La figure paternelle est-elle en train d’être redéfinie par une génération de jeunes pères de plus en plus impliqués dans l’éducation des enfants ? Pas si sûr. Si la notion de « chef de famille » est en pleine mutation, l’égalité entre les parents est loin (très, loin) d’être atteinte.
A l’approche de l’examen par le Comité CEDAW de l’état des lieux des droits des femmes tunisiennes, les féministes craignent l’enterrement définitif de cette convention. La Tunisie a levé depuis 2011 ses réserves sur la CEDAW. Mais cette décision politique n’a pas été suivie par des réformes législatives.
Le « Oui » l’a emporté avec 94% des voix exprimées lors du référendum tenu dimanche. Pourtant, diverses organisations, partis et autres militants indépendants ont levé leurs voix à la veille du scrutin. Leurs slogans mettent à nu un projet constitutionnel autocratique et théocratique.
Otage de son paradigme « sacro-patriarcal », le Code du statut personnel s’est mué en plafond de verre, empêchant l’accès des femmes à la citoyenneté pleine et entière et à la jouissance de tous leurs droits humains, dans des sociétés où la revendication d’égalité des sexes est une menace permanente à l’ordre public du genre.
Si l’Etat n’est pas dans l’obligation de contrôler la vie privée des citoyens, encore moins de surveiller leurs organes génitaux, il est toutefois de son devoir d’œuvrer afin de permettre aux citoyens des deux sexes de vivre une vie affective et sexuelle normale, harmonieuse et épanouie dont ils seront les seuls responsables.
Des militants se sont rassemblés, mercredi 14 décembre, devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au Bardo, afin de demander l’abrogation de l’article 227 bis du Code pénal. Un article qui permet au violeur d’épouser sa victime pour échapper à la prison.
Les thuriféraires de Bourguiba, l’ont expulsé de l’Histoire pour le déposer au paradis de la métahistoire. Il est ainsi devenu une icône et à l’occasion un instrument de mobilisation de l’opinion publique. Au pire, on s’attend à ce que Bourguiba soit érigé en énorme statue dans la plus grande avenue du pays et qui pourrait coûter à l’État 650 mille dinars.
Les faits remontent au samedi 5 décembre 2015. A 20h30, une brigade de huit policiers encercle le quartier où réside Ahlem et fait irruption dans son domicile. Les voisins ont cru à une descente antiterroriste.
Lors de son discours à l’occasion de la fête nationale de la femme tunisienne, le 13 août, au palais présidentiel, Béji Caid Essebssi, a déclaré que le voile sera interdit dans les écoles primaires. « La loi doit être appliquée et respectée par tous » a-t-il martelé en s’adressant au chef du gouvernement, Habib Essid, avant de rappeler qu’il s’agit d’« un comportement contraire aux règles du code du statut personnel et aux droits de l’enfant».
Si les deux manifestation opposées, celle du mouvement Ennahdha et celle du collectif Hrayer Tounes, ont pu provoquer des craintes de division de la société tunisienne chez certains politiques et médias, tel que le parti Ettakol qui a appelé ses sympathisants à boycotter les deux manifestations… force est de constater que de face à face ou de polarisation, il n’y eût point.
Le 13 août 1956, le Code du Statut Personnel est promulgué en Tunisie. Aujourd’hui ce Code est toujours d’actualité, mais mérite d’être modifié pour être plus en adéquation avec la réalité du pays.
L’affaire a fait du bruit : au Maroc une mineur s’est suicidée aprés avoir été mariée à l’homme qui l’avait violée. Une disposition du Code pénal permet en effet d’éviter la prison aux personnes coupable de viol sur mineurs si un mariage a lieu. Il se trouve qu’en Tunisie une disposition similaire existe.