Véritable arme de résistance citoyenne, le graffiti a connu une période faste, avant de sombrer, sous le régime actuel. Traqués, diabolisés, emprisonnés, les graffeurs sont plus que jamais attachés à leur art.

Véritable arme de résistance citoyenne, le graffiti a connu une période faste, avant de sombrer, sous le régime actuel. Traqués, diabolisés, emprisonnés, les graffeurs sont plus que jamais attachés à leur art.
Le Festival Nawaat s’est tenu pour sa 3ème édition du 15 au 17 décembre 2023, offrant un espace ouvert à un événement culturel alternatif et multi-arts. Cette édition, sous le thème de la résistance, a présenté aux festivaliers de la musique, du cinéma, de la photographie et de la danse. L’exposition photographique traditionnelle a mis en lumière les dynamiques sociales du pays, avec une occupation de l’espace public comme forme de révolte.
Le public était encore une fois au rendez-vous, jeudi 26 janvier, pour assister au concert d’El Far3i. Un autre projet musical au programme de la même soirée a bénéficié de l’engouement pour le rappeur jordano-palestinien : Aurora. Si El Far3i a sombré dans la monotonie tout en misant trop sur le texte, la prestation de la bande à Nesrine Jabeur a dévoilé des compositions intéressantes mais des paroles assez cheesy.
Le groupe de rock jordanien Jadal a fait salle comble, dimanche soir, à Tunis. Les 2000 places de la salle de l’opéra se sont vendues en quelques heures. Démarrage en force de cette huitième édition des Journées Musicales de Carthage qui se tiennent du 21 au 28 janvier.
Nous avons l’immense plaisir de vous annoncer la parution du premier numéro de notre trimestriel, Nawaat Magazine. Disponible en ligne sur Ceresbookshop.com, il est actuellement disponible dans les librairies tunisiennes suivantes :
Librairie El Moez – Menzah 1
Librairie Fahrenheit 451 – Carthage
Librairie Mille Feuilles – La Marsa
Kiosque Louhichi – La Marsa
Espace des Beaux Arts Caliga – Menzah 6
Librairie Clairefontaine – Tunis (rue d’Alger)
Librairie Le Gai Savoir – Tunis (Place Barcelone)
Librairie Tunisie Plumes – Nabeul
Librairie Al Kirtas – Bizerte
Librairie Kacem Espace du Livre – Sousse
Kiosque Presse Avenue – Carrefour Tunisie
Librairie M Lire – Sfax
Librairie Sabeur – Djerba
C’est ici, à Djebel Jelloud, que l’artiste est né. Tiga, jonglant entre Rap, reggae et ragga s’exprime sans fard. Après avoir longtemps représenté son quartier, l’artiste passe à une autre dimension. Ses lyrics rageurs veulent interpeller toute la Tunisie, en caressant le rêve de l’universalité. Comme une revanche, un message d’espoir adressé à ceux qui souffrent « de la pauvreté, de la répression, de la dictature, de la violence ». Une musique pour coller à la réalité, la transmuer, quand la parole se tait. Un tempo pour décoller et déjouer les clichés décolorés.
C’est peu dire que les jeunes de Sidi Hassine bougent. Ils ont établi leurs propres espaces d’expression dans ce quartier populaire de la banlieue ouest de Tunis. Histoire de contrecarrer les pesanteurs des maisons de la Culture officielle. Pour hurler leur rancœur avec leur rap saccadé, déchaîner leurs corps dans des danses endiablées. Ainsi s’exprime le collectif Flann, en toute liberté. Au son du hip-hop en tant que vecteur de valorisation d’une jeunesse délaissée.
« Tournée d’Adieu », annonce Ÿuma, le 10 juin, sur la page Facebook du groupe. Le duo folk tunisien tire sa révérence avec une dernière tournée européenne, ponctuée par quelques dates tunisiennes en août, qui s’étendra jusqu’en mars 2019 et qui l’embarquera en France, au Portugal, en Italie, en Belgique et aux Iles Canaries.
Il n’est pas anodin que Ben Ali ait voulu bâtir la Cité de la Culture dans les propensions et l’architecture que l’on connaît. C’est enfin dans l’ordre des choses que cette immondice soit achevée alors que celui qui était chargé par Ben Ali de l’achever sans jamais réussir à le faire à ce moment-là, Mohamed Zinelabidine, est aujourd’hui ministre de la culture. Ce n’est point une ironie de l’histoire : c’est la résultante de la lâcheté, de la compromission et de l’embourgeoisement généralisés de l’élite artistique et intellectuelle du pays.
Les pauvres sont responsables de leur pauvreté. De même, les kasserinois méritent leur sort. Le disque rayé de la machine propagandiste ressasse que les habitants de Kasserine sont fainéants, impatient, dangereux et fatalistes. L’absence de développement dans la région ?
Mort mercredi 24 août, Adnen a été enterré le jour même où l’ouverture de son festival devait se passer. Le lendemain de son enterrement, ses amis et sa famille ont exaucé son dernier souhait et maintenu le festival en hommage à sa mémoire. Une leçon de vie qui donne naissance à un nouveau festival local dans sa dimension et international dans sa vision.
Dans un économat datant du début du XXème siècle, des artistes tunisiens, français et irakiens ont, pendant quinze jours, expérimenté, travaillé et créé avec des habitants de Redeyef. Plongée dans une expérience artistique, poétique, humaine qui confirme que la culture est un outil de développement et une piste à explorer pour sortir du désastre.
Street Poetry et Zwewla ont organisé, vendredi 18 septembre, à 18h, une rencontre artistique à l’espace culturel Mass’Art dans le cadre de la campagne Manich Msamah. Se sont reproduits sur scène, les groupes Khatt , Fn’Art , Rap Mass’Art , Marwen Meddeb, Taieb Bouallag et de jeunes slameurs de Street Poetry. Devant l’espace, les tagueurs de Zwewla qui ont eu maille à partir avec la justice, annoncent la couleur avec un graffiti illustrant le slogan du mouvement Manich Msamah. Premier événement artistique sera suivi par d’autres événements culturels dans les régions, selon les organisateurs.
Les alternatives concrètes citoyennes (ACC) sont des initiatives émanant d’une ou plusieurs personnes ayant une attitude responsable et visant une autre réflexion/action au sujet du bien vivre et du vivre ensemble. Cette réflexion/action n’est donc pas celle du système dominant instauré par le couple marché/État. Tous les domaines de la vie sont concernés par des ACC car l’État et le marché ont presque tout envahi à travers la terreur et la marchandisation. Adopter une attitude ACC peut par exemple consister à se nourrir sans porter atteinte à sa santé, s’éduquer pour s’élever et partager les connaissances, produire sans polluer, échanger équitablement –même sans passer par l’argent, et…
Après le drame de l’espace « Mass’art » qui a fermé ses portes, dernièrement, sous la menace de la police, l’espace culturel « Whatever Saloon » rejoint la liste des espaces alternatifs disparus avec le consentement ou la volonté du pouvoir. En effet, le 13 mai 2015, le ministère de l’Intérieur décide de fermer l’espace définitivement et sans préavis. Des militants appellent à un rassemblement vendredi 29 mai devant le gouvernorat de Tunis pour contester la décision de fermeture de l’espace.
Je crois que l’organisation du vivre ensemble n’a pas à se réduire à la politique et à l’économie et qu’en fait, l’Etat et le marché ont beaucoup plus participé à la dégradation de situation pour l’individu, pour la nature et pour la société. Il semble aussi qu’entrer en confrontation avec ces institutions et critiquer à fond leurs logiques et pratiques ne s’est pas révélé efficace pour l’amélioration -du mieux vivre ensemble- du fait d’une part de leur forte, mais apparente, capacité de gérer et contenir les mouvements et d’autre part de la faiblisse de contestataires et (dits) révolutionnaires.
Si manger la viande une fois par mois est largement suffisant pour la santé, qu’est ce qui nous pousse à désirer en consommer toujours plus ? C’est le mimétisme d’un consommateur qui n’a pas pu remettre en cause ce mode de consommation, et qui n’a pas d’abord su dire Non à ce qui est considéré comme nécessaire et imposé d’un en haut ou venue d’un ailleurs : il imagine qu’il n’ y a pas d’alternatif (TINA) pour penser autrement, il s’agit d’un consommateur qui se résigne.
Il est temps, en Tunisie, de pousser plus en avant la mise en valeur de ces initiatives citoyennes (Nawaat.org est sur le bon chemin de partager les expériences et diffuser l’information) de faire une « banque de données des initiatives » afin de faciliter le partage, de faire le tour de la Tunisie pour recenser et valoriser des pratiques apparemment toute simples mais profondément sensées dont les parents et grands parents n’ont pas oublié la maîtrise et les techniques…