Media 494

Fehri, Riahi et Karoui : Ce que cache le front des ennemis d’hier

Sur Instagram, Sami Fehri, patron d’El Hiwar Ettounsi, fait de la résistance. Ses frères d’armes ne sont que les ennemis d’hier : Nabil Karoui et Slim Riahi, le premier en prison pour blanchiment d’argent et évasion fiscale et le deuxième, en cavale en France et faisant l’objet, en Tunisie, d’un mandat d’arrêt pour malversation depuis avril dernier. Leurs machines télévisuelles s’emballent contre Youssef Chahed, le concurrent de Riahi et Karoui aux Présidentielles.

Quand Youssef Chahed entonne le vieux refrain de l’homme providentiel

« Sur ordre de Youssef Chahed », « Chahed donne des directives », « Après l’intervention du chef du gouvernement ». Depuis quelques semaines, les titres de presse comportant ces tournures de phrases se multiplient. Le chef du gouvernement mène campagne en jouant un jeu très cher aux dictateurs qui ont gouverné la Tunisie : être « l’homme providentiel » entouré d’incompétents qui ne bougeraient pas un cil sans l’ordre, la directive ou l’intervention de ce dernier. Un jeu bien commode pour masquer sa responsabilité dans les dysfonctionnements administratifs.

Médias & justice transitionnelle: du rebranding des Ben Ali au bashing de l’IVD

Motivés par convergence d’intérêts politiques et économiques, course à l’audimat ou connivences sociales et culturelles, les principaux médias dominants en Tunisie ont adopté une attitude hostile à la justice transitionnelle. Valorisant l’événementiel au détriment du mémoriel, favorisant le bashing de la justice transitionnelle la réduisant en projet individuel et prônant l’adoption d’un projet de loi présidentiel contre l’imputabilité, leur traitement médiatique a tourné le dos aux enjeux de la vérité, l’impératif de la réparation et la nécessité de la réforme.

Psycaricatures de -Z- : Nabil Karoui

Cette semaine, c’est un grand ami de Nawaat qui s’est invité sur le canapé de notre psycaricaturiste: Nabil Karoui, le fondateur de Nessma aux multiples élucubrations politiques. Investissant dans des œuvres caritatives quotidiennement médiatisées sur sa chaîne TV, Karoui donne sans compter et compte bien nous le faire savoir. Mais il n’est pas généreux que de ses deniers suspicieusement acquis, il a aussi des tas de plaintes à distribuer contre ceux qui le contrarient : rien que cette semaine, deux plaintes, l’une contre Thameur Mekki, le rédacteur en chef de Nawaat, et une autre contre Achref Aouadi, le président d’I-Watch, ont été gracieusement distribuées par ce bienfaiteur.

Psycaricatures de -Z- : Tarak Ben Ammar

Sa mise en examen en France pour banqueroute a été révélée, jeudi dernier, par BFM TV. Le producteur Tarak Ben Ammar est soupçonné d’avoir entrainé la faillite de la société de post-production Quinta Industries, branche du groupe Quinta Communications dont il est l’actionnaire majoritaire. Malgré ses amitiés saoudiennes et qataries, cet ami proche et partenaire d’affaire de Berlusconi semble sombrer dans un imbroglio juridico-financier, tout comme les frères Karoui ses associés dans Nessma TV, qui font déjà l’objet d’une instruction ouverte par le pôle judiciaire et financier.

Enquête: Cactus Prod, de l’atermoiement judiciaire à la réconciliation administrative (2/2)

Parallèlement au feuilleton judiciaire ponctué de reports successifs, Cactus Prod, dont 51% sont confisqués par l’Etat, a connu un changement de clientèle après la révolution. Elle n’est plus le fournisseur exclusif de la Télévision Nationale depuis la rupture du partenariat entre Belhassen Trabelsi et Sami Fehri en janvier 2011. Son matériel et ses studios ont été mis à la disposition de la chaine Ettounsia puis d’El Hiwar Ettounsi. Un nouveau partenariat où s’impose Ilhem Soufi Torjman, l’administratrice judiciaire de Cactus Prod, comme acteur central. Mais quel rôle a-t-elle joué pour protéger les intérêts de Sami Fehri ?

Psycaricatures de -Z- : Sami Fehri

Depuis presque une semaine, El Hiwar Ettounsi mène une campagne de dénigrement contre Neji Bghouri. Le président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) est pris pour cible suite à son refus d’assister, en présence de Sami Fehri, à une réunion consultative sur le nouveau cadre législatif du secteur audiovisuel. Le patron d’El Hiwar Ettounsi a donc été contraint à quitter les lieux. C’était le 14 février au ministère des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les organisations des droits de l’homme. Poursuivi pour corruption, abus de biens publics et trafic d’influence et n’occupant aucune fonction l’habilitant à participer à cette réunion regroupant les représentants des organisations professionnelles, Sami Fehri a procédé à un règlement de compte via sa chaîne tv. Une attitude qui a dépêché notre psycaricaturiste -Z- de l’ausculter.

« L’image de la Tunisie », obsession collective aux accents autoritaires

« L’image de la Tunisie » est sans doute l’un des éléments les plus récurrents de la communication gouvernementale. Toute vague de protestations sociales en Tunisie s’accompagne d’une flopée de déclarations dénonçant la mauvaise image faite au pays dans les médias étrangers. Cependant, sous l’élément de langage gouvernemental, c’est une véritable névrose collective qui s’exprime à travers cette expression, répondant ainsi à l’orientalisme par plus d’orientalisme.

Ahed Tamimi, victime de la fausse objectivité des médias français

L’arrestation de la jeune militante palestinienne, Ahed Tamimi, accusée notamment d’avoir giflé un militaire israélien, a suscité de nombreux commentaires dans les médias occidentaux en particulier français. Ils s’interrogent en particulier sur la signification de son geste et plus généralement de son engagement depuis plusieurs années, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Bien souvent, ils n’y voient, plutôt qu’une réaction légitime aux exactions et aux violences des militaires israéliens, une forme de « provocation », suscitée par les parents, pour donner matière à des campagnes sur les réseaux sociaux.

Edito #5 : Médias et gouvernement Chahed, la marche-arrière

Près d’un mois après le limogeage improvisé du pdg de l’Etablissement de la Télévision Nationale (ETT), le journal de 20h va aussi mal, voire pire. En témoigne sa couverture de la visite officielle de Chahed aux Etats-Unis. Entre-temps, Mehdi Ben Gharbia a l’air ravi de présider le sulfureux conseil des ministres de l’information arabes. Syndicats et organisations non-gouvernementales continuent à alerter l’opinion publique sur le danger incarné par un projet de loi préparé par le gouvernement après avoir dénoncé des menaces contre la liberté d’expression et de l’information. Les médias vont mal, très mal.

Nawaat, cible du harcèlement de la présidence de la République

Nawaat condamne fermement le harcèlement du directeur de sa rédaction et l’intention manifeste des autorités à s’acharner contre ses journalistes. Nous considérons ces procédés, indignes, comme une menace sérieuse contre la liberté d’expression et le droit de s’organiser. Nous nous engageons auprès de nos lecteurs et de l’opinion publique de ne jamais céder face aux pressions et à l’intimidation. Nawaat a résisté à la répression de la dictature et résistera davantage sous la protection de la Constitution tunisienne, des conventions internationales ratifiées, de la loi et, surtout, des tribunaux tunisiens. Et c’est sous la protection de ces mêmes tribunaux que nous continuerons à publier des leaks, y compris provenant de la présidence de la République, si l’occasion se présente.

Dimanche Sport : Blackout sur les supporters victimes de violence policière

Les policiers blessés, le personnel médical, le gouvernement, les responsables de la Fédération Tunisienne de Footbal (FTF), les cadres des clubs sportifs, les syndicats policiers et même les anciens sportifs et responsables techniques ont tous été représentés dans Dimanche Sport, dimanche dernier. Or, les acteurs de premier plan de cette actualité ont été condamnés au mutisme : les supporters du Club Africain, à la fois suspectés de violences contre les forces de l’ordre mais aussi victimes d’agressions policières.

Nessma, ElHiwar, HannibalTV et les autres… à qui appartiennent-ils ?

Outre la version intégrale (voir ici-bas), voici un résumé vidéo de l’exposé du rapport de Mouna Mtibaa concernant la propriété des médias audiovisuels privés en Tunisie. Exposé ayant eu lieu au sein des locaux de l’association YAKADHA. Le rapport a été introduit et conclu par Kamel Labidi, ancien président de l’Instance indépendante chargée de réformer l’information et la communication (INRIC).

La classe politique sur Nessma : Un dîner de cons chez Nabil Karoui

Le concept du dîner de cons est simple. Il consiste à ce que l’organisateur-hôte choisisse un con et l’invite. A table, il cherche à le faire parler pour se moquer de lui sans qu’il s’en rende compte afin de continuer à jacter et faire durer le plaisir. C’est la spécialité maison de Nessma, concocté par les soins du chef Nabil Karoui. La gourmandise est un pêché capital. Beaucoup de politiques ont tendance à l’oublier. La tentation du temps d’antenne est trop forte. Voilà qu’après cinq jours de dénigrement de la HAICA, la gueule de bois est insupportable, surtout avec un dessert aussi amer que la fuite du dimanche soir.