Politics 934

Psycaricatures de -Z- : Mohamed Zinelabidine

Le ministre de la culture Mohamed Zinelabidine a créé la polémique en défendant, à l’Assemblée des Représentants du Peuple, les coupes budgétaires prévues par la loi des finances de 2018. Il a également défrayé la chronique en limogeant Moez Mrabet, le directeur du Centre Culturel International de Hammamet (CCIH) et Héla Ouardi, la directrice du département du livre au sein du ministère après sa transmission d’un dossier de corruption à la justice.

Siliana 2012 : la révolution a été tuée à coups de chevrotines

Il semble que ce soit la règle et la dernière audition publique des victimes de la répression, organisée par l’Instance Vérité et Dignité (IVD), n’a pas manqué de susciter des polémiques. A l’ordre du jour de cette séance qui s’est tenue le 24 novembre, les dramatiques événements qui se sont déroulés fin 2012 à Siliana. Pour désamorcer une mobilisation populaire croissante qui exigeait notamment que des mesures soient prises pour mettre fin à l’ostracisme socio-économique dont la région est victime depuis des décennies, la police n’a pas hésité à tirer à la chevrotine sur la foule des manifestants. Des centaines d’entre eux furent gravement blessés dont certains ont perdu totalement ou partiellement la vue.

Présidentielles 2019 : micmacs et intrigues autour du Palais

« J’adore lire des histoires de rats » notait en 1886 l’écrivain anglais Jerome K. Jerome dans un petit recueil amusant, intitulé « Pensées paresseuses d’un paresseux ». Je ne partage pas son avis. Tous les jours, je parcours nos grands quotidiens nationaux, je feuillette quelques uns de nos principaux hebdomadaires, je jette un coup d’œil sur le net, j’écoute quelques émissions de radio, bref, je me plonge dans l’actualité politique nationale ou plus exactement dans l’actualité de notre « élite » politique nationale, sans y éprouver la moindre satisfaction. Je n’y ressens que du dégoût, le plus profond dégoût. De la honte. Pas pour moi, pour eux.

Noura Borsali, une dissidente totale

Noura Borsali m’a posé un lapin. Il y a une dizaine de jours, elle m’avait appelé pour m’annoncer qu’elle s’était engagée à faire une chronique hebdomadaire pour Nawaat. Elle m’avait alors promis de me rendre visite au lendemain des JCC. Elle n’est pas venue, elle ne viendra plus. Elle est morte. Ma tristesse est infinie.

Crise de l’ISIE et tractations parlementaires : Chronologie des faits

Mohamed Tlili Mansri a été élu, hier mardi 14 novembre, à la tête de l’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) avec 115 voix. Depuis la démission de Chafik Sarsar de ce poste en mai dernier, les conflits et tergiversations des blocs parlementaires majoritaires ont empêché l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) de remplacer le président et de combler les autres vacances au sein du conseil de l’ISIE. Retour sur les principales étapes qui ont marqué ce processus.

30 ans après novembre 1987: Illusions, désillusions et enseignements de l’Histoire

« J’y tiens. Je suis très malade. Mais je vais vous envoyer l’article », ainsi a répondu Noura Borsali au rédacteur en chef de Nawaat quand il lui a recommandé du repos en apprenant qu’elle a eu un malaise. Elle tenait à respecter son engagement à livrer son article hebdomadaire. C’était lundi, 12h45. Pour elle, cet article est « exceptionnel » puisqu’« il mêle réflexion et témoignage personnel », selon ses termes. La livraison était prévue pour mardi. Elle l’a pourtant envoyé, lundi à 19h42, comme un dernier mot qu’il fallait dire. Elle a rendu l’âme quelques heures après, peu avant l’aube du mardi 14 novembre. Noura Borsali fut habitée jusqu’à ses derniers soupirs par son souci de la mémoire, son amour du journalisme et son attachement à la démocratie… au projet d’une Tunisie progressiste. Qu’elle repose en paix. Que sa lutte et sa passion puissent nous servir de lumière aux moments les plus sombres.

Quand l’ARP adopte des articles inconstitutionnels

L’adoption par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le 27 octobre dernier, des articles 33, 11 et 24 de la “Loi organique n°2016/30 relative aux dispositions communes aux instances constitutionnelles” indépendantes et rebaptisée « Code des instances constitutionnelles indépendantes » fera date dans l’histoire de la jurisprudence tunisienne. Ces articles furent, en effet, jugés inconstitutionnels par l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi (IPCCPL). Cette dernière, dans l’attente de la mise en place de l’important Conseil Constitutionnel, est le seul garant de la conformité des lois au texte de la Constitution. Aussi la non-soumission de l’ARP à la décision de l’IPCCPL ouvre-t-elle la voie à un conflit d’autorité entre les deux institutions et à un dépassement juridique inédit.

L’Union européenne et la Tunisie : un crocodile et son oiseau cure-dents

Vous connaissez le crocodile du Nil ? Eh bien, c’est un crocodile. Il est particulièrement féroce à ce qu’on dit. Mais ce n’est pas là sa qualité principale. Ce crocodile est surtout connu pour sa bienveillance à l’égard d’un petit oiseau dont l’occupation préférée consiste à lui nettoyer les dents et les gencives. On l’appelle, cet oiseau, le pluvian d’Egypte mais on devrait plutôt l’appeler l’oiseau cure-dents. Vous allez tout de suite comprendre pourquoi je vous en parle.

#Edito : Des agonisants, des morts-vivants et des revenants

Le président de la République a signé aujourd’hui la loi sur la réconciliation administrative. La journée du 24 octobre 2017 marque ainsi la date de capitulation de la Tunisie postrévolutionnaire face à la corruption et le clientélisme qui ont gangréné l’administration depuis des décennies au point de saper les fondements d’une économie saine. Une caste agonisante de la classe politique s’est trouvée des béquilles pour une dernière errance avant de tirer la révérence à ses nombreux rejetons menacés de disparaître.

Inconstitutionnalité des lois: Rétrospective des recours à la veille d’une décision polémique

L’Instance Provisoire de Contrôle de la Constitutionnalité des Lois révèlera sa décision, demain mercredi 18 octobre, suite au recours de l’opposition déposé depuis un mois contre la loi sur la réconciliation administrative votée le 13 septembre dernier. Cette cour provisoire, ayant entamé son travail en 2014, opère un contrôle a priori des projets de loi contestés. Elle occupera ce rôle jusqu’à la mise en place d’une Cour Constitutionnelle, également prévue par la Constitution de 2014. En trois ans, l’instance a traité 18 recours. Récapitulatif.

#Edito : Le « prestige de l’Etat », vitrine mensongère d’une Tunisie en crise

Où est le « prestige » dans le fait de sortir des enfants de leurs écoles pour applaudir un président ? Où est le prestige quand le même président devient l’égérie d’un fabriquant de produits pharmaceutiques ? Est-ce qu’un Etat qui condamne des couples dont le délit est un flirt nocturne à la sortie d’un bar a du « prestige » ? Absolument pas. Où est le prestige d’un Etat dont le législateur est devenu un simple instrument de l’Exécutif ? Comment un Etat incapable de respecter les échéances électorales peut-il se targuer d’avoir un quelconque « prestige » ?

Interview avec Alain Gresh : « Ce qui me frappe en Tunisie est que personne n’a un programme »

Fondateur d’Orient XXI et ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique, Alain Gresh vient de publier « Un chant d’amour. Israël-Palestine, une histoire française » (La Découverte, 2017), avec la dessinatrice Hélène Aldeguer. Auteur de plusieurs ouvrages sur le Proche-Orient, il est l’un des plus fins observateurs et analystes de l’actualité du monde arabe dans la presse française. Alain Gresh a été l’invité de Nawaat à l’occasion de la présentation de son nouveau roman graphique, le 03 octobre, au siège de la Fondation Rosa Luxembourg à Tunis.

Tunisie : Le bilan catastrophique de l’opposition parlementaire

Le bilan de l’opposition au cours de l’année parlementaire écoulée est bien creux. Les deux groupes parlementaires constituant l’opposition, le Front Populaire et le Bloc Démocratique, n’ont introduit aucun projet de loi entre octobre 2016 et juillet 2017. Leur contribution s’est limitée aux projets de loi communs avec les partis représentés au gouvernement, et ce à travers quatre propositions législatives au compteur du Front Populaire et quatre autres pour le Bloc Démocratique.

Gouvernement Chahed II : Bis repetita

La trouvaille du « gouvernement de consensus national » présidé par Habib Essid, puis celle du « gouvernement d’union nationale » du fringant Chahed ont suivi le gouvernement de « technocrates » sous la férule d’un « expert » tout droit parachuté par les « pétroliers », Mehdi Jomaa. Leurs échecs ont l’avantage de clore les bavardages sur les possibles colmatages du système.

#Edito : Les sermons du cheikh Béji et les esquives du président Caïd Essebsi

Lors de son interview diffusée, lundi soir, par la Watania, Béji Caid Essebsi a puisé dans le texte coranique pour renforcer sa légitimité politique, pour justifier la coalition post-électorale avec Ennahdha, pour attaquer Hamma Hammami ou pour esquiver une question sur son éventuelle candidature aux Présidentielles de 2019. L’invocation de l’arbitraire divin lui a servi de béquille quand il n’a pas trouvé de boucs émissaires pour porter le chapeau de ses échecs.