Les candidats à la présidentielle sur le divan de deux psy

Comme le suppose la règle en politique, il faut tuer le père pour faire son ascension. Selon le mythe freudien, le meurtre du père, chef de la horde primitive, est un acte nécessaire à la fondation d’un nouvel ordre social. Mais tout le monde ne s’identifie pas au même père et ne tue pas le même père. Le regard posé par deux psychanalystes, Hechmi Dhaoui et Skander Boukhari, sur la ruée vers cette position désirante du pouvoir est autrement révélatrice de ce qui travaille l’espace politique de l’après Bourguiba-Ben Ali.

L’encre, symbole de commerce électoral

Déjà, de par sa teinte mauve, elle a annoncé, en un clin malicieux, la nature du résultat final, le mauve étant la couleur de l’ancien régime que le gagnant est supposé représenter. Plus grave, elle a stigmatisé l’électeur tunisien, en faisant spectaculairement un mineur en politique malgré sa maturité avérée, ostensiblement évoquée par tous, mais manifestement minoré par le recours à l’agent sale qui a fait des ravages dans ces élections.

Critique du dernier film “Samba” d’Olivier Naccache et Éric Toledano

Le dernier film d’Éric Tolédano et Olivier Naccache « Samba » avec Omar SY et Charlotte Gainsbourg, adaptation du roman Samba pour la France de Delfine Coulin à l’écran, est un hymne humaniste en faveur des « sans-pap » (les sans papiers) ; ces troubadours des temps modernes qui se déplacent de continent en continent pour tenter de tirer leur épingle de cette lutte du tous contre tous ; risquant de plus en plus d’y laisser cette peau qu’ils sont prêts à sacrifier, au plus offrant, dans cette grande foire mondiale où tout se vend et s’achète.

La pérennité de la révolution, enjeu déclaré des présidentielles

Dimanche 2 novembre, le nouveau paysage politique se dessine à vitesse grand V. C’est à Monastir que Béji Caïd Essebsi a décidé de lancer sa campagne électorale, lors d’une grande messe presque superstitieuse, au milieu des tombes, face au mausolée de Bourguiba, comme pour mieux signifier qu’en réponse à la peur du présent, on invoque un passé paternaliste. Au même moment à Tunis, Avenue Bourguiba et dans une salle du Colisée chauffée à blanc, des Tunisiens dont on ne peut pas dire qu’ils sont « islamistes » scandent en chœur « A bas le parti du Destour, à bas le bourreau du peuple », « Fidèles, fidèles au sang des martyrs », « Non au retour non à la liberté pour la mafia destourienne » ou encore « Ni RCD, ni Nidaa ».

Quand la lutte contre le terrorisme sert de couverture à l’abus de pouvoir

Plusieurs jeunes sont dans son cas, emprisonnés ou enfermés dans les centres de détention, où ils passent plusieurs semaines, voire des mois, sans procès. Dans l’absence quasi totale de suivi, de contrôle et surtout de droits fondamentaux de défense, il est difficile d’avoir les chiffres exacts de ces cas d’arrestations arbitraires. La lutte contre le terrorisme est, encore une fois, utilisée comme prétexte pour un abus de pouvoir.

On a voté et puis après ! Premières leçons de la dernière « Takhmira » électorale en Tunisie.

Si l’on cumule les députés de Nidaa, d’Ennahdha ainsi que de la myriade de petites formations libérales des restes de la Destourie ayant obtenu quelques députés, nous nous trouvons en face d’une chambre majoritairement conservatrice, n’en déplaisent aux nombreux commentateurs, en particulier européens qui ne cessent de nous vanter « l’excellence démocratique tunisienne » et la clôture « heureuse » de la séquence révolutionnaire.

Interview de M. Riadh Ferjani à propos du 2e rapport de la HAICA relatif au pluralisme politique dans les médias.

Les législatives viennent à peine de s’achever, et la HAICA s’apprête à publier son deuxième rapport relatif au pluralisme politique au sein des médias audiovisuels. Au cours d’un interview que M. Riadh Ferjani, membre de ladite HAICA, a bien voulu nous accorder, le jeudi 30 octobre 2014, nous avons profité pour lui poser une question relative à ce rapport. Sans rentrer dans les détails de ses conclusions -la publication du rapport étant imminente-, nous avons, tout du moins, souhaité obtenir quelques indications sur les tendances en la matière.

Législatives 2014 : Les sondages sortis des urnes divisent l’ISIE et la HAICA

Lors de la soirée électorale du 26 octobre, les chaînes el-Hiwar Ettounsi et al-Wataniya ont enfreint « le silence électoral » en diffusant les résultats de sondages sortis des urnes, plaçant le parti Nidaa Tounés en première position. Invités à commenter ces sondages, les candidats n’ont pas, non plus, respecté la loi électorale. Mais, curieusement, l’Isie affirme vouloir sanctionner les instituts de sondage qui ne sont, pourtant, soumis à aucune loi. Pour la Haica, cette interdiction est problématique et devrait être revue dans le sens de l’intérêt général.

Tunisie : Le scrutin de la fracture

Il y aura un avant et un après 26 octobre 2014. La date clôt peut-être un cycle historique entier, marqué par le « despotisme éclairé », la « révolution du jasmin », et enfin ce que l’on pourrait appeler le « coup d’Etat démocratique ». Pacifiste en apparence, l’histoire politique tunisienne n’en reste pas moins ponctuée par des épisodes violents. L’un d’entre eux se passe probablement en ce moment-même sous nos yeux : c’est la restauration de l’ordre ancien, sorte de trahison soft et discrète des martyrs du 14 janvier.

Législatives 2014 : L’environnement sera-t-il un défi majeur pour les partis politiques ?

En dépit de la dégradation de l’environnement, aggravée après la révolution de janvier 2011, le volet écologique ne semble pas être une priorité dans les programmes électoraux des partis politiques en lice. Si tous se rejoignent sur des généralités, comme la nécessité d’un environnement propre et sain, ils ne disent pas, cependant, comment ces programmes vont être réalisés. Les Législatives 2014 sont une occasion de s’arrêter sur le programme des principales listes en matière d’environnement.

Reportage photo : l’ambiance au soir du 24 octobre 2014 sur l’avenue H. Bourguiba

La paix civile, pilier de la démocratie.

L’un des aspects le plus remarquable de ces élections, ce n’est pas tant l’alternance du n°1 parmi les victorieux de ces élections. Le plus remarquable, c’est plutôt la manière avec laquelle cela est en train d’avoir lieu. En l’occurrence -et sauf incidents mineurs- les rapports pacifiques entre les partisans des uns et des autres dans les lieux publics.

Le défi aux démocrates tunisiens

Pour tout démocrate, il ne peut être que jubilatoire d’assister à la prestation médiatique de la plupart des ténors du parti Ennahdha donnant une leçon, toute théorique certes, mais parfaitement maîtrisée, du comportement démocratique par excellence à leurs adversaires, y compris les démocrates-nés ou se présentant comme tel.

Législatives 2014 : le vote sanction du « moindre mal »

En épluchant, aujourd’hui, les journaux internationaux, on relève, quasiment, les mêmes titres que ceux d’octobre 2011. Alors qu’en octobre 2011, « Les islamistes » étaient en tête, cette année, ce sont les « Laïcs » qui l’emportent. Cette dichotomie hante la presse internationale, avec cette éternelle opposition entre d’un côté « les méchants » islamistes, et de l’autre les « gentils » laïcs, suggérée au fil de la lecture de nombreux articles.

[Photos] Centre de presse de l’ISIE, avec ceux qui “tentent” de vous rapporter des chiffres…

Un reportage photo incluant aussi bien les journalistes de Nawaat que ceux qui ont croisé le regard de nos objectifs au centre de presse de l’ISIE, tard le soir des élections législatives du 26 octobre 2014. Tous étaient en quête de chiffres… Mais les résultats des votes, y compris préliminaires, furent bien rares. Et c’est d’autant plus regrettable que l’alinéa deux de l’article 140 de la loi n° 16-2014 prescrit pourtant cette mise à disposition -à la fin des opérations de dépouillements- en ces termes :“Les procès-verbaux des dépouillements des résultats des bureaux de vote sont publiés sur le site internet de [l’ISIE].”