkennah, du 22 au 27 juin 2018.
« Barkhanes » de Jellel Gasteli : épanchements d’esthète
On pourrait résumer Barkhanes à deux mots : sensible et élégant. Ce recueil de photographies de Jellel Gasteli, récemment paru aux éditions Lalla Hadria (Tunis, 2018), restitue avec soin une belle passion du désert. Carnet de voyage, c’est un livre d’art qui, comme le cœur, a deux chaleurs. Celle de l’extrême sud tunisien à laquelle il fallait s’acclimater, et celle qu’il produit sous nos yeux. Ce qui serait très bien si ce n’était un peu difficile de penser qu’il pousse le genre dans ses derniers retranchements.
شادي غادريان، تناقضات الهويّة الذاتيّة واستحضار إرث المظهريّة النسويّة القاجاريّة
نجد في البداية أن قراءة الجسد الأنثوي العربيّ والإسْلاميّ يحتاج إلى أكثر من وقفة، نظرا لما ينتجه من دلالات رمزيّة وتعبيريّة واضحة ومن حيث هو بنية داخل نسق المنظُومة الاجتماعيّة التي اكتسحت الجسد الأكثر مُقاومة بإغراءاتها وسُلطتها، ونقصد الجسد الذي يسعى إلى التمثّل كقيمة وكمرجعيّة داخل المُمارسة الفنيّة الإيرانيّة المعاصرة. ولاشكّ أن المتأمّل في الفن التشكيلي الإيرانيّ المُعاصر، سيلاحظ عودة إلى تطارح مسألة الهويّة الذاتيّة بقوّة لم يعهدها خاصة قبل الثورة الإسلاميّة سنة 1979. فقد طغى مشغل الهويّة على وعي الفنان في إيران، بسبب الوقائع التاريخيّة الهامّة التي شهدها النصف الثاني من القرن العشرين والتي جعلت إعادة الحسم في مسألة الذاتيّة قاعدة لتحديد خيارات الفنّان الثقافيّة والسياسيّة. ولا مراء في أن هذه المسألة كانت دائما حاضرة في وعي الفنّان الإيراني، وهو ما جعله يعيد طرحها من جديد حتّى يعرف منزلته صلب الوجود التّاريخي.
Zabaltuna: Bringing orientalist figures back to life in Tunisia’s dirtiest landscapes
A buxom young woman steps lightly from the water, carrying a jug at her hip and holding her sefsari above her head. Hooped earrings hanging down to her throat, bangles on her wrists, gold coins across her chest. She emerges, barefoot onto a muddy shore strewn with—red bottle caps, a packet of Camel blue cigarettes, empty plastic bottles. A fare 18th century maiden in a most unlikely environment. The scene is one of many diffused via Zabaltuna, a digital campaign that denounces Tunisia’s waste management problem, an increasingly noxious environmental and public health issue especially since 2011.
“Lost in Tunis”: exploring the city’s unseen faces
A pair of worn sneakers dangles from an electric wire stretching between telephone poles, of little consequence to the pigeons perched close by and pedestrians on the street below. How many of them look up and wonder about the shoe fixture slung overhead? This is just the sort of mundane urban detail that intrigues Mourad Ben Cheikh Ahmed, creator of the blog « Lost in Tunis ». In his most recent post, Mourad shared a series of photos accompanied by a brief explanation: « shoe tossing, or shoefiti (shoes + graffiti) is undeniably a form of street art ».
Douraïd Souissi, photographe des hautes solitudes
En une dizaine de portraits, le geste photographique de Douraïd Souissi en dit beaucoup plus sur l’éthique du point de vue que sur le petit quart d’heure de gloire promis par les feux de la rampe. Ce ne sont d’ailleurs pas des images, mais des contre-images dont les sujets se refusent à notre regard. De ces sujets, en grande partie masculins que l’on voit se replier sur leur intimité, nous ne saurons d’ailleurs que les prénoms qui donnent son titre à cette troisième exposition personnelle du photographe. Celle-ci se poursuit actuellement à la galerie A. Gorgi, jusqu’au 10 mai 2017.
Décryptage : éloge du faux scandale
L’image montre le ministre Omar Mansour, attablé avec ses fonctionnaires et ses hôtes dans la cour de la prison civile de Mahdia. En haut, on y voit les blocs de chair des détenus, repliés derrière les fenêtres de leurs cellules bandées. La question est pourtant légitime : qu’y a-t-il de scandaleux dans ce bout de pellicule ? En prêtant aux vigies l’intelligence de leur curiosité, un faux scandale ne traîne-t-il pas quelque fumée ? Sans autre forme de précaution, la justice s’invite dans la lice d’une querelle des images, aux allures dérisoires et fallacieuses. Voyons voir.
Hamideddine Bouali : la photographie à hauteur de nuit
Loin de jouer à qui dort le moins, Hamideddine Bouali appartient à la caste des insomniaques. Dans sa récente exposition « Insomnia » (21 juin-2 juillet 2016*), le regard est logé à l’enseigne de la nuit. En un spectre qui va du port de Ghar el Melh aux marais salants de l’archipel de Kerkennah, en passant par les paysages étoilés à Mahdia, Hamideddine Bouali demande aux nuits ce que la veille peut apprendre au regard photographique.
*L’exposition se prolonge jusqu’au 21 juillet.
« West of life » de Zied Ben Romdhane : du photoreportage tel qu’il nous regarde
S’exerçant depuis une dizaine d’années à l’auscultation du réel tel qu’il va, le photographe-reporter tunisien Zied Ben Romdhane arpente dans « West of life » (2016) la région de Gafsa à la fois comme une terre connue et comme un territoire étranger. Des gisements de Redeyef aux mines de Métlaoui et aux collines d’Oum El Araies, c’est le visage fatigué mais résistant d’une terre qui ne l’est pas moins qui donne chair au dernier projet de Ben Romdhane.
Hip hop in Tunisia: a vital movement, an unrealized industry
Rhyme is no crime, photographer Emeric Fohlen’s exposition currently on view at the Institut Francais, offers the public a technicolor glimpse into “a censored culture,” Tunisia’s hip hop movement.
Views Of Tunisia : Les différentes facettes d’un si petit pays
Parmi une quarantaine de photographes tunisiens sollicités, vingt-quatre se sont engagés à dresser une cartographie inédite et sans concessions de la Tunisie, grâce au savoir-faire photographique.
Le photographe prophète… Fabrice Monteiro
La dernière livraison du jeune photographe Fabrice Monteiro intitulée : The Prophecy, est un cri d’alarme. Elle met en scène ce qui ne peut plus durer avec cette « modernité » que d’aucuns veulent nous imposer et qui engendre un véritable chaos non seulement sur notre continent l’Afrique, mais aussi sur tous les continents.