La campagne silencieuse !

On a souvent tendance à oublier que les écosystèmes méditerranéens ont toujours été façonnés par l’homme, avant que la machine ne soit mise à contribution pour transformer, le plus souvent de façon irréversible, des espaces entretenus par les bras de l’homme durant des millénaires.

Médias et rap tunisien : une hostilité originelle

Dans son nouveau titre Al-Ghadhab, Klay BBJ clashe certaines figures médiatiques. Les médias ont souvent été la cible des attaques des rappeurs qui ont gagné en visibilité grâce aux réseaux sociaux. Jusqu’à quand remonte cette hostilité ? Quelles sont les lignes du clivage ? Et quelles sont les bouleversements que ce rapport a connu ?

Mohamed Nour, 17 ans, victime de la violence policière et de la loi 52

Jeudi 16 février 2017, à Sidi Arfa de Kairouan (Centre-ville), Mohamed Nour Gamgammi, 17 ans, a été arrêté et tabassé par la police chez lui, puis au poste de police. Voulant porter plainte, la famille fait appel à la Ligue des droits de l’Homme qui documente les traces de violences sur le corps de l’adolescent en arrestation. D’après la famille, les policiers usent de l’article 52 pour faire pression et l’obliger à retirer sa plainte. Mardi 21 février, Mohamed Nour entre dans une grève de la faim pour alerter la société civile sur la grave dégradation de sa santé.

La censure des imbéciles

Les empires n’ont de pouvoir qu’autant qu’ils ont de l’influence. Tout empire qui prétend régner uniquement par les armes se condamne à disparaître rapidement. La force brute est, certes, une porte d’entrée dans les civilisations que l’on souhaite subjuguer, mais le véritable pouvoir ne provient que de l’influence que l’on exerce sur une civilisation. Et l’influence s’acquiert par le désir de ressemblance et de mimétisme instigué à ceux sur qui l’on veut exercer son pouvoir. Ces principes élémentaires de la philosophie martiale sont vieux comme Sun Tzu, mais il serait peut-être temps de comprendre ce que cela veut dire lorsque l’on parle de la guerre des consciences.

Abrogation de la loi 52 : Les fausses pistes de Béji Caid Essebsi

Lors de sa dernière apparition, sur la chaîne privée Nessma, le président de la République, Béji Caid Essebssi, a critiqué la loi 52 relative à la consommation des stupéfiants et a promis de donner des ordres pour ne plus arrêter les consommateurs. Alors que le nouveau projet de loi est en discussion depuis début janvier 2017 au sein de la Commission de la législation générale, le débat public est relancé, de la mauvaise manière. Fausses informations, imprécisions et instrumentalisation politique. Décodage

Enquête sur l’attentat de Sousse : agences de voyages, forces sécuritaires mises à l’index

Le 26 juin 2015 à Sousse, les forces sécuritaires auraient raté une intervention rapide et efficace en raison d’une « simple lâcheté » et d’un « retard délibéré et non-justifiable », selon un rapport confidentiel du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme en Tunisie. Un résumé de ce rapport a été présenté lors d’une audition à la Cour royale de justice de Londres le 8 février 2017. Alors que les médias anglophones assistent de près au déroulement des auditions, le silence en Tunisie devient pesant.

Démocratie : la fin d’une utopie ?

L’ambivalence du discours politique, dont les engagements électoraux non tenus sont le paroxysme, ne font qu’accroître la méfiance du citoyen vis-à-vis du cercle politique qu’il voit désormais comme une concentration d’egos cupides et corrompus ne cherchant qu’à s’enrichir sur le dos du contribuable. En Tunisie, ni les partis « progressistes » – qui ont surfé sur la mode républicaine – ni les partis « réactionnaires » – qui ont surfé sur la mode religieuse – n’ont finalement réussi à faire de la politique désintéressée et à redresser le portefeuille du Tunisien, ne créant que dégoût chez l’électeur désabusé.

Reportage : À Nasrallah, l’appauvrissement est programmé

A Nasrallah, l’une des plus importantes délégations de Kairouan avec près de 21.000 habitants, l’ambiance est tendue. Les pas s’accélèrent avec l’impatience et le ras-le-bol général. Après la marche, les manifestants se rassemblent sur la place des martyrs où ils tiennent une assemblée générale. « Aucun signe de la part du gouverneur et du gouvernement !! Ils refusent de nous écouter ! Nous allons donc continuer la lutte par tous les moyens pacifiques et légitimes pour arracher nos droits ! », clame Hedi Mahfoudhi, porte-parole des habitants de Nasrallah.

Plan de Développement et ses rendez-vous manqués

Le règne de l’impunité conjugué à une détérioration du service public s’est traduit par une perte de confiance des citoyens en leurs institutions. Quant à l’accès aux opportunités économiques, il reste bloqué par le barrage du clientélisme et du copinage. Ce faisant, il renforce le sentiment de marginalisation de pans entiers de la société, qui entretiennent désormais l’espoir d’une vie meilleure à l’étranger.

Prisonniers de la loi 52 : à qui profite le flou statistique ?

Dimanche 12 février, la police arrête à Siliana Mohamed Amine Hammami et Dhia Jalladine, deux futurs bacheliers, pour délit de consommation de cannabis. La loi 52 continue à criminaliser les plus vulnérables, tout en épargnant les vrais coupables. Une année après le dépôt du nouveau projet de loi  n°79 – 2017, la Commission de la législation générale a commencé son examen le 2 janvier 2017. Or les données statistiques présentées à la Commission parlementaire par le ministère de la Justice manquent de précision. Explications.

Expulsion des migrants : derrière la diplomatie, la solution militaire

Hier, mardi le 14 février, la chancelière allemande Angela Merkel a insisté pour accélérer l’expulsion des tunisiens demandeurs d’asile déboutés. Youssef Chahed, en visite officielle à Berlin s’est montré ferme en estimant que c’est les autorités allemandes qui ralentissent la procédure d’expulsion. Derrière ce dialogue de sourde, les tensions d’une gestion sécuritaire, et depuis peu, militaire des flux migratoires.

Un Plan de Développement sous influence française

Depuis 2015, le gouvernement a élaboré une note stratégique pour le plan de développement, censé résoudre la grave crise économique et sociale qui secoue le pays depuis quelques années. Si la première partie de l’analyse a démontré une incohérence entre les objectifs affichés et les tendances actuelles de l’économie tunisienne. Cette deuxième partie va plutôt se pencher sur l’ingérence française dans la conception des orientations stratégiques de ce plan.

Médecins : les raisons du ras-le-bol

Jamais le corps médical n’a été aussi unanime et uni. Des secteurs public et privé, jeunes et moins jeunes, tous les syndicats, l’ordre… Tous les médecins de Tunisie, hors urgentistes, ont fait grève le 8 février dernier… Il y aura désormais un avant et un après.

La « question noire » en Tunisie

L’implication de la Tunisie dans la lutte contre l’immigration de citoyens tunisiens ou subsahariens en direction de l’Europe n’est pas un fait nouveau. La politique des autorités actuelles ne se distingue guère de celle qui avait été suivie par l’ancien régime. La collaboration avec les politiques racistes des Etats européens, car c’est bien de cela qu’il s’agit, dément les vigoureuses déclarations antiracistes de nos responsables politiques au lendemain de la brutale agression dont ont été victimes des étudiants congolais.