Media 499

« L’image de la Tunisie », obsession collective aux accents autoritaires

« L’image de la Tunisie » est sans doute l’un des éléments les plus récurrents de la communication gouvernementale. Toute vague de protestations sociales en Tunisie s’accompagne d’une flopée de déclarations dénonçant la mauvaise image faite au pays dans les médias étrangers. Cependant, sous l’élément de langage gouvernemental, c’est une véritable névrose collective qui s’exprime à travers cette expression, répondant ainsi à l’orientalisme par plus d’orientalisme.

Ahed Tamimi, victime de la fausse objectivité des médias français

L’arrestation de la jeune militante palestinienne, Ahed Tamimi, accusée notamment d’avoir giflé un militaire israélien, a suscité de nombreux commentaires dans les médias occidentaux en particulier français. Ils s’interrogent en particulier sur la signification de son geste et plus généralement de son engagement depuis plusieurs années, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Bien souvent, ils n’y voient, plutôt qu’une réaction légitime aux exactions et aux violences des militaires israéliens, une forme de « provocation », suscitée par les parents, pour donner matière à des campagnes sur les réseaux sociaux.

Edito #5 : Médias et gouvernement Chahed, la marche-arrière

Près d’un mois après le limogeage improvisé du pdg de l’Etablissement de la Télévision Nationale (ETT), le journal de 20h va aussi mal, voire pire. En témoigne sa couverture de la visite officielle de Chahed aux Etats-Unis. Entre-temps, Mehdi Ben Gharbia a l’air ravi de présider le sulfureux conseil des ministres de l’information arabes. Syndicats et organisations non-gouvernementales continuent à alerter l’opinion publique sur le danger incarné par un projet de loi préparé par le gouvernement après avoir dénoncé des menaces contre la liberté d’expression et de l’information. Les médias vont mal, très mal.

Nawaat, cible du harcèlement de la présidence de la République

Nawaat condamne fermement le harcèlement du directeur de sa rédaction et l’intention manifeste des autorités à s’acharner contre ses journalistes. Nous considérons ces procédés, indignes, comme une menace sérieuse contre la liberté d’expression et le droit de s’organiser. Nous nous engageons auprès de nos lecteurs et de l’opinion publique de ne jamais céder face aux pressions et à l’intimidation. Nawaat a résisté à la répression de la dictature et résistera davantage sous la protection de la Constitution tunisienne, des conventions internationales ratifiées, de la loi et, surtout, des tribunaux tunisiens. Et c’est sous la protection de ces mêmes tribunaux que nous continuerons à publier des leaks, y compris provenant de la présidence de la République, si l’occasion se présente.

Dimanche Sport : Blackout sur les supporters victimes de violence policière

Les policiers blessés, le personnel médical, le gouvernement, les responsables de la Fédération Tunisienne de Footbal (FTF), les cadres des clubs sportifs, les syndicats policiers et même les anciens sportifs et responsables techniques ont tous été représentés dans Dimanche Sport, dimanche dernier. Or, les acteurs de premier plan de cette actualité ont été condamnés au mutisme : les supporters du Club Africain, à la fois suspectés de violences contre les forces de l’ordre mais aussi victimes d’agressions policières.

Nessma, ElHiwar, HannibalTV et les autres… à qui appartiennent-ils ?

Outre la version intégrale (voir ici-bas), voici un résumé vidéo de l’exposé du rapport de Mouna Mtibaa concernant la propriété des médias audiovisuels privés en Tunisie. Exposé ayant eu lieu au sein des locaux de l’association YAKADHA. Le rapport a été introduit et conclu par Kamel Labidi, ancien président de l’Instance indépendante chargée de réformer l’information et la communication (INRIC).

La classe politique sur Nessma : Un dîner de cons chez Nabil Karoui

Le concept du dîner de cons est simple. Il consiste à ce que l’organisateur-hôte choisisse un con et l’invite. A table, il cherche à le faire parler pour se moquer de lui sans qu’il s’en rende compte afin de continuer à jacter et faire durer le plaisir. C’est la spécialité maison de Nessma, concocté par les soins du chef Nabil Karoui. La gourmandise est un pêché capital. Beaucoup de politiques ont tendance à l’oublier. La tentation du temps d’antenne est trop forte. Voilà qu’après cinq jours de dénigrement de la HAICA, la gueule de bois est insupportable, surtout avec un dessert aussi amer que la fuite du dimanche soir.

Mariage entre musulmane et non-musulman : le veto de Labes et son cheikh « pas light »

Qu’ils se jettent des œufs, qu’ils se barbouillent dans la farine ou qu’ils dansent avec un panda, ils sont libres. Une émission de divertissement est une émission de divertissement. Avant tout, c’est une question de goûts, surtout qu’il s’agit d’une chaîne privée. Par contre, quand une telle émission cherche à traiter d’importants sujets de société, le mélange des genres favorise les dérapages, comme ce fut le cas du dernier numéro de Labes.

Serge Halimi, directeur du Monde Diplo. : la critique des médias, toujours d’actualité

Serge Halimi, directeur du Monde Diplomatique, est également auteur de l’essai Les nouveaux chiens de garde, vendu à 270 000 exemplaires et adapté au cinéma avec un succès qui lui a valu environ 250 000 entrées. Il y développe une critique acerbe des collusions entre médias, pouvoir politique et barons de la finance et de l’industrie. Nawaat l’a rencontré pour parler de la situation des médias et de la conjoncture politique française à l’approche des élections présidentielles au moment où l’inquiétante montée de l’extrême droite aux Etats-Unis risque de contaminer l’Hexagone.

Borhen Bsaies chez Nida, caricature du conflit d’intérêts politico-médiatique

Borhen Bsaies a une veste magique. Ses retournements sont innombrables. Et elle a bien plus que deux facettes, bien plus que trois couleurs, encore plus de modèles. Mais son tissu est le même : l’affairisme et la propagande. Toutefois, Bsaies n’est qu’une caricature révélatrice de la situation maladive où les médias audiovisuels se convertissent en vestiaires ou en tremplins des partis politiques.

Le nouveau studio de Nawaat : son contexte et ses coulisses [avec vidéos & images].

Dans un contexte économique difficile pour les médias, comment renforcer les capacités de Nawaat par l’acquisition d’un studio de production professionnel, tout en gardant son indépendance ? Et s’agissant de la presse citoyenne plus précisément, l’équation est plus difficile encore. Car comment concilier entre la nécessité d’avoir une telle presse citoyenne, vigoureuse et pertinente avec des bilans comptables ? Comment assurer la pérennité économique d’un projet citoyen dont la vocation première n’est pas de vendre, mais de produire une information libre et indépendante, quoi qu’il en coûte, disponible par ailleurs sous licence Creative Commons ?

Représentation médiatique des femmes : La marginalisation en chiffres

Grandement impliquées dans la vie professionnelle, éducative ou encore dans les rendez-vous électoraux, les femmes restent, toutefois, mal représentées dans les médias audiovisuels. Le gap entre leur participation dans ces domaines et leur représentation médiatique est énorme. Le même déséquilibre qu’on peut constater dans la sphère politique décisionnelle. Le « quatrième pouvoir » est à l’image de la sphère politique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Youssef Chahed, une idée de Sami Fehri

« Une idée de Sami Fehri », cette mention aux génériques de plusieurs émissions d’El Hiwar Ettounsi a toujours attiré à la chaîne privée offenses et sarcasmes des internautes. Et pour cause, les concepts sont plagiés. Le chef du gouvernement s’est soumis à la doctrine de la chaîne lors de son interview de dimanche dernier en calquant un vieux numéro de l’émission de France 2, « Des paroles et des actes ». Pourquoi ? Et pour quel résultat ?

Médias et rap tunisien : une hostilité originelle

Dans son nouveau titre Al-Ghadhab, Klay BBJ clashe certaines figures médiatiques. Les médias ont souvent été la cible des attaques des rappeurs qui ont gagné en visibilité grâce aux réseaux sociaux. Jusqu’à quand remonte cette hostilité ? Quelles sont les lignes du clivage ? Et quelles sont les bouleversements que ce rapport a connu ?

Médias en Tunisie : J’emmerde…

Trêve d’analyse de discours et d’image, de calculs des temps de parole et d’éclairages sur les backgrounds qui façonnent les choix du présent, trêve de décryptage et de focus. Cette semaine notre chronique TV hebdomadaire cède sa place à un pastiche du cultissime F**k You Monologue , interprété par Edward Norton dans La 25ème heure de Spike Lee