Rached Ghannouchi 256

Louanges internationales du « consensus tunisien » : quelles conséquences pour l’opposition ?

Après l’inattendu prix Nobel de la paix, deux autres importantes distinctions internationales ont été délivrées coup sur coup cette semaine pour saluer ce qu’il est convenu d’appeler le modèle tunisien. Le 27 octobre, Béji Caid Essebsi et Rached Ghannouchi ont été faits lauréats du prix de l’International Crisis Group (ICG) des « pionniers en matière de construction de la paix ». Sayida Ounissi élue Ennahdha, Wafa Makhlouf élue Nidaa Tounes, relativement méconnues, et Yassine Brahim seront quant à eux décorés par L’Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI), annonce l’Institut américain le 28 octobre. Que récompense-t-on au juste, et quelle sera l’incidence de ces ornements, prestigieux mais probablement hâtifs, sur l’action de l’opposition ?

Abrogation de l’article 230 : Les deux discours de la machine pénale

L’outrage aux bonnes mœurs et à la pudeur est un bel objet anthropologique. Ce chapitre qui réglemente la sexualité dans le Code pénal n’a quasiment pas évolué depuis 1913. Livré à l’appréciation des policiers, des juges et des politiques, il continue à mobiliser deux discours incompatibles, mais complices : le discours du droit positif et le discours de la chariâa. Le débat forcé sur l’article 230 en est un exemple édifiant qui catalyse les ambiguïtés de la sécularisation tunisienne.

L’arbitrage économique, ou l’arbre qui cache la forêt

Le projet de loi organique de réconciliation dans les domaines économique et financier devrait être examiné à l’Assemblée des représentants du peuple à la rentrée parlementaire, à partir du 27 août prochain. Si, comme le prédit désormais Rached Ghannouchi, « la loi passera après quelques amendements », la force de frappe de la nouvelle majorité parlementaire (près des trois quarts théoriques des députés) cache mal un isolement croissant de certaines élites politiques sur cette question précise, épineuse, et éthiquement polémique.

Lettre ouverte à Messieurs Beji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi

J’espère que vous aurez la sagesse que vous impose votre âge, celle d’être capable de transcender les intérêts partisans de vos partisans. Nous sommes 10 millions à être fatigués d’espérer. Epuisés par un cycle de faux espoirs et de déceptions qui se suivent. C’est à vous deux que le destin semble avoir remis les clés du pays et c’est donc à vous deux de trouver les solutions. Et si vous n’en voyez pas, alors vous devez vous creuser les méninges. Et si vous ne croyez pas qu’il puisse y avoir de solutions, alors faites semblant car dans cette déprime généralisée, la dimension psychologique est importante.

‘Where’s our Oil?’ : the (continued) confusion of politics and resource management in Tunisia

Winou el pétrole?”—Where is the oil? began to draw the attention of the media since the end of May when citizens hit the street with signs, and has gained considerable visibility since last week when demonstrations in the capital and the south of the country turned into violent confrontations between protesters and security forces. Furthermore, doubts regarding the movement’s beginning as a spontaneous social media campaign and uncertainty about the authenticity of its objectives have stirred controversy and warranted the response of the political figure and government officials.

لماذا ما زالت انجازات بورقيبة تزعج البعض ؟

ماذا ما زالت انجازات بورقيبة تزعج البعض ؟ طلع علينا منذ أسبوعين امام الايمة و شيخ الشيوخ راشد الغنوشي المرشح لخلافة القرضاوي بتصريح لاحدى وسائل الاعلام يدعي فيه أن حكم بورقيبة لم يكن مختلفا عن دولة الاستعمار، دون أن يوضح لتفادي الالتباس، أن هذا الأمر يتعلق بالحد من الحريات الشخصية فقط. والملاحظ أنه رغم تصريحه للاذاعة الوطنية في 17 أفريل 2015 من أن موقفه ازاء بورقيبة “أصبح أكثر واقعية” لم يتحل الشيخ الوقور الى حد الآن بالشجاعة الكافية و النزاهة الفكرية اللازمة للاعتراف بما قام به نظام بورقيبة في شتى المجالات.

راشد الغنوشي والسلطة والمثلية الجنسية، ماذا بعد ؟

لا يمكن الحديث عن التمشي السياسي لحزب حركة النهضة دون الحديث عن فكر مهندس هذا التمشي، زعيم الحركة راشد الغنوشي. الإنقسام الحاصل داخل الحزب والذي أدّى إلى استقالة بعض أهم مؤسسيها مثل حمّادي الجبالي، هو أكبر دليل على أن البقاء في هذا الحزب ليس للأقوى، بل للأكثر قدرة على هضم قرارات “الشيخ” المتغيرة بتغير طبيعة علاقاته وصداقاته مع بقية القوى السياسية في البلاد والرضوخ لها دون شروط أو بعنوان البراغماتية التي أسس لها الشيخ نظرياته في الإسلام السياسي.

US State Department – Working for or Against a Pluralistic and Free Media in Tunisia?

The agitation that a democratic model allows represents a prompt for open, substantial discussion, create space for questions to form and answers to be formulated, for awareness to shift and public opinion to fluctuate and controversy to take its course … For over a decade, Nawaat has been a platform many of whose contributors are quick to question, criticize, and call out the Tunisian and foreign governments for hypocrisy, complicity, exploit, corruption…the very symptoms of defective governance that were renounced by youth and activists and journalists of the so-called Arab Spring, the same individuals whom Western democracies and international agencies have so effusively commended for their courage and commitment to changing the status quo. And so inevitably it feels like something of a betrayal when requests for more specific information and questions regarding political motives are consistently held at bay, excluded from discussions, or, most conveniently, ignored.

Médias – Attaque du Bardo : Al Jazeera confirme sa vocation partisane

Largement accusée de partialité par le camp séculier et par de nombreux politologues et analystes médias, Al Jazeera leur a donné encore une fois raison avec « Au-delà de l’information », une émission quotidienne de débat politique. Retransmise sur la chaîne qatarie à partir de 19h30 (Heure de Tunis), elle s’est donnée pour mission de traiter à chaud l’attaque du Musée du Bardo tout en privilégiant doublement le leader islamiste Rached Ghannouchi.

Partis politiques : Y a-t-il un après Essebsi – Ghannouchi – Marzouki ?

C’est l’un des effets oubliés de la transition. En remportant des élections pour les uns et en les perdant pour d’autres, les grands partis politiques tunisiens vont devoir renouveler leurs leaderships. Un processus qui se fait dans la douleur, voire dans le chaos, comme en témoignent les interminables déboires que connait Nidaa Tounes depuis la vacance de sa présidence. Aujourd’hui le parti donne à voir le spectacle de ses différends claniques en prime time, sur les plateaux télé.

Au nom des libertés : Les éléments de langage de Rached Ghannouchi, Tahar Ben Hassine et les autres !

C’est du déjà vu. Des politiques qui prêchent «la loi de la jungle» pour soutenir le parti pris éhonté des médias dominants contre la HAICA. Sous couvert de défense de la liberté d’expression et de l’information et du pluralisme, voilà que des groupes d’intérêt nous serinent des éléments de langage qui ne trompent que les nostalgiques de l’ancien système.

راشد الغنوشي: زعيم سياسي أم شيخ و إمام جمعة؟

ظهر الشيخ و زعيم حزب حركة النهضة التونسية راشد الغنوشي يوم الجمعة الفارط و الموافق للتاسع من جانفي 2015 في احدى جوامع الجمهورية التونسية كخطيب جمعة لخطبة امتدت لثلاث و ثلاثين دقيقة. و يتنزل الإطار الزماني للخطبة ضمن سياق المجريات الوطنية و العالمية المتسارعة (قتل عون الأمن محمد علي الشرعبي و مجزرة الصحيفة الأسبوعية الساخرة شارلي هبدو). و ان تمحور موضوع الخطبة حول “التوافق” و “الارهاب” فان اختيار الإطار المكاني جدالي، حيث يجمع الدستور و القوانين على مبدأ حياد المساجد.:

Récapitulatif autour de 2014, année charnière quant à l’avenir de la démocratie tunisienne.

Indiscutablement, ce qui va transparaître tout au long de ce récapitulatif autour de l’année 2014, c’est la faiblesse du rôle de l’institution judiciaire. 2014 fut l’année qui achève le premier cycle de la transition démocratique. Ce premier cycle durant lequel il a été principalement question d’élections, de Constitution, de Média, d’économie, de justice transitionnelle, de procès et de terrorisme. 2014 parachève ainsi ce cycle destiné à mettre la Tunisie sur les rails d’une démocratie moderne. Les chantiers ouverts sont gigantesques, tout autant que les attentes des citoyens.

Ennahdha – Nidaa : du mariage de raison au mariage de plaisir

L’issue du 34e conseil de la Choura avait quelque chose d’insolemment prévisible : le 10 janvier, en votant en interne favorablement à une participation au prochain gouvernement d’Habib Essid, Ennahdha confirme que depuis plusieurs mois, Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi jouent une partition à quatre mains, une partition savamment orchestrée, au mépris de tous les standards de compétitivité d’une démocratie saine.

La Tunisie a-t-elle raté son entrée dans le pluralisme politique ?

L’article 89 du chapitre consacré au pouvoir exécutif dans la nouvelle Constitution stipule que « Dans un délai d’une semaine après la proclamation des résultats définitifs des élections, le Président de la République charge le candidat du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, de former le gouvernement dans un délai d’un mois pouvant être prorogé une seule fois ».

Géopolitique d’« un » Printemps Arabe : les présidentielles devant le miroir de la presse internationale.

La presse internationale s’est délectée, ces deux derniers jours, à analyser le second tour de la présidentielle tunisienne. Congratulations et présentations intéressées de la victoire de Béji Caid Essebsi par certains médias et formulation d’un pragmatisme par d’autres, c’est une image différenciée de la transition démocratique qui émerge selon les pays.

Aux obnubilés d’Essebsi

L’histoire est pleine d’anecdotes, et la réalité est parfois plus imaginative que la fiction. Beji Caid Essebsi, aka BCE, est sorti tout droit de l’ombre le lendemain du 14 janvier et s’est retrouvé aux premières loges d’une scène politique effervescente. La Sebsi mania que le personnage a déclenché est un phénomène intéressant

Tout ce qui brille : L’exception-démocratique tunisienne ?

Revenons à cette couverture médiatique « superficielle », et plus précisément à notre chère Tunisie. Les élections présidentielles et législatives sont saluées, unanimement, comme la seule success-story des révolutions arabes. Or, les transitions démocratiques sont complexes et ce « constat » est une énième simplification grossière des évènements qui se déroulent dans les pays de l’ « Orient ».

All that glitters: Tunisian Democratic-Exception?

Media coverage of the MENA region is plagued by blanket statements and superficial analysis. International news outlets reserve even the right to name events. The so-called Arab Spring is an example of a de facto forced label. I will proceed to call the events bundled as such, rightfully and as their proponents overwhelmingly agree: Arab Revolutions. To the matter at hand: Tunisia’s ongoing general elections are hailed as the sole success-story of the Arab revolutions. Democratic transitions are complicated and that statement is a gross Orientalist over-simplification.

حول شرعية الحوار الوطني بعد الإنتخابات

السؤال الأبرز الذّي يدور في أذهان الكثيرين إزاء الحوار الوطنيّ يتمحور حول جدوى الانتخابات والتجييش الذّي شهدته البلاد خلال الفترة الماضيّة إن كانت القرارات السياسيّة والاقتصاديّة الكبرى ستتّخذ في الغرف المغلقة على أساس الصفقات السياسيّة وتبادل المصالح التي تغلّف باسم التوافق و التشاور.