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Al-Qods : Autopsie de l’estocade

Le Monde Arabe s’est dernièrement ébranlé suite à la récente décision de Donald Trump de faire de Jérusalem la capitale politique d’Israël. Comme à chaque fois qu’il s’agisse de la Palestine, les peuples arabo-musulmans se sont indignés et ont envahi les rues et les réseaux sociaux de slogans. Comme à chaque fois depuis 70 ans, les réactions à chaud ont fusé, les réactions haineuses se sont déchainées, à croire que le monopole de la violence est primordiale et la cause accessoire. Les réactions éphémères ont dominé la prise de parole en public. Quant à la réflexion, elle est restée aux abonnés absents.

Interview avec Lotfi Achour… Comédie noire, western couscous et rapport à l’autorité

« La laine sur le dos », le dernier court-métrage de Lotfi Achour, a été présélectionné pour le César du Meilleur Film de Court Métrage 2018. Il raconte l’histoire d’un vieil homme et de son petit-fils qui, transportant leurs moutons à travers le désert tunisien, se font immobiliser par deux policiers au bord de la route. Ces derniers ne vont pas les laisser repartir aussi facilement… Un western revisité qui ouvre habilement une réflexion plus large sur notre relation au pouvoir et à l’autorité. Lotfi Achour a accepté de partager avec nous son regard sur la création de ce film et les considérations qui l’habitent.

Interview avec Hamza Meddeb : « Le système enchaîne les jeunes à la marge »

Le politologue tunisien Hamza Meddeb a publié, fin 2015, l’ouvrage collectif « L’Etat d’injustice au Maghreb : Maroc et Tunisie »*. Auteur d’un chapitre intitulé « L’attente comme mode de gouvernement en Tunisie », il y décortique la façon qu’a l’Etat de désamorcer les conflits sociaux en incitant les protestataires à faire preuve de patience. Au moment où ces politiques semblent atteindre à leurs limites, Nawaat a rencontré Hamza Meddeb. Interview.

Interview avec Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie (Partie II)

Après avoir évoqué la liste noire des paradis fiscaux, l’ALECA et les dysfonctionnements de la coopération tuniso-européenne dans le premier volet, cette deuxième partie de notre entretien avec le chef de la diplomatie européenne en Tunisie s’est focalisée sur la question migratoire. Toutefois, nous avons abordé les entraves à la mobilité et la fuite des cerveaux ainsi que les prêts européens, les réformes sociétales tunisiennes et l’impact de la montée de l’extrême droite en Europe sur les relations Nord-Sud.

Interview avec Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie (Partie I)

Au moment où le gouvernement tunisien œuvre pour le retrait de notre pays de la liste noire des paradis fiscaux établie par le conseil des ministres des finances européens, nous avons rencontré Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie. Ses priorités, les dysfonctionnements de la coopération tuniso-européenne et autres dossiers polémiques à l’instar de l’Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) ont été à l’ordre du jour dans cette première partie. Interview.

Reportage : Vélorution, quand le vélo fait de la résistance

Face à la pollution et à l’augmentation du prix de l’essence, contre les heures d’attente dans les embouteillages, et pour prendre soin de sa santé physique et mentale, un collectif de citoyens passionnés propose une solution : le vélo. Samedi 13 janvier, l’association Tunisie Vélorution organisait sa parade mensuelle autour de la médina de Tunis, l’occasion de fêter la révolution en rappelant la richesse des alternatives citoyennes qui ont vu le jour ces dernières années. Nawaat les a suivis pour tenter d’en savoir plus sur la philosophie qui éclot sous leurs casques.

Psycaricatures de -Z- : Mehdi Ben Gharbia

Sans affiliation partisane et sans soutien permanent de quelconque bloc parlementaire, Mehdi Ben Gharbia est un loup solitaire au sein du gouvernement Youssef Chahed. En charge depuis septembre 2016 des relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les organisations des droits de l’homme, les projets de loi élaborés par le ministère dirigé par cet homme d’affaire sont largement contestés.

Les 10 meilleurs films tunisiens (2011-2017)

Entre 2011 et 2017, une poignée de films se sont distingués, dans le documentaire comme dans la fiction. S’ils se font néanmoins rares, dix en tout et pour tout se détachent de la mêlée. Audacieux, inventifs ou simplement touchants par ce qu’ils mettent en scène, ils n’épargnent pas plus la sensibilité que les neurones. Les goûts, on n’y insistera jamais assez, se discutent. Ce n’est que du subjectif. Mais ici, on assume tout. En voici notre cuvée.

Les 10 pires films tunisiens (2011-2017)

Entre 2011 et 2017, le nombre de films insipides, aussi médiocres qu’inintéressants, ne se compte plus sur les doigts de deux mains. Simples navets qui ont du mal à convaincre, franchises débiles ou véritables mauvais films ? Les goûts se discutent, bien sûr. Ce n’est que du subjectif. Mais ici, on n’y va pas par quatre chemins. En voici le pire des pires.

Dégradation du pouvoir d’achat: La contestation gagne 18 gouvernorats (Carte)

La loi des finances 2018 a provoqué de vives tensions autour de l’inflation des prix qu’elle introduit. Les catégories les plus précaires de la population tunisienne, déjà harassées par les séquelles d’une crise économique interminable, n’ont pas eu d’autres choix que de prendre à nouveau la rue. Une nouvelle vague de manifestations secoue le pays depuis début janvier et s’est rapidement transformée en affrontements entre contestataires et forces de sécurité, dans 18 gouvernorats du pays. Leur confrontation a atteint son paroxysme lundi soir, avec la mort d’un manifestant à Tebourba, près de la capitale.

Une révolte sociale ancrée dans le processus révolutionnaire

L’incandescence protestataire que nous connaissons depuis une semaine n’est pas fortuite. Elle n’est pas un simple mouvement revendicatif suscité par les récentes hausses de prix. Elle n’est pas comparable aux grandes mobilisations sectorielles du printemps dernier. Elle a peu à voir également avec les mouvements de grèves impulsés par les syndicats. Ce qui s’exprime actuellement dans la rue, c’est toute la colère accumulée depuis la révolution.

Dans la Tunisie populaire, le fer est chaud. On le bat ?

Comme depuis les immémoriaux temps insurrectionnels, en Tunisie, Janvier gronde. Un énième hiver coléreux pointe le nez chez les laissés-pour-compte. Ce mois nous appelle toujours à nous rappeler le spectre de la protestation qui grossit dans le sous-sol du corps social. C’est que son avènement annonce ce que son sens énonce : l’insoumission et l’irrévérence des relégués aux bas-fonds de la hiérarchie sociale. Il s’affirme, d’une année à une autre, comme l’espace-temps contestataire propre à l’expérimentation de la révolte des classes populaires.

Carte d’identité biométrique: Entêtement sécuritaire et surdité parlementaire

Le projet de loi de la nouvelle carte d’identité biométrique sera soumis, cet après-midi, au vote de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) en plénière. En cas d’adoption, la nouvelle loi, qui apporte des modifications à la loi organique du 22 mars 1993, fera que chaque tunisien ait une carte à puce électronique contenant ses données personnelles et gérée par le ministère de l’Intérieur. Alors qu’une telle mise à jour pourrait constituer un pas vers la numérisation des services administratifs, elle présente également de hauts risques pour l’intégrité et la confidentialité des données personnelles.

Reportage au Djellaz : Les camarades de Fadhel Sassi luttent contre l’oubli

Les amis et camarades de Fadhel Sassi se sont recueillis sur sa tombe, mercredi 3 janvier 2018, au cimetière Djellaz afin de commémorer son assassinat lors des Emeutes du Pain de 1984. Poète et militant de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET) et du Parti des Patriotes Démocrates communément appelé Watad, il manifestait contre l’augmentation du prix du pain au niveau de l’avenue de Paris quand il a reçu une balle dans le cœur. 34 ans après, la vérité n’a toujours pas été établie pour les victimes de la répression du régime de Bourguiba.

Ahed Tamimi, victime de la fausse objectivité des médias français

L’arrestation de la jeune militante palestinienne, Ahed Tamimi, accusée notamment d’avoir giflé un militaire israélien, a suscité de nombreux commentaires dans les médias occidentaux en particulier français. Ils s’interrogent en particulier sur la signification de son geste et plus généralement de son engagement depuis plusieurs années, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Bien souvent, ils n’y voient, plutôt qu’une réaction légitime aux exactions et aux violences des militaires israéliens, une forme de « provocation », suscitée par les parents, pour donner matière à des campagnes sur les réseaux sociaux.

Psycaricatures de -Z- : Mohsen Marzouk

Ses connexions internationales ont toujours fait de lui un personnage controversé, encore plus depuis sa critique de « l’incapacité d’anticipation de la diplomatie tunisienne », fin décembre, en marge de la crise entre la Tunisie et les Emirats Arabes Unis.

Mémoire citoyenne & amnésie étatique: Le cas du parc Helmi Manaï à Bab El Khadra

Le parc Helmi Manaï à Bab el Khadra est l’un des très rares lieux de la capitale où un hommage est rendu à un martyr de la révolution. La plaque en sa mémoire rappelle les assassinats perpétrés par les forces armées dans les rues de Tunis il y a 7 ans dont celui de Helmi Manaï le 13 janvier. Un monument fruit de la volonté de citoyens alors que l’Etat semble désengagé de la question de la mémoire de la révolution dans l’espace public.