Loi de finances 2017 : l’affairisme au détriment de la justice sociale

Jamais les entreprises n’ont si peu contribué aux recettes fiscales. L’impôt sur les sociétés a perdu presque 60% de sa valeur entre 2014 et 2016, passant de 4.320 millions DT à 1.765 millions DT. Sa contribution dans les impôts directs perçus par l’Etat est passée de 51,1% à 22,6% entre 2014 et 2016. Autant dire que « l’effort national » demandé vise certaines catégories au détriment d’autres. Analyse.

« Woh ! » d’Ismahane Lahmar : la comédie aux soldes d’hiver

Sans être exempt d’intentions critiques, « Woh ! » d’Ismahane Lahmar peine à cuisiner un pétard intelligemment dévastateur. Entre mépris de classe, rivalités d’immatures et faux tabous, la jeune réalisatrice étale les clichés comme des os à ronger. Les réparties salaces n’y changeront rien, car sous ses airs de comédie dégonflant la baudruche familiale, ce film cache mal la platitude de son traitement.

TrackTour #27 : Focus sur la bande sonore de la révolution et l’évolution de ses auteurs

TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Nous vous proposons, dans cette rubrique, des playlists thématiques de cinq titres, au gré de l’actualité.

*Les titres sont classés dans un ordre alphabétique selon les noms de leurs auteurs

Six ans après, la révolution, est-elle télévisée ?

Six ans nous séparent du 17 décembre 2010, jour du déclenchement du soulèvement populaire, présenté par la propagande officielle comme un fait divers. Aujourd’hui, la liberté d’expression est considérée comme l’un des rares acquis de la révolution. Sur les petits écrans, cet « acquis » peut-il avoir du sens alors que le pluralisme est affaibli, l’affairisme est généralisé et l’information indépendante est quasiment absente ?

L’impunité du viol : ambiguité de la justice et laxisme du Parlement

Des militants se sont rassemblés, mercredi 14 décembre, devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au Bardo, afin de demander l’abrogation de l’article 227 bis du Code pénal. Un article qui permet au violeur d’épouser sa victime pour échapper à la prison. Les manifestants se sont mobilisés suite à l’annonce du mariage d’une fille de 13 ans avec son violeur, par une ordonnoce du tribunal de première instance du Kef.

Valorisation des déchets : vers un nouveau départ ?

Chaque Tunisien vivant en milieu urbain produit environs 300 kg de déchets par an. Mais plus inquiétant : la Tunisie, à travers ses diverses industries, produit près de 7 millions de tonnes de déchets par an. La valorisation de ces déchets est actuellement négligeable, dû aux problèmes d’infrastructure, mais elle est surtout handicapée par l’absence d’un système de tri sélectif. Analyse.

Des liens et des voisins

Il est à la fois celui qu’on maudit pour les saletés qu’il laisse sur le trottoir, et celui dont on ne pourrait se passer tant il nous a rendu des services. Quels liens entretiennent les Tunisiens avec leurs voisins dans une société où l’individualisme avance à grands pas ?

Bataille de Bizerte, l’enjeu des réparations

On se doute que la mise au jour de l’ensemble des dossiers concernant cet épisode tragique de notre histoire récente permettra également de faire toute la lumière sur les responsabilités des autorités tunisiennes dans cette affaire et en particulier du président Habib Bourguiba. Autrement dit, d’un point de vue politique, ce n’est pas seulement la France qui risque de se trouver sur le banc des accusés.

Kafka est l’un des nôtres

Que serait devenu Joseph K., l’accusé de Franz Kafka, s’il avait survécu un siècle à son procès ? S’il n’est pas une adaptation du récit de l’écrivain tchèque, « L’un des nôtres » en prend intelligemment prétexte. Dans ce court-métrage, Halim Jerbi et Youssef Behi épinglent sur le vif la logique d’une machine judiciaire d’autant plus absurde qu’on la devine arbitraire. En compétition dans la quatrième session des Journées du court-métrage tunisien de Gabès, ce film sera projeté aujourd’hui, samedi 10 décembre 2016, au Centre universitaire d’animation culturelle et sportive.

L’affaire de Jemna : Question paysanne et révolution démocratique

En démocratie, lorsque les lois existantes empêchent les paysans d’accéder à la terre – et c’est toujours le cas en période de transition, puisque ces lois sont édictées par l’ancien régime -, ces lois doivent être changées et non pas utilisées pour continuer de réprimer ceux qui les contestent. En occupant les terres domaniales, les paysans ne violent pas le droit, ils l’établissent*.

Qui a peur de Jemna ?

Samedi 3 décembre, le think tank Ifrikiya pour le dialogue économique a organisé une rencontre sur le thème : « De la palmeraie de Jemna à l’économie sociale et solidaire au service du développement ». Radhi Meddeb, homme d’affaire, Lotfi Ben Aissa, expert en économie sociale et solidaire, Touhami Chaieb, membre de l’association de la préservation des oasis de Jemna et Ali Nouri Adouni, directeur au ministère de l’Agriculture, ont débattu durant deux heures du projet de loi sur l’économie sociale et solidaire en Tunisie et de l’expérience de Jemna.

La doctrine Chahed: quand le vieux se refait avec du jeune

Quelle légitimité a Youssef Chahed pour demander des sacrifices à son peuple ? La légitimité des urnes a été dilapidée, tant par son président que par son parti vainqueur des élections, qui n’existe plus. La légitimité de la fonction, quant à elle, ne va plus de soi, tant le pouvoir exécutif est assimilé, depuis toujours en Tunisie, au défenseur d’une classe dominante.

Tunisia 2020 : entre « révolution du jasmin » et « Tunisia is back ! »

Huit heures, mardi 29 novembre, c’est l’ouverture de la Conférence internationale sur l’investissement. Autour d’un Palais des Congrès orné de guirlandes de petits drapeaux, un attirail sécuritaire est déployé. Aux policiers en uniforme, en cagoule ou en civil, à leurs voitures, fourgons et blindés, s’ajoute le vrombissement d’un hélicoptère qui survole le quartier. Les piétons sont sommés de faire un détour. Histoire de ne pas s’encombrer de trouble-fêtes, l’entrée est réservée aux détenteurs de badges et d’invitations, et Nawaat, malgré ses demandes, ne compte pas parmi les heureux élus.

La modernité est une mauvaise chose

Contrairement à ce que les modernistes proclament, les courants qui affirment, de nos jours, l’islamité de leur politique sont tout aussi modernes qu’eux, peut-être pires. La modernité, sinon dans sa mythologie émancipatrice, fait en vérité l’unanimité. Et c’est bien dommage.

La Tunisie est-elle devenue un enfer pour la jeunesse ?

En Tunisie, « fierté » du monde démocratique, on ramasse les jeunes amoureux et les fumeurs de joints à la pelle et on les jette dans les maisons d’arrêt, les condamnant à errer dans les couloirs sombres d’une prison surpeuplée et à subir l’expérience traumatisante de vivre dans une cellule insalubre et humide : du pain béni pour les pervers multirécidivistes, les criminels notoires et les terroristes.

Derrière les drones : un détachement paramilitaire américain

Aprés le feu vert de l’administration sortante de Barack Obama pour établir une base secrète au Moyen-Orient, le Commandement des Opérations Spéciales de l’Armée américaine (JSOC) renforce sa mission antiterroriste à l’étranger. Le vendredi 25 novembre, le Washington Post annonce l’initiative du gouvernement américain qui vise à « élargir les pouvoirs de l’unité élite militaire pour chasser les combattants étrangers au niveau mondial ».