Politics 934

Interview avec Hamza Meddeb : « Le système enchaîne les jeunes à la marge »

Le politologue tunisien Hamza Meddeb a publié, fin 2015, l’ouvrage collectif « L’Etat d’injustice au Maghreb : Maroc et Tunisie »*. Auteur d’un chapitre intitulé « L’attente comme mode de gouvernement en Tunisie », il y décortique la façon qu’a l’Etat de désamorcer les conflits sociaux en incitant les protestataires à faire preuve de patience. Au moment où ces politiques semblent atteindre à leurs limites, Nawaat a rencontré Hamza Meddeb. Interview.

Interview avec Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie (Partie II)

Après avoir évoqué la liste noire des paradis fiscaux, l’ALECA et les dysfonctionnements de la coopération tuniso-européenne dans le premier volet, cette deuxième partie de notre entretien avec le chef de la diplomatie européenne en Tunisie s’est focalisée sur la question migratoire. Toutefois, nous avons abordé les entraves à la mobilité et la fuite des cerveaux ainsi que les prêts européens, les réformes sociétales tunisiennes et l’impact de la montée de l’extrême droite en Europe sur les relations Nord-Sud.

Interview avec Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie (Partie I)

Au moment où le gouvernement tunisien œuvre pour le retrait de notre pays de la liste noire des paradis fiscaux établie par le conseil des ministres des finances européens, nous avons rencontré Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie. Ses priorités, les dysfonctionnements de la coopération tuniso-européenne et autres dossiers polémiques à l’instar de l’Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) ont été à l’ordre du jour dans cette première partie. Interview.

Psycaricatures de -Z- : Mehdi Ben Gharbia

Sans affiliation partisane et sans soutien permanent de quelconque bloc parlementaire, Mehdi Ben Gharbia est un loup solitaire au sein du gouvernement Youssef Chahed. En charge depuis septembre 2016 des relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les organisations des droits de l’homme, les projets de loi élaborés par le ministère dirigé par cet homme d’affaire sont largement contestés.

Dégradation du pouvoir d’achat: La contestation gagne 18 gouvernorats (Carte)

La loi des finances 2018 a provoqué de vives tensions autour de l’inflation des prix qu’elle introduit. Les catégories les plus précaires de la population tunisienne, déjà harassées par les séquelles d’une crise économique interminable, n’ont pas eu d’autres choix que de prendre à nouveau la rue. Une nouvelle vague de manifestations secoue le pays depuis début janvier et s’est rapidement transformée en affrontements entre contestataires et forces de sécurité, dans 18 gouvernorats du pays. Leur confrontation a atteint son paroxysme lundi soir, avec la mort d’un manifestant à Tebourba, près de la capitale.

Une révolte sociale ancrée dans le processus révolutionnaire

L’incandescence protestataire que nous connaissons depuis une semaine n’est pas fortuite. Elle n’est pas un simple mouvement revendicatif suscité par les récentes hausses de prix. Elle n’est pas comparable aux grandes mobilisations sectorielles du printemps dernier. Elle a peu à voir également avec les mouvements de grèves impulsés par les syndicats. Ce qui s’exprime actuellement dans la rue, c’est toute la colère accumulée depuis la révolution.

Reportage au Djellaz : Les camarades de Fadhel Sassi luttent contre l’oubli

Les amis et camarades de Fadhel Sassi se sont recueillis sur sa tombe, mercredi 3 janvier 2018, au cimetière Djellaz afin de commémorer son assassinat lors des Emeutes du Pain de 1984. Poète et militant de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET) et du Parti des Patriotes Démocrates communément appelé Watad, il manifestait contre l’augmentation du prix du pain au niveau de l’avenue de Paris quand il a reçu une balle dans le cœur. 34 ans après, la vérité n’a toujours pas été établie pour les victimes de la répression du régime de Bourguiba.

Psycaricatures de -Z- : Mohsen Marzouk

Ses connexions internationales ont toujours fait de lui un personnage controversé, encore plus depuis sa critique de « l’incapacité d’anticipation de la diplomatie tunisienne », fin décembre, en marge de la crise entre la Tunisie et les Emirats Arabes Unis.

Mémoire citoyenne & amnésie étatique: Le cas du parc Helmi Manaï à Bab El Khadra

Le parc Helmi Manaï à Bab el Khadra est l’un des très rares lieux de la capitale où un hommage est rendu à un martyr de la révolution. La plaque en sa mémoire rappelle les assassinats perpétrés par les forces armées dans les rues de Tunis il y a 7 ans dont celui de Helmi Manaï le 13 janvier. Un monument fruit de la volonté de citoyens alors que l’Etat semble désengagé de la question de la mémoire de la révolution dans l’espace public.

Tunisie-Emirats: Abu Dhabi à la recherche d’un allié docile

La décision émiratie d’interdire aux femmes tunisiennes l’entrée et le transit sur leur sol continue de susciter des réactions, surtout après la décision tunisienne de suspendre l’activité de la compagnie aérienne Emirates sur son sol jusqu’à nouvel ordre. Si cette crise, très commentée sur les réseaux sociaux depuis vendredi dernier, n’est pas la première en date, elle est sans précédents vu l’escalade engendrée. La tension entre Tunis et Abou Dhabi rappelle l’ingérence émiratie en Tunisie depuis 2011, et le chantage visant à obtenir un soutien tunisien face au Qatar, frère ennemi des Emirats Arabes Unis. Un bras de fer qui a eu un impact important sur le paysage politique tunisien.

Psycaricatures de -Z- : Recep Tayyip Erdogan en Tunisie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a atterri à Tunis aujourd’hui 26 décembre pour une visite de deux jours à l’invitation du président tunisien Béji Caïd Essebsi. Connu pour ses relations étroites avec Ennahdha, le dirigeant du parti islamiste AKP effectue cette visite deux semaines après l’adoption du parlement tunisien d’une mesure imposant une hausse des taxes douanières à une liste de produits turcs dans le cadre de la loi des finances de 2018.

Comme mon nom l’indique, je m’appelle révolution

Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi mettait le feu au monde arabe. J’ai envie de dire que, depuis la victoire de la révolution algérienne, nous n’avons pas connu d’événement positif d’une telle importance. Le moment négatif majeur a été sans doute la défaite de juin 1967. Moins d’un mois après le sacrifice du héros de Sidi Bouzid, le plus laid des dictateurs prenait l’avion pour Ryad. Une période historique nouvelle, loin d’être close à ce jour, était ouverte.

Armoiries de la 2ème République : A la recherche de la « dignité »

On aura beau chercher, sur les formulaires, les extraits de naissance ou de mariage, sur les cartes d’identité ou les passeports, impossible de dénicher le mot « dignité » sur un document officiel tunisien. Alors que la devise nationale a été modifiée dans l’Article 4 de la constitution, pour ajouter le mot « dignité », passant ainsi de « Liberté, Justice, Ordre » à « Liberté, Dignité, Justice, Ordre », les armoiries, elles, n’ont pas suivi. Quatre ans après la nouvelle constitution, nous sommes partis à la recherche de la « dignité ».

L’infamie de Trump, la frustration des peuples et l’impuissance des Etats arabes

On l’a dit, on la répété, la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître el Qods comme capitale de l’Etat d’Israël est contraire à la légalité internationale. Elle est en vérité bien plus que cela. Elle consacre un acte de colonisation, l’annexion pure et simple d’une portion supplémentaire du territoire palestinien, d’autant plus importante qu’elle est dotée d’une puissante charge symbolique, historique et religieuse. Cette décision révoltante est une déclaration de guerre. Au peuple palestinien, bien sûr. Au monde arabe, cela va de soi. Mais également à l’ensemble des populations musulmanes.

Psycaricatures de -Z- : Wided Bouchamaoui

Wided Bouchamaoui a été en première ligne de l’opposition à la loi des finances de 2018, contestant la hausse des impôts sur les entreprises. Par ailleurs, la présidente de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) vient de se porter candidate à la présidence de l’Union pour la Méditerranée (UPM).

Assassinat de Farhat Hached : La France doit reconnaître toutes ses responsabilités

Il y a soixante-cinq ans, Farhat Hached mourrait. Assassiné par la France coloniale. Pendant longtemps, une vague milice composée de petits colons et d’hommes de la police a été incriminée – la Main rouge – que Wikipédia, pour le dire en passant, qualifie d’« organisation contre-terroriste » ! Puis la vérité a commencé à filtrer. Les assassins n’avaient pas agi de leur propre chef. La Main rouge n’était que le cache-sexe des services français de renseignement. A ce jour, pourtant, toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire.