A Sidi Bouzid, les petits producteurs agricoles abandonnent leurs terres par manque de moyens mais surtout à cause de la […]
#Edito : Le « prestige de l’Etat », vitrine mensongère d’une Tunisie en crise
Où est le « prestige » dans le fait de sortir des enfants de leurs écoles pour applaudir un président ? Où est le prestige quand le même président devient l’égérie d’un fabriquant de produits pharmaceutiques ? Est-ce qu’un Etat qui condamne des couples dont le délit est un flirt nocturne à la sortie d’un bar a du « prestige » ? Absolument pas. Où est le prestige d’un Etat dont le législateur est devenu un simple instrument de l’Exécutif ? Comment un Etat incapable de respecter les échéances électorales peut-il se targuer d’avoir un quelconque « prestige » ?
Interview avec Alain Gresh : « Ce qui me frappe en Tunisie est que personne n’a un programme »
Fondateur d’Orient XXI et ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique, Alain Gresh vient de publier « Un chant d’amour. Israël-Palestine, une histoire française » (La Découverte, 2017), avec la dessinatrice Hélène Aldeguer. Auteur de plusieurs ouvrages sur le Proche-Orient, il est l’un des plus fins observateurs et analystes de l’actualité du monde arabe dans la presse française. Alain Gresh a été l’invité de Nawaat à l’occasion de la présentation de son nouveau roman graphique, le 03 octobre, au siège de la Fondation Rosa Luxembourg à Tunis.
Malek Gnaoui à Dream City: Immersion mémorielle dans la Prison du 9 Avril
Au cœur de la Médina, à Dar Dey, maison abandonnée depuis des décennies, la mémoire d’un ancien condamné à mort, Naceur, détenu numéro « 0904 » de la prison civile du 9 Avril, surgît pour témoigner de la souffrance humaine et nous inviter à réfléchir l’enfermement et l’absurdité de la peine de mort. Voulant interpeller la mémoire de l’ancienne prison fermée en 2003 et démolie en 2006 à travers ce personnage, Malek Gnaoui, artiste plasticien, se retrouve confronté au silence et à la surdité de l’administration tunisienne. Il choisit alors de se laisser inspirer par les récits d’ex-prisonniers pour créer un espace où images, sons, oiseaux, cages et autres objets embarquent les visiteurs dans une rencontre avec l’homme décédé depuis de longues années dans une cellule individuelle.
Réconciliation administrative : Décryptage du recours de l’opposition pour inconstitutionnalité
38 députés, dont 3 se sont par la suite désistés, ont déposé, le 19 septembre, un recours contre la loi relative à la réconciliation administrative devant l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi. L’argumentaire du recours est consistant, autant sur la forme que sur le fond. L’instance, assurant temporairement la mission de la cour constitutionnelle dans l’attente de sa création, émettra sa décision lundi 09 octobre avec un éventuel risque de report d’une semaine selon une déclaration de son secrétaire général, Haydar Ben Amor.
Kamel Daoud, un mercenaire au service de Caïd Essebsi ?
Comment penser qu’une personne honorable, dotée d’un certain sens de la dignité, puisse écrire que le chef de l’Etat tunisien est « la figure de proue du mouvement réformiste dans le monde arabe » ? On ne le peut pas. Seul un individu parfaitement méprisable le pourrait.
Tunisie : Le bilan catastrophique de l’opposition parlementaire
Le bilan de l’opposition au cours de l’année parlementaire écoulée est bien creux. Les deux groupes parlementaires constituant l’opposition, le Front Populaire et le Bloc Démocratique, n’ont introduit aucun projet de loi entre octobre 2016 et juillet 2017. Leur contribution s’est limitée aux projets de loi communs avec les partis représentés au gouvernement, et ce à travers quatre propositions législatives au compteur du Front Populaire et quatre autres pour le Bloc Démocratique.
Affaire Ben Azza au Kef: Article 125 du Code Pénal, outil policier pour museler la dissidence ?
Jeudi 5 octobre 2017, Afraa Ben Azza, Tayma Ben Azza, Yosra Guerchi, Amir Fadhlaoui et Yasser Mejri comparaîtront au Tribunal de première instance du Kef. Ce groupe de jeunes âgés entre 18 et 25 ans est accusé d’outrage à un fonctionnaire public, attentat à la pudeur, ivresse et trouble sur la voie publique. L’affaire remonte au 9 septembre, date de leur arrestation au centre-ville du Kef. Selon les accusés, les policiers les ont insulté, tabassé et leur ont refusé le droit de contacter un avocat et d’informer leurs familles. La police du Kef n’est pas à sa première arrestation musclée d’Afraa Ben Azza. La jeune militante, proche du collectif Manich Msamah, a déjà été poursuivie pour les mêmes motifs, fin 2015, et relaxée.
« Tunis by Night » d’Elyes Baccar: mollesse partout, cinéma nulle part
La formule n’est pas neuve : avec un argument qui pioche dans l’avant 14 janvier, « Tunis by Night » mêle la petite histoire d’une crise familiale à la grande histoire d’un pays étouffé. Bon à faire de la mousse autour du drame, Elyes Baccar fait mine de gérer la circulation des points de vue avec une caméra bonne poire. Corsetée dans un écrin de joliesse nocturne, la morosité du récit ne va pas ici sans la mollesse de la mise en scène.
Jeunesse révoltée & statue de Bourguiba : tentatives symboliques de « tuer le père » ? [Vidéo]
Poursuivies pour dégradation d’un bien public, trois membres du collectif militant, « la marche des 17 », ont été relaxés, vendredi dernier, après une deuxième comparution au tribunal cantonal de Tunis III. Les faits remontent au 22 juillet quand elles ont tagué sur le piédestal de la statue d’Habib Bourguiba des slogans en hommage à la lutte sociale qu’elles mènent. Depuis qu’elle a été réinstallée, le 23 mai 2016 dans l’artère principale de Tunis, la statue du « combattant suprême » a été taguée, plusieurs fois, par de jeunes mouvements contestataires. Une bataille symbolique est engagée. Nawaat s’est intéressé à recenser ses motivations et à comprendre ses dessous.
Slim Chaker à la tête du ministère de la Santé : une nomination irresponsable
Youssef Chahed vient de constituer le dixième gouvernement de la Tunisie postrévolutionnaire. Le renouvellement est constructif, me dira-t-on ! Mais quant il est abusé, le renouvellement devient une aberration, une manipulation, de la poudre aux yeux, principalement en politique, où la langue de bois est un outil essentiel. En atteste la nomination de Slim Chaker à la tête du ministère de la Santé.
La guerre perdue de Youssef Chahed
Lors de son discours belliqueux à l’occasion du vote de confiance à son gouvernement remanié devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le 12 septembre 2017, Youssef Chahed, le chef du gouvernement tunisien, a ouvertement déclaré la guerre aux quatre cavaliers de l’apocalypse qui en Tunisie se nomment terrorisme, corruption, chômage et disparités régionales. Malgré ses visibles échecs sur les trois fronts socioéconomiques, et surtout la mise en berne de la lutte anticorruption, il prétend, selon ses dires, qu’avec un simple remaniement, il peut faire de ses ministres « un gouvernement de guerre » capable de reprendre l’initiative stratégique. Mais à y voir de près, l’armée hétéroclite qu’il a levée tient plus d’une fanfare militaire que d’une troupe de combat.
Polémiques Kamel Daoud/Leila Slimani : Décoloniser la littérature des agités du bocal
Le bébé est mort, écrit Slimani dans l’ouverture de sa Chanson douce. Mais qui a tué le môme au juste ? En tous cas, la nounou n’y est pour rien. Ce que se forcent les membres de la confrérie à négliger, par omission et/ou indifférence, c’est que publier un ouvrage dans un idiome français d’Afrique – français du lycée Descartes de Rabat ou du Quotidien d’Oran – ne signifie pas promettre une allégeance éternelle et inconditionnelle à une hégémonie idéologique francophone, dominant et hantant le fantasme d’une identité culturelle. Trahir pour écrire, d’accord, mais trahir soi-même et le monde pour rester fidèle au texte – le texte n’est-il pas le monde de l’écrivain ?
Menaces sur les libertés d’organisation politique en Tunisie
Il n’y a guère de doute, qu’en préparation des prochaines échéances électorales, tout sera mis en œuvre sinon pour abroger du moins pour restreindre l’ensemble des libertés politiques à commencer par la liberté d’organisation arrachée par la révolution.
Déficit de la balance commerciale : menaces sur la position extérieure de la Tunisie
Alors que l’aggravation du déficit commercial était en cause dans la dégradation de la note souveraine par Moody’s, voici que les dérapages persistent : le déficit vient de franchir la barre des 10 milliards de dinars. Entre les menaces sur la position extérieure et celles sur le tissu industriel, la situation devient alarmante.
Kalâa Sghira : Brique par brique, ni environnement sain, ni santé publique
La pollution causée par la Briqueterie de Kalâa Sghira (BKS) ne cesse pas de gagner en impact sur la santé de la population résidente dans ses alentours. Plus de 6200 personnes sont directement affectés par ses fumées toxiques à l’origine de maladies cardiaques, respiratoires et cancéreuses. La Direction de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement, relevant du ministère de la Santé, a attesté du danger représenté par BKS dans un rapport datant de 2015. Pourtant, aucune mesure concrète n’a été prise. Mobilisés depuis 2013, les habitants de Kalâa Sghira revendiquent la délocalisation rapide de l’usine et le dédommagement des dégâts sanitaires et environnementaux. Reportage.
« Tunisie Insoumise ! » : Appel pour un mouvement alternatif lors des élections municipales
En ce 17 décembre 2017, ce sera la sixième année de notre révolution. Il a fallu attendre six années pour qu’enfin adviennent les premières élections municipales de la nouvelle ère. Et les voici reportée à une date inconnue. Entre-temps, nous avons eu l’élection de la Constituante et son gouvernement et président provisoire ainsi que les premières élections présidentielles et législatives post-nouvelle Constitution. Les premières élections municipales libres sont prévues pour 2018. Une occasion de stopper le règne de la médiocratie.
« Journal d’un apostat » d’Anouar El Fani : de la littérature dispensable
Difficile de ne pas serrer les dents devant le « Journal d’un apostat ». L’actualité post-révolutionnaire servant de prétexte, cette fiction d’Anouar El Fani brasse les événements qui se sont déroulés du 17 décembre 2010 au mois de janvier 2016, du point de vue d’un imam mal dans sa peau, pour verser dans une démystification des impostures de l’islam politique. Mais on n’y voit que du feu : ce récit aux coutures lâches peine à ressembler à un journal intime.