Le taux de participation aux élections municipales des forces de l’ordre, qui votaient pour la toute première fois en Tunisie la semaine dernière (avant le reste de leurs compatriotes, qui votent le 6 mai), est encore plus faible que cela.

Le taux de participation aux élections municipales des forces de l’ordre, qui votaient pour la toute première fois en Tunisie la semaine dernière (avant le reste de leurs compatriotes, qui votent le 6 mai), est encore plus faible que cela.
Depuis le début de la campagne, on entend partout des rumeurs de corruption. Il s’agirait le plus souvent de listes candidates qui proposent de l’argent ou des cadeaux à des électeurs potentiels pour acheter leur vote.
La prospection politique est toujours un exercice complexe – combien d’éditorialistes y ont laissé leurs dents et parfois, leur dignité ? Elle l’est d’autant plus dans un contexte socio-économique précaire, où certains mouvements politiques se retrouvent dans une logique de survie (financière, mais aussi idéologique) et plus encore, d’apprentissage. Une cinquantaine d’années de dictature marquent profondément un champ politique. C’est sommaire, mais à cette échelle, même les clivages basiques ne sont pas toujours clairement définis. Qui est réellement contre qui, et surtout, sur quelles bases ?
Difficile de répondre frontalement à la question sans prendre parti. Cependant, elle soulève plusieurs points sensibles.
Ennahdha a de fortes chances de rafler la majorité des sièges dans un grand nombre de localités. C’est le seul parti ayant des listes candidates dans toutes les circonscriptions (350). Largement impliqué dans l’élaboration du chapitre 7 de la Constitution de 2014 portant sur le pouvoir local, Ennahdha a exprimé, depuis 2015, un grand attachement à la tenue, souvent repoussée, de ce rendez-vous électoral.
A notre connaissance, le candidat de Nidaa Tounes à la municipalité de La Marsa et celui d’Afek Tounes à Hammam Sousse ont évoqué dans leurs programmes la possibilité d’un jumelage avec une ville internationale, sans préciser s’il se ferait avec une mairie française ou avec celle d’un autre pays.
Tête de liste de la coalition de l’Union Civile à Sidi Bou Saïd, la galeriste Aicha Gorgi ambitionne de donner à ce village tunisois, mondialement réputé pour son charme atypique, un nouvel éclat grâce à une dynamique culturelle dépassant le tourisme de consommation. Pour elle, gérer une localité, c’est comme gérer une galerie d’art.
D’après l’article 117 de la Loi organique n° 2014-16 du 26 Mai 2014 relative aux élections et aux référendums, amendée le 14 février 2017, les sièges sont répartis au niveau des circonscriptions sur la base de la représentation proportionnelle au plus fort reste.
«Les compétences propres ne sont pas une révolution en soi, précise Mahdi Elleuch, de l’ONG tunisienne al-Bawsala, spécialisée dans le suivi de la gestion des affaires de l’Etat. Mais à partir de maintenant, les municipalités n’auront plus à obtenir l’approbation finale du Gouverneur, qui est le représentant de l’Etat dans la région, pour mettre en œuvre leur politique.» Ces prérogatives concernent les services et équipements de proximité: plan d’aménagement du territoire, éclairage public, routes, propreté, jardins publics, etc.
Le financement des collectivités territoriales tunisiennes reposera sur trois piliers : les impôts, les redevances et le fonds de péréquation. Éclairage.
Le chiffre de 80 % a été avancé par Mohamed Ghariani, ancien secrétaire général du RCD, au cours d’une émission de radio. Selon des chiffres officiels, le RCD comptait 2,3 millions d’adhérents. Leur liste n’a jamais été rendue publique. Il est donc impossible de déterminer combien d’entre eux se présentent aux élections municipales, où se présentent 53 668 candidats dans 350 circonscriptions.
Les articles 131 et 133 de la Constitution prévoient en effet des conseils régionaux élus au suffrage universel direct, mais sans indiquer de date précise pour le tenue de ces élections. Selon le ministère des Affaires locales, les élections régionales ne pourront avoir lieu avant les prochaines élections législatives, prévues en décembre 2019. Les raisons invoquées sont d’ordre techniques : instauration des sièges des conseils régionaux en lieu et place des gouvernorats, instauration d’un haut conseil des collectivités locales, etc.
Le décret de 1978 qui règlemente l’état d’urgence ne dit pas que tout rassemblement est interdit, mais stipule que le Ministre de l’intérieur peut interdire « les réunions de nature à provoquer ou entretenir le désordre » et peut également ordonner « la fermeture provisoire des salles de spectacles, débits de boisson et lieux de réunion de toute nature ».
Pour les élections municipales tunisiennes, il existe six municipalités (sur 350) avec seulement deux listes, le minimum enregistré. Il s’agit de Khemaira (Jendouba), Azmour (Nabeul), Sidi Alouane (Mahdia), Sidi el Heni (Sousse), el Marja (Kef) et Cheraita (Kairouan).
C’est la première fois, dans l’histoire de la Tunisie, que les membres des forces de sécurité et de défense du pays votent. Jusque-là, ils ne prenaient pas part au scrutin, pour des raisons de neutralité.
Les dernières élections municipales du pays remontent à 2010. Cette année-là, au mois de décembre, le jeune Mohamed Bouazizi s’immolait par le feu, suscitant une révolte dans tout le pays. En janvier 2011, le régime de Ben Ali était renversé. Sept ans plus tard se tiennent les premières élections municipales depuis la révolution.
Derrière la carte postale d’une ville littorale douce et parfumée, la réalité de La Marsa est plus complexe. Lancée le 14 avril, la campagne des élections municipales prévues le 6 mai est ainsi le lieu d’exacerbation des multiples fractures économiques, sociales, spatiales et culturelles, qui traversent la commune et la structurent politiquement. Reportage.
A moins de vingt jours des élections municipales, le Code des Collectivités Locales, qui détermine les prérogatives et fonctions des futures municipalités élues est toujours en cours de vote à l’Assemblée des Représentants du Peuple. Les absences des élus et la mainmise de la commission de consensus sur le processus de vote affaiblissent les chances que le vote de ce code soit clos avant l’échéance du 6 mai, date à laquelle les Tunisiens sont appelés à se rendre aux urnes. Une situation ubuesque qui démontre le peu d’attachement de Nida Tounes aux règles les plus élémentaires du fonctionnement d’un Etat.