Ces derniers jours sont rythmés par les informations autour des peines réservées à certains “influenceurs”. Mais au-delà de ces affaires médiatisées, c’est tout un système judiciaire banalisant l’emprisonnement qui est à questionner.

Ces derniers jours sont rythmés par les informations autour des peines réservées à certains “influenceurs”. Mais au-delà de ces affaires médiatisées, c’est tout un système judiciaire banalisant l’emprisonnement qui est à questionner.
Kais Saied a été réélu dès le premier tour à la tête de la Tunisie. Son score soviétique de 90,69% ne doit pas occulter l’abstention record de plus de 7 électeurs sur 10 et même de plus de 94% des jeunes. Si aucun élément ne permet d’affirmer qu’il y a eu des fraudes massives le jour du vote, le scrutin a été fortement verrouillé, et ce, jusqu’aux derniers jours de la campagne électorale. Il n’est qu’à reprendre le récit de cette année électorale pour s’en convaincre.
Le nombre des morts et des personnes portées disparues en mer méditerranée n’a cessé de grimper. Les méthodes employées par la garde maritime tunisienne sont décriées. Mais ni l’Union Européenne, ni les autorités tunisiennes ne semblent disposées à remettre en cause leurs accords.
Le ministère de la Justice a publié, le 27 octobre, un communiqué indiquant que des enquêtes pénales seront ouvertes contre des personnes publiant des contenus contraires aux bonnes mœurs. De quelles bonnes mœurs parle-t-on ?
Après sa réélection, le président Kais Saied devient l’unique acteur sur l’échiquier tunisien, dictant à lui seul, les priorités. Face à une opposition atomisée, Saied accélère la mise au pas de la vie politique déjà entamée lors de son premier mandat. Mais la jeunesse apporte une lueur d’espoir en réoccupant le terrain de la lutte pour les droits et les libertés.
Le président Kais Saied a prêté serment au Parlement, lundi 21 octobre. Or rares sont les pays qui lui ont, à ce jour, adressé des félicitations publiques pour sa réélection. Le silence européen est vivement critiqué par les soutiens locaux de Saied. Mais les pays du Sud global se font tout aussi discrets.
Hatem Nafti, essayiste et collaborateur de Nawaat, vient de publier un nouvel ouvrage intitulé “Notre ami Kaïs Saïed. Essai sur la démocrature tunisienne”, préfacé par Gallagher Fenwick, aux éditions Riveneuve (Octobre 2024). Le livre dresse un bilan du quinquennat du président de la République Kais Saied. Nous vous proposons ces extraits de l’ouvrage.
Kais Saied vient d’être réélu malgré les défaillances de sa politique socio-économique et le verrouillage des libertés. Pourquoi reste-t-il populaire ? A travers son livre “Notre ami Kaïs Saïed. Essai sur la démocrature tunisienne”, l’essayiste Hatem Nafti apporte des éléments de réponse. Interview avec Nafti.
Face à l’amnésie qui gagne des pans entiers de la société civile et aux fourvoiements du pouvoir, des témoignages de blessés de la révolution rappellent la dure réalité de ces citoyens, livrés à eux-mêmes et poussés dans certains cas au suicide.
Des poursuites judiciaires sont engagées contre des activistes LGBT+. Elles interviennent à l’approche des élections présidentielles. Et dans le cadre de la récente campagne de lynchage menée par les supporters de Saied envers les défenseurs de la cause queer.
L’odeur des hydrocarbures incite des gouvernements financièrement asphyxiés à se plier, sans rechigner, aux lubies des Al Saoud, en échange d’une hypothétique aide financière. Et c’est ainsi que Tunis garde le silence, quand certains de ses citoyens sont emprisonnés à Riyad. Difficile donc, de repousser sous le tapis, les faits dénoncés par le film «The Goat life ».
Des candidats aux présidentielles sont arrêtés. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) rejette en masse les candidatures, avant de se faire désavouer par le Tribunal administratif. Mais en dépit de toute légalité, voici que l’ISIE ne reconnaît pas le verdict sans appel du Tribunal administratif. Pis : l’un des candidats rescapés est même arrêté. Voici donc que la flagrante dérive dictatoriale prend des allures tragicomiques. Après une spectaculaire transition démocratique, la chute de la Tunisie vers un régime autocratique est brutale.