Malgré un bilan chaotique, l’actuel patron des patrons s’entête à tout verrouiller. Quitte à sacrifier son organisation. Il compte sur la complaisance, incertaine et calculée, du pouvoir pour rebondir. Mais à quel prix ?

Malgré un bilan chaotique, l’actuel patron des patrons s’entête à tout verrouiller. Quitte à sacrifier son organisation. Il compte sur la complaisance, incertaine et calculée, du pouvoir pour rebondir. Mais à quel prix ?
La crise qui mine la centrale syndicale est loin d’être circonscrite. Les fractures sont telles que les protagonistes ne s’en cachent plus. Une aubaine pour le pouvoir qui rêve de faire disparaitre tous les corps intermédiaires.
Dans la Tunisie post-25 juillet 2021, le champ des libertés se rétrécit progressivement. Face aux campagnes calomnieuses et aux accusations de traîtrise, les organisations et les forces vives de la société civile s’apprêtent à défendre les derniers espaces de liberté. Et elles poursuivront leur mission en dépit des restrictions et des poursuites judiciaires toujours plus nombreuses.
Après quinze ans d’interruption, la centrale syndicale affûte ses armes. Acculée sur la scène politique, l’UGTT veut à tout prix gagner la nouvelle bataille des prochaines négociations sociales, qui s’annoncent décisives.
L’UGTT a déserté la rue, et ses dirigeants autrefois tonitruants optent pour la discrétion. Selon un haut responsable du syndicat, le retour des restrictions sur les libertés, et les pressions exercées sur les partis politiques, les organisations et les associations, font planer un réel danger.
La crise interne de l’UGTT s’est aggravée sous les coups de boutoir du pouvoir, visant à réduire l’influence de la principale force syndicale du pays. On l’a vu avec les campagnes de harcèlement et de dénigrement lancées contre des syndicalistes. Et voilà que s’y ajoutent les pressions émanant de l’opposition syndicale.
Des militants et employés d’organisations de la société civile arrêtés, des organismes onusiens vilipendés, des médias, dont Nawaat, ciblés. Encore une fois, la crise migratoire sert de prétexte pour encourager la chasse aux voix critiques envers Kais Saied.
La banque centrale de Tunisie a émis, le 11 mars, une circulaire contenant de nouvelles règles relatives aux transferts financiers provenant de l’étranger au profit des associations. Ces règles apportent de nouvelles restrictions ciblant les associations. Dans ce cadre, Nawaat a interviewé Zied Boussen, chercheur au centre “Pandora Consulting”.
Une coalition de la société civile tunisienne a organisé, le vendredi 9 février, une rencontre d’une grande ampleur pour alerter l’opinion publique sur l’abrogation imminente du décret-loi 88 régissant les associations. Dans ce cadre, Nawaat a interviewé Clément Nyaletsossi Voule, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association.
L’indignation exprimée par certaines ONG face à la crise humanitaire des migrants chassés de Sfax ne plait pas au pouvoir. Les associations critiques envers les autorités sont dans le viseur de Kais Saied. Des actes d’intimidation ciblent certaines associations, annonçant ainsi une guerre ouverte contre les voix discordantes de la société civile.
Nawaat poursuit la série d’échanges avec les membres d’organisations de la société civile à propos du projet de loi portant sur la répression des agressions contre les forces de l’ordre.
Rien ne va plus au Parc d’El Mourouj. Le Boeing 727 paré de fresques de street art, emblème de cet espace vert, a été brûlé en avril dernier après deux ans de son inauguration. Des projets privés aux abords du parc commencent à déborder et à grignoter son territoire. Les citoyens des quartiers voisins ont diminué leur fréquentation de ce poumon de la banlieue sud de Tunis. Adel Azzabi, président de l’Association des habitants d’El Mourouj 2, déplore la négligence des autorités, notamment l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE) et regrette la marginalisation de son association pourtant porteuse de projets à succès dans le parc.
À l’occasion de la journée internationale des Droits de l’enfant, Nawaat a souhaité suivre la commémoration de ladite journée par la société civile tunisienne. Notre choix s’est porté sur des associations couvrant l’un de ces multiples faits sociaux que notre société feint d’ignorer : le sort réservé aux mères célibataires ainsi qu’à leurs enfants.
Les pauvres sont responsables de leur pauvreté. De même, les kasserinois méritent leur sort. Le disque rayé de la machine propagandiste ressasse que les habitants de Kasserine sont fainéants, impatient, dangereux et fatalistes. L’absence de développement dans la région ?
Pendant des décennies, nous avons entendu les gouvernants répéter que « le peuple n’était pas mûr pour la démocratie » et les opposants déclarer qu’au contraire le peuple était désormais mûr pour la démocratie. Au lendemain d’une révolution initiée et développée par les couches les plus déshéritées du peuple, il me paraît d’autant plus odieux de penser encore à travers le prisme de la maturité et de l’éducation à la citoyenneté.
Le Programme d’appui à la société civile (PASC) est l’initiative phare de la coopération européenne avec la Tunisie à destination de la société civile. Son budget s’élève à 7 millions d’euros pour la période 2012-2016. En plus des assistances techniques et des appuis financiers à des « projets pilotes », il comprend un projet mis en œuvre par European partnership for democracy. Décrit comme « une coquille vide » par ses détracteurs, dirigé par une figure de l’ancien régime, celui-ci est entaché de conflits d’intérêts, de démissions et de licenciements abusifs. Enquête.
La coalition de la société civile contre le projet de loi sur la réconciliation économique et financière est de retour. Lors d’une conférence de presse, tenue vendredi 15 juillet 2016, elle rappelle son refus catégorique du projet de loi et appelle le président de la République et le parlement à le retirer définitivement.
Les discours célébrant la vitalité de la société civile tunisienne et son rôle central dans la jeune démocratie sont légion. Ils s’inscrivent dans une pensée universaliste défendue par la Banque Mondiale et ses alliés. Pourtant, il n’y aurait que 3000 associations véritablement actives en Tunisie, très dépendantes des financements internationaux. Enquête.