Affaire Y. Ayari reportée au 20 janvier 2015 : «Je crains […] le début d’un acharnement continu contre les libertés !», selon l’un des avocats.

Devant le tribunal militaire de Bab Saadoun, quelques dizaines de personnes se sont rassemblées pour contester le procès de Yassine Ayari. Blogueur et activiste pendant et avant la révolution, Yassine Ayari a été condamné le 18 novembre à trois ans de prison par contumace, suite à des publications sur sa page Facebook que le tribunal a jugé diffamatoires pour l’institution militaire.

La liberté d’expression ne sera pas bâillonée

La Tunisie s’émeut également de cette tragédie. La Tunisie résonne elle-même des tragédies que peut connaitre la libre expression. On pense dernièrement aux blogueurs et journalistes actuellement poursuivis pour avoir critiqué, pour avoir parlé, pour s’être exprimé. La Tunisie n’oubliera également jamais toutes ces plumes brisées dans les geôles de l’ancien régime. Ni celles qui résistent encore aujourd’hui. La Tunisie peut clamer haut et fort « nous sommes Charlie Hebdo ». N’oublions jamais que le retour de Charlie Hebdo dans nos kiosques marquait bien le retour de la liberté en Tunisie.

On ne change pas un régime qui gagne

On doit cesser de rêver, les anciens régimes de ces deux dictatures ont été restaurés dans une parfaite perfection, si celui de l’Egypte a vu lors de sa restauration un passage sanguinaire, celui de la Tunisie était plus clément et s’est vu restauré « démocratiquement ». Il s’agit d’une stratégie géopolitique d’envergure internationale qui dépasserait nos petites querelles et soucis quotidiens. Alors, approuvons, jouons l’hypocrite ou quittons ce pays car pour garantir ses intérêts l’oncle Sam n’est pas prêt à changer un régime qui a toujours gagné.

La Tunisie a-t-elle raté son entrée dans le pluralisme politique ?

L’article 89 du chapitre consacré au pouvoir exécutif dans la nouvelle Constitution stipule que « Dans un délai d’une semaine après la proclamation des résultats définitifs des élections, le Président de la République charge le candidat du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, de former le gouvernement dans un délai d’un mois pouvant être prorogé une seule fois ».

Essebsi, peut-il incarner le mal et la nécessité ?

La première détermination de la fonction présidentielle, n’est pas un simple jeu d’alliance entre les partis politiques ou un accord au sommet, ni un échange d’intérêts économiques cartellisés, ni un compromis entre des hommes d’affaires et des politiciens sur le dos du peuple, mais une fonction sacrée, et un engagement inconditionnel entre un homme et le peuple.

En Tunisie anges et démons trouveront des alliés innombrables

La question à mille dinars est : est-il important de gouverner ensemble ou par alternance ? Personne ne pense que Bajbouj est pire que Ghannouchi. Quant à Hamma, ce capote-chef, qui n’est pas doué pour la politique, il s’est rapproché des Karoui&karoui, il a l’habitude des montagnes russes. Bien sûr, il ne pouvait pas être élu, mais l’important était de sortir la tête haute, c’est à dire de barrer la route à Marzouki; Chacun est content pour l’autre camp, qui est en fait aussi le sien, celui des réalistes.

Quel avenir pour les islamistes en Tunisie ?

Avec la nouvelle année, veille du quatrième anniversaire de Coup de son peuple, la Tunisie officialise une nouvelle donne politique. Elle se manifeste notamment par le retour des compétences, dont nombre de figures ayant servi sous l’ancien régime. En effet, leur place n’a pas été remplie par les cadres des gouvernements issus de la majorité islamiste et ses alliés supposés laïques ; or, comme la nature, la politique a horreur du vide.

L’affaire Yassine Ayari révèle une faille juridique

Dans la soirée du mercredi 24 décembre, Yassine Ayari a été arrêté, à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage, et transféré en centre de détention. Cette arrestation fait suite à sa condamnation par contumace à 3 ans de prison, le 18 novembre 2014, – il était alors à Paris – par le tribunal militaire permanent de première instance de Tunis.

« Jurer ou parjurer ?» : Les serments constitutionnels reflets des régimes et des époques !

Voici une compilation sur deux siècles des dispositions constitutionnelles relatives aux serments des « gouvernants » de la Tunisie, de l’Algérie et de la France. Avec le recul, des serments qui reflètent, sans doute, autant de parjures que de violations de la part de ceux qui ont promis le meilleurs à leurs peuples… jusqu’à celui qui fuit la Tunisie un certain 14 janvier 2010.

Procès des jeunes de Ksibet El Mediouni : « Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg » !

Vingt quatre jeunes de Ksibet El Mediouni ont comparu, jeudi dernier, devant le tribunal de Monastir. Ajourné à plusieurs reprises, le procès a été fixé au 26 février 2015. Accusés d’avoir brûlé un poste de police, en février 2013, lors d’une manifestation condamnant l’assassinat de Chokri Belaid, ces jeunes appellent à mettre fin à leur calvaire.

La rumeur, une anomalie sociale qui nuit à la démocratie

Ce dimanche, j’ai endossé le gilet d’observateur-superviseur en charge d’une dizaine de centres de vote et autant d’observateurs nationaux. La journée électorale s’est très bien déroulée, quelques incidents mineurs, mais rien qui puisse discréditer le processus électoral. Comme l’a exprimé le journaliste français Anthony Bellanger sur RFI – les élections tunisiennes ne pouvaient être plus ennuyeuses à commenter, un peu comme des élections suisses.

Augmentation des tarifs de la dialyse : Les malades pris en otage entre la CNAM et les ministères de tutelle

Entre les cliniques qui veulent augmenter les prix des séances, à partir du 1er janvier 2015, et la CNAM qui s’obstine à couvrir les anciens tarifs, les patients dialysés risquent d’y passer. Le 18 décembre dernier, dans une ambiance tendue, des dizaines de personnes ont manifesté, devant les locaux de la CNAM, à Montplaisir, contre l’arrêt des négociations entre les autorités et la Chambre Syndicale des Cliniques de Dialyse. Les contestataires menacent d’une réaction violente, si les deux parties ne trouvent pas, rapidement, un consensus.

Affaires Ayari / IVD : premiers symptômes d’un parti virtuellement hégémonique

Lorsqu’ont eu lieu en 2013 les assassinats de Belaïd et Brahmi, beaucoup avaient pointé du doigt « la responsabilité politique » de l’ex troïka, celle d’avoir « instauré un climat de violence verbale » propice à de tels actes. Aujourd’hui le débat fait rage s’agissant de la responsabilité morale et politique dans les deux évènements majeurs que sont l’arrestation de Yassine Ayari et l’obstruction de la Garde présidentielle face à l’Instance Vérité & Dignité. En incombe-t-elle à un pouvoir sortant aux abois, ou au nouveau pouvoir déjà virtuellement aux affaires depuis un certain temps ?

Géopolitique d’« un » Printemps Arabe : les présidentielles devant le miroir de la presse internationale.

La presse internationale s’est délectée, ces deux derniers jours, à analyser le second tour de la présidentielle tunisienne. Congratulations et présentations intéressées de la victoire de Béji Caid Essebsi par certains médias et formulation d’un pragmatisme par d’autres, c’est une image différenciée de la transition démocratique qui émerge selon les pays.

De la terre et des hommes : Récit d’une expérience pionnière à Sidi Amor

La transition écologique existe. C’est dans les hauteurs de Djebel Sidi Amor, à une quinzaine de kilomètres de Tunis, que nous l’avons trouvé. Le temps semble suspendu. Il y a dix ans, cet endroit n’était qu’un terrain délaissé et menacé, « où il n’y avait pas un arbre ». Aujourd’hui, le lieu est d’une beauté mystérieuse, tant par son authenticité que par la tranquillité qu’il dégage.